LES TRESORS DU JURA
Posté par francesca7 le 13 mai 2013
Le Bois – Depuis le début du 20ème siècle, outre ses usages domestiques, le bois des forêts jurassienne aliment nombre d’industrie.
La forêt du Rissous fournit des bois dits de résonance (épicéa), très appréciés des fabricants d’instruments de musique. Les boîtes qui contiennent les fromages de Normandie et de l’est viennent de Bois-d’Amont ; le hêtre est employé pour la fabrication de chaises, de meubles de bureau et de cuisine, le sapin et l’épicéa pour la charpente. Le buis convient bien à la fabrication d’objets en bois tourné (jeux d’échecs à Clairvaux, par exemple). On fait aussi des poteaux, des panneaux etc… avec les déchets de scierie.
En raison de la longueur et de la rigueur de l’hiver, chaque habitant fait une large provision de vois de feu. Le hêtre débité en petites bûches est particulièrement recherché. Enfin, les petits bois résineux soigneusement écorcés, débités en rondins de 1m et empilés le long des routes, sont destinés aux usines de pâte à papier ; le bois n’a pas seulement servi à ces usages économiques ; de bons artistes locaux y ont sculpté les stalles de l’abbaye de Montbenoît et celles de la cathédrale de Saint Claude.
L’Horlogerie – La première montre française fut fabriquée vers la fin du 15ème siècle. C’est alors une réduction de l’horloge portative dont les poids sont remplacés par un ressort ; mais bientôt, le mouvement s’affine et les modèles sont déjà nombreux pendant la seconde moitié du 16ème siècle. A la cour des rois Henri II et Henri III, les femmes les portent souvent en pendentifs et les hommes en ornent même les pommeaux de leurs dagues. Le cadrant de ces montres ne comporte qu’une aiguille, celle des heures. En 1674, un grand événement se produit dans le monde de l’horlogerie ; le Hollandais Huygens invente le balancier à ressort spiral. Vingt ans plus tard, les frères Dumont, maître horlogers, sortent les premières montres exécutées à Besançon. Elles sont faites à la main, pièce par pièce. Trois quarts de siècle passant et en 1767, Frédéric Japi, du village de Beaucourt, fabrique mécaniquement des ébauches montres avec des machines e son invention. Sa production remporte un vif succès et atteint le chiffre de 3 000 à 3 500 montres par mois. En 1793, un horloger suisse, Mégevand, et quatre vingt compatriotes maîtres ouvriers, proscrits de leur pays pour fleurs opinions avancées, viennent se réfugier à Besançon. Les artisans de la ville, furieux de cette concurrence, veulent prendre les étrangers. Mais la Convention les prend sous sa protection, leur avance de l’argent pour qu’ils créent une fabrique et une Ecole Nationale d’Horlogerie. Ils doivent recevoir, aux frais de la République, deux cents apprentis par an. Mégevand met au point la fabrication en série.
L’envolée – Le développement des ventes est, dès lors, très rapide. En 1835, à Besançon, on fabrique 80 000 montres ; en 1878, 240 000. L’industrie horlogère gagne de nombreuses villes de la Comté. L’hiver, dans les petits villages de la montagne, les ouvriers travaillent à domicile à la fabrication de certaines pièces ou au montage.
Les heures incertaines – A la fin du 19ème siècle, la concurrence Suisses impose une évolution de l’activité, qui perd son caractère rural et artisanal pour se concentrer dans des usines modernes. Un nouvel essor s’amorce après la Seconde Guerre mondiale, mais il est interrompu à la fin des années 1970 ; l’irruption de la montre à quartz et des fabrications bon marché, les difficiles et brutales adaptations qu’elles induisent plongent l’industrie horlogère jurasienne dans une grave crise dont tous les centres de production ne se relèveront pas. Cependant, la réorientation vers les produits « haut de gamme », l’accent mis sur la précision et le recours à la sous-traitance ont sauvé la fabrication des montres qui se maintient à Besançon, Morteau, Villiers le Lac ou Maîche, Morez et Morbier étant pour leur part spécialisés depuis le 17ème siècle dans les horloges comtoises et horloges monumentales.
