Le Renard en Bourgogne
Posté par francesca7 le 20 avril 2013
Le samedi 16 mars 2013, France 3 Bourgogne a diffusé à 15 h 20 « Le renard et nous », un film documentaire de Violaine Labrusse et Gilbert Loreaux qui permettra de mieux appréhender cet animal entre légendes et réalité, romantisme et réalisme.
De tout temps, le renard a fasciné les hommes. Entre mythes et réalités, le film permet de pénétrer au plus près de cet animal. Ainsi, dans cette région d’éleveurs de volailles qu’est la Bresse, le renard roux est inévitablement considéré comme la « bête noire » par excellence. Il s’agit de faire face à une bête qui se voit proposer un véritable garde-manger en plein air ! Dès lors, une seule solution s’offre à l’éleveur : se faire piégeur et/ou avoir recours à un lieutenant de louveterie aidé de chasseurs pour organiser des battues. Car le renard roux est classé dans la catégorie des nuisibles. Il peut donc être chassé et piégé toute l’année.
Un animal particulièrement rusé
Si la profession agricole voit en cet animal un nuisible qui peut considérablement nuire à la rentabilité d’une exploitation, elle trouve face à elle de fervents défenseurs de la nature. Ces derniers estiment que le goupil est aussi et surtout un nettoyeur de la nature. Lui qui serait essentiellement un mangeur de campagnols. Ainsi, Serge Montagnon, photographe animalier, peut rester des heures à l’affût pour faire la bonne photo sans déranger l’animal. Quant à Marie-Noëlle Baroni, coach animalier pour le cinéma, elle n’hésite pas à aller à la rencontre du grand public pour faire plus particulièrement découvrir son couple de renards. Enfin, le centre Athénas, attaché à la sauvegarde de la faune sauvage, récupère des renardeaux orphelins puis les relâchent dans la nature. De son côté, Jean-Steve Meia apporte son regard de scientifique et fait partager sa parfaite connaissance de cet animal, dont il est devenu un éminent expert. Une vision plus chimérique est proposée par Vincent Durand-Dastès, spécialiste de la littérature chinoise, qui décrit la place qu’a le renard, ou plutôt la renarde, dans l’Empire du Milieu.
article de Régis Gaillard
Jusqu’à la fin du xixe siècle, et encore dans de nombreux dialectes français, cet animal est appelé un goupil. Le terme actuel de « renard », pour désigner l’animal, n’est autre qu’un prénom donné à un « goupil » dans le Roman de Renart. Au centre de ce recueil d’histoires imaginaires, le goupil Renart est très rusé et les tours qu’il joue aux autres animaux et aux humains ont rendu le personnage très populaire (on disait : « malin comme Renart »). De ce fait, son prénom s’est progressivement substitué au terme goupil comme substantif.
Renard a été graphié renart jusqu’au milieu du xvie siècle. Le nom propre est un anthroponyme d’origine germanique : Raginhard, composé des éléments ragin « conseil » cf. Renaud, et hard« dur » cf. suffixe français -ard. Il a pour équivalent le prénom allemand Reinhard.
Le mot goupil procède du gallo-roman *WULPĪCULU, variante du latin populaire vulpēcula « petit renard », diminutif de vulpēs « renard » en latin classique, avec passage à [w] à l’initiale dû à l’influence germanique, peut-être par analogie avec le mot wolf, loup, ensuite [w] évolue régulièrement en [gw], puis en [g], sauf dans les dialectes septentrionaux (ex : picard woupil).
Le terme latin est peut-être apparenté au sanskrit lopāśa-, voire au grec ancien, à condition de supposer des altérations irrégulières. La connexion n’est cependant pas aisée puisque le mot grec n’a jamais eu de ϝ / w initial (cf. l’arménien classique ałuēs).
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