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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Les Manoirs Bretons

Posté par francesca7 le 13 avril 2013

 

Concentrés surtout dans le nord de la Bretagne, les premiers manoirs apparaissent à la fin du 14ème siècle. Le 15ème siècle précise les particularités de cette architecture résidentielle volontiers ostentatoire, telles la grande salle au rez de chaussée et la tour d’escalier, devant ou derrière le logis.

L’influence de la Renaissance se manifeste en Bretagne que vers 1560 ; symétrie des façades, nouveau décor des cheminées, rampes d’escalier droites. La guerre de la Ligue brise cet élan. Au 17ème siècle, quand la construction reprend, la noblesse délaisse peu à peu les manoirs au profit des châteaux.

Les Manoirs Bretons dans Bretagne manoir-breton-300x224

La période qui suivit la Guerre de succession de Bretagne (1341~1381) 
fut qualifiée d’ « Age d’Or de la Bretagne, ou de Belle Renaissance Bretonne ». 
En effet, alors que le royaume de France était encore profondément engagé dans la Guerre de Cent Ans, la Bretagne, sortie d’un conflit fratricide, qui l’avait laissée exsangue, désormais en paix avec l’Angleterre, put se consacrer entièrement à sa reconstruction :

Les industries du chanvre et du lin, de la morue séchée, les vins et alcools du pays nantais, le sel de Guérande, le commerce maritime avec le reste de l’Europe, lui permirent d’accéder à un niveau de richesse inouïe. Les deux siècles qui suivirent virent la province se couvrir de milliers de manoirs, d’églises et de chapelles…   

Un musée du Manoir Breton existe :  http://manoirbodilio.free.fr/musee_manoir_breton.htm

 

55 maquettes y sont répertoriées à l’échelle, plus de soixante panneaux explicatifs, des documents d’époque et fac-similés, des éléments interactifs en font un outil pédagogique incontournable pour les amateurs d’histoire et d’architecture, les enseignants y trouveront matière à l’approche concrète de nombreuses disciplines scolaires… C’est, à ce jour, la seule exposition permanente sur ce sujet, en Bretagne.

Le bâtiment est parfois désigné aussi par « gentilhommière », l’habitation d’un « gentil », c’est-à-dire d’un noble de naissance.

Avec son allure de petit château implanté sur un fief ou un « domaine », c’est donc bien souvent, dans un village ou un hameau, la bâtisse la plus vaste, la plus belle et la mieux équipée, puisqu’y habitait un hobereau, qui pouvait, contrairement à d’autres, plus fortunés et puissants, encore, ne pas disposer d’autres résidences telles qu’un hôtel particulier dans la ville proche, plus confortable en hiver.

On peut distinguer un manoir d’un château par le fait que l’exploitation agricole était essentielle pour le manoir et gérée directement par son seigneur, qui n’avait pas le privilège d’exercer des fonctions plus honorifiques, militaires ou administratives (acquises non par compétence, mais par achat de « charges »).

Le manoir est donc aussi dans toutes les provinces et jusqu’à la Révolution française le centre décisionnel de la figure locale de la petite noblesse, faisant exploiter elle-même les terres de son domaine par « ses » paysans, ses plus proches voisins, « son » peuple.

Plus rarement encore, des documents anciens, dans certaines régions, font état de « manoir non amasé », désignant une terre sans maison (mas,masure ou maisière), parce que détruite depuis parfois un temps indéterminé.

Le domaine du manoir était largement autosuffisant et faisait commerce de certains surplus avec d’autres manoirs afin d’acheter le cas échéant quelques produits rares. Au gré du développement des marchés dans les villes du Moyen Âge, les manoirs commencèrent à se spécialiser dans certaines productions : fabrication de fromage, élevage de porcs, viticulture, culture des céréales ou des légumes, etc.

Le « maître » occupait le manoir avec sa famille, quelques domestiques et serviteurs.

La population du domaine était composée essentiellement de paysans (c’est-à-dire de roturiers). Les terres étaient initialement peuplées principalement de serfs qui passaient une grande partie de leur temps à travailler la terre du seigneur en échange de sa protection. Les serfs possédaient ou exploitaient pour leur subsistance juste quelques bandes de terre dans des champs du manoir. Si le serf n’était pas un esclave, il n’était pas pour autant libre. Il ne pouvait se marier, changer de métier ou quitter le manoir sans la permission de son seigneur, mais il avait tout de même quelques droits. Son statut était héréditaire et donc transmis à sa descendance. Sa terre ne pouvait lui être ravie dans la mesure où il remplissait ses obligations vis-à-vis de son seigneur. Si la relation entre seigneur et vassal peut sembler a priori comparable à celle de serf et seigneur, le Moyen Âge faisait une distinction nette entre un contrat honorable visant à fournir au seigneur un service militaire et le simple travail fourni par le serf.

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