Les migrations de 1789 à 1815
Posté par francesca7 le 11 avril 2013
La révolution met fin à la sédentarité traditionnelle des français et provoque des mouvements migratoires massifs, mais provisoires.
L’émigration a touché 200 000 Français, soit autant que l’exode protestant, un siècle auparavant, mais a eu beaucoup moins de conséquences, la plupart des émigrés étant rentrés après 1815. Un tiers est parti dès 1789, le reste après la chute du roi le 10 août 1792 sont partis, par ordre décroissant : le clergé, les paysans, la bourgeoisie, la noblesse (18 % seulement), les artisans et les militaires. 22 000 émigrés, au mieux, ont combattu. Ils sont plus nombreux venant des régions frontalières (nord, est) ou maritimes (Provence, Normandie, Bretagne ), que des régions véritablement insurgées (peu de Vendéens) ou des grandes villes. Ils s’installent en Angleterre, en Rhénanie (Coblence), en Piémont, en Espagne… Les conquêtes mènent les Français du Guadalquivir à la Moskova ; certains soldats resteront dans les pays occupés. De même certains Russe épouseront des Françaises lors de l’occupation de 1815.
A cause des troubles intérieurs et de la guerre contre l’Europe, les courants migratoires internationaux traditionnels se sont affaiblis, particulièrement avec l’Espagne, où la haine générale envers les Français provoque, par exemple, la faillite des commerces français de Bilbao ou le départ des domestiques français à Madrid.
A l’intérieur, les villes enregistrent d’abord de nombreuses entrées, puis après 1792, l’insécurité et la disette aidant, les sorties d’habitants. A la fin de la Révolution, toutes les grandes villes ont perdu un nombre important de leurs habitants. Paris passe de 620 000 à 547 000, Lyon de 135 000 à 102 000, Bordeaux de 104 000 à 93 000 ; Lille, Toulouse, Marseille, Rouen, Nantes, Strasbourg et Nice perdent environ 5 000 habitants. Dans ces villes, comme à Caen et à Nancy, le clergé, les nobles, les rentiers et leurs domestiques partent à la campagne ou à l’étranger. Au contraire, les villes moyennes et petites (moins de 50 000 habitants), s’accroissent légèrement, souffrant moins des troubles politiques ou des problèmes de ravitaillement : les petites villes prennent leur revanche sur les grandes métropoles provinciales et portuaires qui triomphaient au 18ème siècle.
De plus, la Révolution confirme la réduction progressive de la part des régions de l’ouest, au profit de celles de l’est : au nord d’une ligne Saint-Malo / Toulon, la population gagne plus de 660 000 habitants : au sud, elle en perd 700 000.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.