L’école de nos ancêtres
Posté par francesca7 le 15 avril 2013
Bien qu’on vienne à l’école depuis toujours pour apprendre à lire, écrie et compter, le but de la scolarité primaire n’est plus du tout le même ; jusqu’aux années 1950, l’école primaire prépare, en sept ans, au « certif » (certificat d’études primaires). Avec cet examen en poche, le jeune qui sort de l’école entre rapidement dans la vie active (généralement on lui offre un vélo pour y aller encore plus vite) avec un bagage intellectuel nécessaire et suffisant pour faire face à quasiment toutes les situations de sa future vie de paysan ou d’artisan.
Depuis, l’école primaire n’est plus qu’une étape dans une plus longue scolarité où l’on essaie « d’apprendre à apprendre » car il faut de plus en plus de connaissances de plus en plus spécialisées. En aucun cas, l’école primaire d’aujourd’hui ne peut fournir le minimum que nécessite actuellement le marché du travail, désormais en perpétuelle évolution. Ce minimum sera bientôt du niveau baccalauréat. Pour se rendre à l’école, jusque dans les années 1960, les enfants marchent à pied. Certains comme ceux du moulin Cassin (21) ont plus de 3 kms de mauvais chemin à parcourir matin et soir. A midi, ils restent à l’école pour y déjeuner en réchauffant « la gamelle » sur le poêle à bois.
A partir des années 1960, les enfants les plus éloignés se rendent à l’école en vélo et quelquefois en voiture ; depuis 1975, un circuit de ramassage dessert les communes de Dompierre en Morvan, de Lacour d’Arcenay et leurs hameaux.
Les enfants sont admis dans les écoles de la commune, à 5 ans depuis toujours et à 4 ans depuis 1975, grâce au regroupement pédagogique Dompierre-Lacour. Ils passent six heures par jour à l’école, généralement de 9 h à 12 h le matin et de 14 h à 17 h. toutefois, à Genouilly notamment, les horaires de classe sont aménagés de façon à ce que les élèves sortent plus tôt l’après-midi, afin de participer aux travaux saisonniers et surtout garder les animaux sur le pâtis communal.
Le 3 août 1902, la commission scolaire examine les motifs d’absence invoqués par les parents pour justifier les manquements de leurs enfants. « La commission, considérant que les absences du mois de juillet et d’août, d’ailleurs peu nombreuse s, ont eu pour cause les travaux pressants de la saison ; fenaison, moisson, garde du bétail ainsi que les indispositions des parents, estime, à l’unanimité, que ces absences sont justifiées et qu’il n’y a pas lieu d’appliquer les pénalités stipulées par la loi du 28 mars 1882 ».
L’écolier du début du siècle travaille beaucoup sur l’ardoise. Cet objet ressert perpétuellement tandis que le papier coûte cher. Au cahier, il écrit avec une plume d’acier qu’il trempe dans un encrier placé dans un trou aménagé au coin de son pupitre. Le porteplume sera de rigueur jusqu’aux années 1960. Depuis, les stylos à plume et à bille ont envahi petit à petit les trousses alors que le bon vieux plumier a disparu.
La classe austère, aux murs nus, où seule est suspendue la carte de France, prend progressivement de la couleur grâce à de nombreux affichages. De même les manuels scolaires, rares et peu illustrés, sont devenus nombreux, variés, rivalisant d’attrait pour les jeunes yeux qui les découvrent.
Jusqu’en 1969, les écoles de la commune sont chauffées au bois, le poêle occupant le milieu de la classe. Les enfants de « fin d’études » s’occupent, à tour de rôle, de l’allumage et de l’approvisionnement des feux. De grands poêles à mazout prennent le relais jusqu’en 1985 laissant à leur tour la place à des convecteurs électriques. L’éclairage est inexistant jusqu’en 1929, dans les classes. Les cours d’adultes du soir (1895-1914) étaient dispensés à la lueur des lampes à pétrole. La municipalité fait électrifier les bâtiments communaux en décembre 1929, après la mise sous tension de la ligne traversant la commune, le 28 novembre de cette même année.
Les enfants du début du siècle sont vêtus d’une grande blouse de drap noir, d’une culotte courte (ou robe)à et chaussés de grands bas et de sabots noirs. Les plus aisés ne portent jamais de sabots. Le dimanche, on porte des sabots « enclavés », jaune, vernis avec une bride de cuir décoré. Petit à petit le noir devient bleu ou gris ; les sabots laissent progressivement la place aux chaussures de cuir. Pour noircir les souliers, faute de cirage, on utilise la suie de la cheminée.
Dans la cour de récréation, les jeux de tradition enfantine y sont pratiqués depuis toujours ; les écoliers jouent aux billes, à chat perché, aux gendarmes et aux voleurs, à la chandelle, à la corde à sauter, etc. Avec l’apparition d plastique, s’ajoutent maintenant toutes sortes de jeux de ballon, de balles et de raquettes.
Le sport à l’école est réduit à peu de chose, au début siècle ; les garçons font des mouvements militaires et pratiquent le tir à la carabine. A part quelques promenades, les filles ne font pas de sport, mais apprennent la couture. De nos jours, les enfants grimpent, sautent, courent et lancent régulièrement de même qu’ils s’initient aux sports collectifs ainsi qu’à la pratique du ski à l’occasion de classes de neige.
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