La vie s’organise au village en 1900
Posté par francesca7 le 19 mai 2013
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A l’école du village, la gymnastique se faisait une fois par semaine, mais les filles étaient en jupe, elles ne pouvaient pas faire les mêmes mouvements que les garçons. Cet enseignement était sommaire. Dans la cour, il n’y avait pas de bagarres, nous étions sages.
En hivers, on faisait de belles glissades dans la « la creuse ». Il y avait peut-être deux voitures à Vic sous Thil, ç a ne craignait rien.
Quand il y avait une messe le matin, il fallait la servir avant d’aller à l’école. C’était chacun sa semaine et le servant était payé du sous. Les plus âgés avaient des robes violettes, les autres des robes rouges. Ils étaient autorisés, avec un mot des parents, à quitter l’école lorsqu’il y avait un enterrement, un service ou un mariage. Pour les enterrements les robes étaient noires et ils touchaient quarante sous. Avec l’argent des services à l’église, l’André a économisé pour s’acheter une montre. Les parents avaient peut-être arrondi. Pour les baptêmes, la famille offrait un cornet de dragées avec une pièce.
Chacun se rendait à pied à l’école. A tour de rôle, il fallait rentrer le bois pour le poêle, faire le ménage, pendant une semaine. C’était l’instituteur qui allumait le feu. L’encre était violette, mais Mlle Moreau a changé d’encre et la noire qui fut alors utilisée traversait les pages des cahiers.
Les livres et les cahiers étaient achetés par les familles. Rien n’était gratuit sauf l’encre et la craie pour l’ardoise.
Il n’y avait pas d’eau sauf à la rivière ce qui fait que les mains n’étaient pas toujours propres. Une des matières qui a marqué est le travail manuel, une fois par semaine l’après-midi. Les garçons faisaient du tressage, les filles apprenaient la tapisserie et la broderie sur des bavoirs pour bébé.
L’école durait de huit à onze heures puis de treize heures à seize heures. Il y avait des devoirs à faire à la maison ; des problèmes, un devoir de grammaire et des récitations à apprendre par cœur. On avait les cahiers du soir, le cahier de compositions notées : dictée, calcul, composition française. Il y avait quelques punitions, les retenues. Les maîtres étaient sévères, mais personne n’allait se plaindre aux parents. L’Antoine raconte qu’il avait son cousin dans la même classe et quand l’un était puni l’autre l’attendait en se cachant pour rentrer ensemble.
Ceux qui venaient de loin ne rentraient pas chez eux à midi, mais mangeaient sur place, soit avec leur gamelle, soit nourris par la famille qui les gardait. Quand il neigeait, il fallait se frayer un chemin avec une sorte de petit traîneau avec un manche. Les enfants portaient des « ch’nô-bottes » sorte de patins en caoutchouc, la musette sur le dos. Les pieds étaient mouillés et en arrivant, la maîtresse ouvrait le jeu et réchauffait les abots ou chaussures. Malgré cela, pas question de manquer l’école ;
En 1929, il avait fait très froid (-27°). L’André et son frère étaient les seuls à aller à l’école le matin et l’après-midi avec le Louis et le Jean. La rivière était gelée et les gosses glissaient dessus avec leurs sabots. Le jour de l’an, la maîtresse donnait à chacun une orange et des papillotes ;
L’année du certificat d’études (douze ans) l’Antoine, le Charles et la Marguerite restaient une heure de plus, le soir pour travailler ; a partir du 1er mars, la maîtresse les prenait chez elle, le jeudi matin, gratuitement, pour ne pas allumer le feu de la classe afin d’économiser le bois de la commune. Quand les parents tuaient le cochon, il y avait un morceau pour l’institutrice.
Quand l’André a eu son certificat, il lui a porté un canard. La veille, la maîtresse s’arrachait les cheveux car il avait écrit des homment. Elle était plus stressée que ses élèves. Les candidats allaient passer l’examen à Précy sous Thil ; Il y avait un classement : premier du canton et quelques personnes donnaient des pris.
A la maison et dans la cour d’école, on parlait patois, dans la classe seulement on parlait français.
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