J’IRAI CRACHER SUR VOS TOMBES
Posté par francesca7 le 5 mai 2013
Comédie dramatique de 1959 durée 100′ N&B
Sortie le 26 juin 1959
Réalisation, scénario et dialogues de Michel GAST
D’après l’œuvre de Boris VIAN
Co-scénariste Jacques DOPAGNE et Louis SAPIN
Co-dialoguiste Boris VIAN
Directeur de la photographie Marc FOSSARD
Musique de Alain GORAGUER
Montage de Eliane BENSDORP
avec
Antonella LUALDI
Christian MARQUAND
Fernand LEDOUX
Daniel CAUCHY
André VERSINI
Paul GUERS
Jean SOREL
Lud GERMAIN
Claude BERRI
Marie-Blanche VERGNE
Jean DROZE
Catherine FONTENEY
Gisèle GALLOIS
Christian BOISSEAU
Renate EWERT
Marina PETROWNA
Monique JUST
Résumé
Dans une famille noire de Memephis, au sud des Etats-Unis, il arrive parfois qu’un enfant naisse avec la peau blanche. Joe Grant est un de ces « nègres blancs ».
Son jeune frère est amoureux d’une blanche qu’il veut épouser. Accusé de viol, il est lynché, pendu à la branche d’un chêne.
Traumatisé par ce meurtre, Joe part vers le nord, à Trenton où il est pris pour un blanc. Pour venger son frère, il décide d’humilier sexuellement et de tuer une femme blanche.
J’irai cracher sur vos tombes est l’adaptation cinématographique du roman homonyme de Boris Vian. Ce premier roman de Boris Vian, qu’il écrivit en aout 1946 sous le pseudonyme de Vernon Sullivan aux éditions du Scorpion, il fit scandale à l’époque en raison de la violence et des scènes érotiques contenues dans cette histoire de vengeance. Le livre paru pour la première fois en 1946 fut le best-seller de 1947.
L’histoire, comme les autres histoires de Vian sous le pseudonyme de Sullivan, se déroule dans le sud des États-Unis et met en scène les difficultés des Noirs Américains dans leur vie quotidienne face aux Blancs. Dans ce roman, Lee Anderson, un homme né d’une mère mulâtresse mais dont la peau est très claire voire blanche, quitte sa ville natale après la mort de son frère qui a été lynché et pendu parce qu’il était amoureux d’une blanche. Arrivé dans cette autre ville, Lee devient libraire et entre dans la petite bande locale de jeunes en manque d’alcool et de sexe. Son but est de venger la mort de son frère.
Loin du style des autres romans de Vian, ce récit est le plus violent, le plus cru et le plus représentatif de la série « Sullivan » où Vian dénonce le racisme ambiant et la condition précaire des Noirs dans le sud des États-Unis.
Peu après sa parution, étant considéré comme pornographique et immoral, ce livre fut interdit (en 1949) et son auteur condamné pour outrage aux bonnes mœurs. Une édition illustrée par Jean Boullet a été publiée en 1947.
Il en existe une version édulcorée :
L’histoire d’un canular devenu roman culte…
« Il n’y a pas beaucoup d’écrits de Vian dont il ne suffise de lire trois lignes anonymes pour dire tout de suite : « Tiens, c’est du Vian ! » »nous dit la 4e de couv’ du roman poche. Etrange remarque car justement ce qui frappe, c’est l’incroyable métamorphose de l’auteur qui, avec ce roman, publié sous le pseudo de Vernon Sullivan, change totalement de registre ! C’est un autre Boris Vian radicalement différent (même si l’on pourra reconnaître, après coup, des clins d’œil à son univers) qui se dévoile sous nos yeux stupéfaits, fascinés… ou effrayés. On est loin des petits nuages roses, des souris parlantes et du nénuphar qui pousse dans la poitrine de « L’écume des jours » (écrit et publié juste avant en 1946) avec ce bijou noir serti de gin, de sang, de sexe et de rage…
« – Qu’est ce qu’il y a à faire dans ce pays ? lui demandai-je encore.
- Rien, dit-il. Il y a des filles au drugstore en face, et du bourbon chez Ricardo »
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