LES MAISONS RURALES EN JURA
Posté par francesca7 le 16 mai 2013
Au cours des siècles, les maisons rurales ont suivi l’évolution du travail des champs, subi l’influence des régions voisines et des nouveaux procédés de construction ; elles montrent cependant combien les hommes ont su s’adapter aux particularités de leur province et en tirer parti. Dans les grandes régions jurassiennes, la « montagne », les « plateaux », le « vignoble », les activités des hommes et leurs modes de vie liés au sol, à l’environnement, au climat ont façonné des types d’habitation bien définis. De nos jours, les traits essentiels des maisons rurales traditionnelles se retrouvent parfois dans les constructions modernes de conception toutefois moins massive et apparemment uniformisée.
La maison de la « montagne – Trapue et ramassée, elle adhère largement au sol et n’offre aucune prise au vent. Ses murs de pierre, épais et bas, sont percés de fenêtres minuscules ; ceux exposés au vent et à la neige sont protégés par des lamelles de bois, les « travaillons ». La très vaste toiture, autrefois recouverte de « bardeaux » ou de « laves » (tuiles grises en pierre calcaire composée de fines lamelles), l’est aujourd’hui de tuiles comtoises plates ou plus communément de tôle. En hiver, les murs disparaissent sous la neige ; l’épais matelas de fourrage entassé dans la grange située sous le toit abrite de sa chaleur hommes et bêtes ; les provisions et l’outillage nécessaires au cours des longs mois froids sont rassemblés à l’intérieur. Cette maison comprend à la fois des pièces d’habitation, l’étable et la grange. Le rez de chaussée est occupé par les pièces de résidence : l’ « houteau » (la cuisine) presque toujours muni d’une vaste cheminée, le « tuyé », où sont fumés, au bois de sapin ou de genévrier, les morceaux de porc et de bœuf, et le « poêle », vaste salle chauffée, servant à la fois de chambre à coucher et de salle à manger pour les grandes occasions. A côté, l’étable avec laquelle il est toujours possible de communiquer sans qu’il soit nécessaire de sortir ; a l’étage et généralement au dessus de l’étable s’étend la grange où est pratiquée la « revêtue », ouverture qui permet de déverser directement le fourrage dans l’étable, voir dans les mangeoires des animaux. On atteint la grange par un raidillon extérieur, la « levée ». Dans les régions très proches de la Suisse, les maisons, quelquefois plus élevées et plus grandes, peut-être aussi plus coquettes avec leurs balcons fleuris, ménagent une place plus important eaux décors de boiseries. Dans la montagne on en rencontre encore des « chalets » disséminés dans les alpages. Sur un socle de pierre, c’st une construction de vois destinée à abriter le vacher. Là se travaillait le laitage et se préparaient les fromages qu’autrefois on se descendait que de temps à autre à la ferme ou au village.
La maison des « plateaux » - Elle présente des similitudes avec la maison de la montagne et abrite toujours sou un toit hommes et bêtes ; cependant, elle est généralement plus haute et coiffée d’un toit rectangulaire aux extrémités rabattues et recouvert de tuiles comtoises ou de simples tuiles rouges. Au rez de chaussée, deux murs de refend divisent la surface sur toute sa longueur ; le logement est ainsi séparé de l’étable par la grange, à laquelle on accède latéralement par une porte en plein cintre, « Houteau » et « poêle » constituent toujours l s pièces principales mais souvent le premier étage est aménagé en chambres.
La maison du « vignoble » – Elle se distingue de la maison des plateaux par ses dimensions plus modestes et par la place importante réservée aux caves, nécessaires, au travail du vigneron. Celles-ci sont souvent très grandes, voûtées, soutenues par des piliers, et s’ouvrent sur la façade par une porte en plein cintre à laquelle on accède en descendant quelques marches ; le premier étage, que l’on atteint par un escalier et une galerie extérieurs, parfois agrémentés d’une treille et protégés par un auvent, est occupé par les pièces d’habitation.
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