Le Costume Breton
Posté par francesca7 le 3 avril 2013
Au cours du 18ème siècle, l’enrichissement du monde agricole entraîna une formidable diversification des costumes ; pour ces populations assez repliées sur elles-mêmes, le vêtement servait de signe de reconnaissance entre paroisses et pays traditionnels ; c’est en Cornouaille que les modes développèrent la plus grande variété, bien loin de l’influence des modes en vogue à la cour.
La MODE FISEL : comme à Carbaix, l’homme de Rostrenen portait une veste de drap noir, sans boutonnière, ouverte sur un gilet à double rangée de boutons ;
COSTUME MASCULIN DE PLOUGASTEL-DAOULAS : aux tissus vert, bleu rouge et violine se mêlent des fils de couleur et des rubans brodés.
LA « GIS FOEN » : Ornée de rubans flottants, elle fleurit autour de Rosporden.
LA COIFFE BIGOUDENE : posée sur un koef-bleo (ou bonnet de cheveux), elle est ornée d’un petit pignon, le beg, d’où le mot « bigouden ».
LE « BRAGON BRAZ » : cette culotte bouffante était portée avec un gilet de velours brodé dans le pays de Cornouaille.
GRAND CHALE LEONARD : il est d’étamine noir, beige, grise, vert clair, brodé et à longues franges de soie.
COSTUME DE PONTIVY : Les seules touches de couleur des « mouton blancs » (vestes masculine de laine claire d’importation qui sont apparues au 19ème siècle) sont réservées aux boutonnières et aux poches.
Ceux de Cornouaille ont été souvent représentés par les peintres de l’école de Pont-Aven, surtout par Gauguin, et plus particulièrement les vêtements de cérémonie.
UN SITE A VISITER : http://www.lamaisonducostumebreton.fr/index.html
COSTUME DE FEMMES : Costume dit « Lalaisse » : Il s’agit d’un costume des années 1850 décrit par Lalaisse. Il est constitué d’une jupe et d’une camisole de couleur brun rouge avec quelques petits pans de velours dans le bas de la jupe, les épaules, les manches. Le tablier est constitué d’une grande bavette qui, contrairement à des dizaines d’années plus tard, ne remonte pas jusque la dentelle du col et laisse ainsi apparaitre du tissu de coton blanc. La coiffe est constitué de trois parties : un bonnet à grand fond et jugulaire dont le bas comporte des petites ailettes qui tombent dans la nuque, une bande de coton blanc plié en deux avec en dessous une autre bande de coton bordé de dentelle. Ces trois parties à part le fond du bonnet sont amidonnées. La femme décrite par Lalaisse porte également des manchettes boutonnées avec de la dentelle, un col de dentelle amidonné et un collier en velours comportant une croix surmonté d’un cœur (très répandu à cette époque), le tout tombant sur la poitrine.
Costume des années 1900 : La coiffe a très largement diminué, il reste encore la jugulaire et des bardes, correspondant aux restes de l’ancienne coiffe et comporte toujours un bonnet à plus petit fond mais toujours composé de deux ailettes de dentelle. La camisole et la jupe sont maintenant de couleur noire et comportent des plus gros pans de velours : dans le haut du dos, le bas de la jupe et les coudes. La jupe s’est rallongée et touche le sol, elle comporte en bas une balayeuse. Le tablier monte maintenant jusque la dentelle du col, et souvent moiré ou alors en indienne, c’est-à-dire brodé de bouquet de fleurs. La dentelle du col est plus haute, les manchettes très évasées. Les femmes portent également un sautoir avec un coulisseau et une broche.
Costume des années 1920 : Peu de changements par rapport à 1900, mais c’est le début de l’émancipation des femmes et par conséquent les jupes et tabliers raccourcissent légèrement pour laisser apparaitre les chevilles. Les tabliers peuvent comporter des guirlandes de fleurs brodées. La coiffe ne comporte plus de jugulaire, et les bardes ont diminuées.
Costume des années 1940 : On aperçoit désormais les mollets des femmes. Les camisoles et jupes se voient recouvrir de velours orné de galons perlés. Les tabliers adoptent parfois des couleurs plus vives, sont peints ou brodés, quelques fois en cannetille (fil d’or). Les coiffes sont dressés en aéroplane et comportent des motifs floraux très compliqués, il n’y a plus de bardes.
Le costume a évolué au cours du temps, avec une forte différenciation locale au 19e siècle, qui s’est accentuée jusqu’à la Première Guerre mondiale. « À l’obsession paranoïaque de l’uniformité républicaine répondit une obsession réflexe de la singularité. C’est au 19e siècle que le costume breton se diversifia : chaque bourg, chaque village, chaque quartier de ville mit son point d’honneur à se distinguer du voisin par le jeu des broderies et des couleurs. Et même chaque condition, chaque caste, chaque profession, chaque âge… » . Cet épanouissement débuta après que la Révolution française eut aboli les lois somptuaires qui, sous l’Ancien Régime, limitaient l’inventivité autour du luxe.
Le mouvement cessa avec les costumes uniformément noirs (les seuls autorisés en cas de veuvage) imposés par le massacre de 14-18. « La Bretagne entrait dans la modernité à la force des baïonnettes »
Le costume breton est le modèle des vêtements que portaient les Bretons comme vêtements de cérémonie ou de fête, les vêtements de tous les jours présentaient moins d’originalité même s’ils avaient aussi des caractéristiques locales ou professionnelles.
Depuis la fin du 20e siècle, le costume traditionnel n’est quasiment plus porté qu’à l’occasion de manifestations religieuses exceptionnelles (pardons) et de manifestations culturelles auxquelles participent les cercles celtiques ; ainsi, il est devenu « costume folklorique » comme tous les costumes régionaux de France.
Fin 20e siècle et début 21e siècle, le costume traditionnel breton est un des supports de la revendication identitaire de la région, ne serait-ce que pour casser les clichés de mauvais goût tel que « Ils ont des chapeaux ronds, vivent les Bretons ! »
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