La métallurgie - Au Moyen Age, la force des cours d’eau actionne les souffleries et les martinets des forges. Le minerai se trouve souvent dans les sables ou dans les calcaires voisins recouverts de bois. Force motrice, matière première et combustible sont donc proches les uns des autres. Au 16ème siècle, sous la domination de l’Autriche, clouteries, tréfileries, fabriques d’essieux, de fers sont installées le long de l’Ain, de la Bienne, de la Loue. Au 18ème siècle, les forges, encore plus nombreuses, travaillent pour la France. Elles livreront ensuite quantité d’armes aux armées de la Révolution et de l’Empire. Il y a alors tant de « fourneaux » qu’un historient écrit ; « L’on aurait dit que, dans une si petite province, Vulcain avait choisi sa demeure ». Cet essor dure jusque vers 1860. A cette date, les forêts sont dévastées et le combustible fait défaut, le minerai des « ferrières » locales s’épuise. Et surtout on découvre les gisements plus riches de Lorraine et le procédé de la fonte au coke remplaçant la font au bois ; une à une, les forges comtoises s’éteignent et les martinets deviennent silencieux. Aujourd’hui l’aciérie électrique de Champagnole, l’usine d’automobiles Peugeot de Sochaux Montbéliard, fondée par une famille de maîtres de forges, ou les ateliers de construction de trains à grande vitesse –TGV et locomotives électriques Alsthom de Belfort comptent par mi les plus prestigieux héritiers de cette tradition métallurgique franc-comtoise.
Les pierres et les diamants – La taille des pierres précieuses a été connue dès l’Antiquité, sauf celle du diamant qui a été pratiquée pour la première fois aux Pays Bas au 15ème siècle. Au 18ème siècle, la région de St Claude et de Septmoncel a commencé à tailler des pierres fines et l’industrie diamantaire, introduite en 1876, s’est développée tout naturellement dans un pays où les lapidaires se succèdent de père en fils. La taille des pierreries d’imitation – verroterie ou synthétique – a pris un rapide essor. Certaines entreprises ont acquis une nouvelle dimension en s’orientant vers la fabrication du diamant industriel et en produisant des outils et filières utilisées en métallurgie et en bijouterie.
Le sel – dès la préhistoire, Salins et Lons le Saunier alimentaient le trafic de sel vers l’Europe centrale ; plus tard, à leur tour, les Romains exploitèrent les salines jurassiennes. Jusqu’au 19ème siècle, les chaudières ont été chauffées au bois, ce qui explique la situation de certaines salines, comme celle d’Arc et Senans installées assez loin des gisements d’eau saumâtre, mais à proximité d’une forêt. En certains endroits, les cendres accumulées formaient de véritables collines. Les paysans de la Bresse venaient à Lons le Saunier, au Puits-Salé, remplir leur char à bœufs de ces cendres, qu’ils utilisaient pour amender leurs terres. Les salines de la Franche Comté, dont les plus importantes furent longtemps celles de Salins et de Montmorot, produisaient encore près de 50 000 tonnes de sel en 1965.
Le pari sur l’avenir – La fabrication des pipes à Saint Claude, la lunetterie à Morez relèvent également d’une longue et prestigieuse tradition. Mais de plus en plus prévaut l’image d’une industrie reconvertie, orientée vers les hautes technologies ; tandis qu’Oyonnax, figure de proue de la « Plastic Valley », acquiert la stature de pôle européen de la plasturgie, Besançon se hisse au rang de capitale des microtechnique (nouvelle spécialité régionale, associant la mécanique de précision à la micro-électronique) et de l’électronique « Temps fréquence » (partie moderne de la chronométrie). La modernisation du réseau routier s’est concrétisée par la réalisation des autoroutes A36 (Mulhouse Beaune) et A 39 (ouverture de la section Dijon-Dole, fin 1994) ; le réseau ferré bénéficie aujourd’hui des lignes TGV Paris Besançon et Paris Lausanne et Berne, qui permet de relier Paris à Frasne en moins de 3 h…
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