Les grottes du Jura
Posté par francesca7 le 2 avril 2013
S’ouvrant à la surface des plateaux ou au pied des parois abruptes d’une reculée, les grottes offrent l’occasion de pénétrer dans le monde des cavernes et d’y observer des rivières remarquablement limpides, des formations rocheuses inconnues de la surface, des gisements attestant le passage des hommes de la préhistoire.
Circulations souterraine des eaux et formation des cavités – Les rivières jurassiennes ne s’écoulent pas toujours à l’air libre. Comme dans toute région calcaire, l’eau a la possibilité de s’infiltrer à la faveur de tout un réseau de cassures ou de fissures de la roche, ou encore des joints séparant deux couches calcaires. Grâce à la dissolution de l’acide carbonique puis à l’érosion, elle pourra agrandir fissures et joints. De cette manière se formeront galeries, puits, cheminées, dans lesquels les eux souterraines se rassembleront pour ressortir plus tard sous forme de source ou exsurgence, ainsi la Cuisance dans la reculée des Planches. Dans d’autres cas, c’es tune rivière déjà formée ou une partie de celle-ci, qui sera absorbée par une perte pour, après un trajet souterrain, réapparaître un peu plus bas. Les exemples les plus connus de ce phénomène appelé résurgence sont les sources de la Loue et du Lison. Cette différence d’origine explique que, pendant les périodes de sécheresse, les résurgences continuent à être quelques peu alimentées, alors que les exsurgences (en particulier dans les Reculées), faute de pluie, sont asséchées ; la présence de l’eau ne se retrouvant alors que dans les grottes sous formes de lacs en amont des barrages naturels tels que les gours (grotte des Planches).
La formation des gouffres est due soit à l’agrandissement d’une fissure du plateau, soit à l’effondrement de voûtes sur le trajet de galeries.
Grottes : Au cours de sa circulation souterraine, l’eau abandonne le calcaire dont elle s’est chargée en pénétrant dans le sol. Elle édifie ainsi un certain nombre de concrétions aux formes fantastiques défiant quelque fois les lois de l’équilibre ; dans certaines cavernes le suintement des eux donne lieu à des dépôts de calcite (carbonate de chaux) qui constituent des pendeloques, des pyramides, des draperies. Leurs représentations les plus connues sont les stalactites, les stalagmites et les excentriques ;
Les stalactites se forment à la voûte de la grotte. Chaque gouttelette d’eau qui suinte au plafond y dépose, avec de tomber, une partie de la calcite dont elle s’est chargée. Peu à peu s’édifie ainsi la concrétion le long de laquelle d’autres gouttes d’eau viendront couler et déposer à leur tour leur calcite.
Les stalagmites sont des formations de même nature qui s’élèvent du sol vers le plafond ; les gouttes d’eau en tombant toujours au même endroit déposent leur calcite qui forme peu à peu un cierge. Celui-ci s’élance à la rencontre de la stalactite avec laquelle il finira par se réunir pour constituer un pilier reliant le sol au plafond.
Les excentriques sont de très fines protubérances, dépassant rarement 20 cm de longueur. Elles se développent dans tous les sens sous forme de minces rayons ou de petits éventails translucides. Elles se sont formées par cristallisation et n’obéissent pas aux lois de la pesanteur.
Depuis le paléolithique supérieur, l’ours « des cavernes » a disparu des grottes. De nos jours, les grottes ne sont habitées en permanence que par les chauves-souris. Elles ne quittent leur antre que la nuit pour chasser et rentrer au petit jour. Elles tapissent des voûtes entières qu’elles entaillent profondément de leurs griffes. Munies d’un véritable radar, elles se déplacent aisément en milieu obscur. Leurs déjections, le guano, forment de gigantesque cônes, redoutés des spéléologues. Outre les chauves-souris, les grottes sont peuplées d’une multitude d’invertébrés, coléoptères, etc…
De la préhistoire à l’exploration moderne – Les cavernes et les grottes, abris naturels contre le froid, ont d’abord été habitées par des animaux (ours, hyène, renne) puis par l’home qui lutta contre les bêtes et les chassa ; il n’abandonna ces gîtes naturels qu’après l’époque magdalénienne, il y a environ 10 000 ans. A la fin du 19ème siècle l’exploration méthodique du monde souterrain, à laquelle est attaché le nom d’E.A Martel, a permis la découverte et l’aménagement touristique d’un certain nombre de cavités. La plupart des explorations des cavités jurasiennes est due à un ami d’E.A Martel, le professeur Fournier. Cette connaissance du monde souterrain demeure néanmoins fort incomplète, de très nombreux gouffres échappant encore aux recherches des spéléologues.
Les remarquables aménagements dont bénéficient quelques grottes aujourd’hui, permettent au touriste d’aborder le monde souterrain sans danger et sans difficulté. Des escaliers, des ponts munis de parapets, des effets d’éclairage facilitent et agrémentent la visite. Ainsi, le touriste rencontre des spectacles inconnus à la surface, miroir d’eau, calmes lacs souterrains ou rugissantes cascades, concrétions ou phénomènes d’érosion (marmite de géant), gisements attestant la présence de l’homme de la préhistoire ; ce sont la grotte de Baume avec ses hautes salles, la grotte de la Glacière qui conserve de la glace toute l’année, les grottes de Moidons et ses concrétions, les grottes d’Osselle aux multiples colonnes, la grotte des Planches et ses phénomènes d’érosion, le gouffre de Poudray et son immense salle d’effondrement. Ces visites sont aussi une sensibilisation aux problèmes de pollution des eaux et de protection d’un milieu encore sauvegardé.
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