La mobilité française depuis 1914
Posté par francesca7 le 25 avril 2013
On ne mesure bien la mobilité de la population que depuis le recensement de 1962 qui a été le premier à demander le lieu de résidence lors du précédent dénombrement. On connaît aussi aujourd’hui le sexe, l’âge, le niveau d’éducation, la catégorie socioprofessionnelle, les lieux de naissance, de travail, de vacances, les étapes de la vie familiale et professionnelle, mais il y a une marge d’erreur, à cause des réponses refusées, imprécises ou erronées.
En étudiant ces sources, on constate que, fac eau rôle capital joué par les étrangers dans le peuplement de la France au 20ème siècle, la répartition des habitants sur le territoire a peu évolué depuis 1911, sauf à l’échelle communale. Depuis 1975, les départements les plus dynamiques sont ceux qui possèdent une très grande ville. La moitié de la population française occupe 1 800 communes ; d’un autre côté, 22 000 communes ont moins de 500 habitants. L’urbanisation a été intense avant 1914 et de 1946à 1975, mais elle a tendance à se ralentir, du moins pour les grandes villes, au profit des villes moyennes, et à se disperser au profit des régions de l’Ouest et du Midi. En 1911, les régions de l’Est, du Nord, de la Seine-Inférieure, du Finistère, de la Loire, des Bouches du Rhône et surtout Paris avaient une forte densité. En 1993, à ces régions s’ajoutent l’Oise, le Calvados, l’Ille et Vilaine, la Loire Atlantique, la Gironde, la Haute Garonne, l’Hérault, le Vaucluse, le Var, les Alpes maritimes, la Haute Savoie et l’Isère, ce qui prouve la poussée des régions littorales de l’Ouest et du Midi des Alpes du Nord.
Jusqu’au années 1960, l’évolution séculaire se poursuit. Les zones de dépopulation cessent cependant d e s’étendre et restent tout l’Ouest, le Centre (sauf le Puy de Dôme), les confins sud de la Lorraine, les Hautes Alpes et l’Ariège . Les régions attractives sont toujours le Bassin parisien jusqu’à la Loire, les régions minières du Nord et de Lorraine, le sillon rhodanien, le Midi méditerranéen, l’Alsace et les régions de Nantes, Bordeaux et Toulouse. Le schéma né de la révolution industrielle est toujours valable jusqu’aux années 1960, en dépit des effets des grèves et des crises économiques si ont tendance à arrêter le dépeuplement des régions rurales difficiles d’accès.
»L’exode rural » concerne toujours les jeunes, mais aussi de plus en plus les femmes. Il a été de plus en plus définitif et a eu pour conséquence la fermeture de postes et d’écoles jugées non rentables, ce qui a accentué le dépeuplement de ces zones désertifiées. Il y a une forte cohérence entre les régions, certaines gagnant de la population de régions moins favorisées, et en perdant en même temps pour des régions plus favorisées qu’elles : une structure spatiale très hiérarchisée, implantée depuis le 19ème siècle, apparaît en 1962. Si, de 1921 à 1962 on constate une stabilité des zones d’attraction et de répulsion, les changements apparaissent depuis 30 ans. Paris n’attire plus que des gens de l’Ouest et de l’Est, et, s’il gagne toujours les moins de 50 ans, il perd désormais les plus de 50 ans. Les communes rurales perdent leurs jeunes mais voient revenir leurs retraités. Les jeunes ruraux vont désormais plutôt dans des villes moyennes et petites, même si les agriculteurs sont les moins mobiles. Ceux qui se déplacent le plus sont les cadres, les professions libérales, les inactifs et les chômeurs, mais surtout les jeunes couples qui quittent les centres trop chers pour vivre dans les banlieues.
Certaines zones de répulsion sont devenues attractives : l’Ille et Vilaine, l’Ardèche, l’Ariège, les Hautes-Alpes, et surtout la Bretagne, le sud et l’Ouest du Massif Central (même la Lozère, le Cantal et l’Aveyron), et le Languedoc Roussillon qui attire maintenant tous les Français.
En conclusion, il reste que l’apport étranger à la population française a été essentiel au 20ème sicèle. Il y aurait actuellement 5 millions d’étrangers (dont 300 000 clandestins ?), soit 9 % de la population, c equi entraînera, à terme, de profondes modifications et de nécessaires décisions des gouvernements européens pour maîtriser les flux migratoires et intégrer les étrangers souvent marginalisés dans les banlieues et les écoles-ghettos, surtout pour les Africains musulmans. Sans quoi, ce troisième mélange ethnique français ne connaîtrait pas la réussite du premier, qui, voici plus de mille ans, a intégré des Celtes, des Grecs, des Latins, des Germains, des Hongrois, des Sarrasins et des Vikings ; ni du deuxième qui après la guerre de Cent Ans, a permis le redressement d’une France exsangue qui devait devenir la plus grande puissance de l’Europe jusqu’en 1815.
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