La Bourgogne de la Renaissance au Romantisme
Posté par francesca7 le 1 avril 2013
Dans l’histoire de l’art, une hypothèse donne le réalisme gothique franco flamand, lequel s’est splendidement exprimé en Bourgogne, comme la véritable Renaissance. Selon Vasari, en effet, les caractéristiques de celle-ci tiennent à l’imitation du naturel et à une vision neuve de l’homme. Cela dit, l’art bourguignon influencé par l’Italie suite au 16ème siècle une orientation nouvelle, marquée par un retour aux canons antiques.
Pour l’architecture, la transition s’effectue en douceur. En Bresse, encore partie du duché de Savoir, l’église de Brou (1513-1532) relève essentiellement de l’art gothique flamboyant. L’église St Michel de Dijon est composite : tandis que la nef – commencée au début du 16ème siècle – est de style gothique, la façade, dont la construction s’échelonne entre 1537 et 1570, est un exemple d’intégration d’éléments Renaissance ; c’est le triomphe des lignes horizontales et des arcs en plein cintre. On sculpte désormais en façade des médaillons à l’antique, des bustes en haut relief, tandis que les sujets religieux font place à des sujets profanes. C’est dans les années 1520 que sont sculptées les stalles de l’église de Montréal, œuvre d’inspiration local, où pétille l’esprit bourguignon. Le peintre sénonais Jean Cousin réalisé les cartons de vitraux pour la cathédrale St Etienne jusqu’en 1540, date à laquelle il part à Paris. Dans la seconde moitié du 16ème siècle se répand à Dijon la décoration ornementale telle que la conçoit Hugues Sambin, auteur de la porte du palais de justice et semble-t-il d’un grand nombre d’hôtels particuliers.
La Bourgogne n’a certes pas connu une floraison de châteaux de plaisance comme le Val de Loire, mais elle compte toutefois de grandioses demeures comme Sully, Tanlay ou Ancy le Franc. Les fresques couvrant les murs d’Ancy (dont le nouveau propriétaire a permis la restauration), dues aux élèves du Primatice et de Nicolo dell’Abate, évoquent nettement Fontainebleau.
Le style baroque, plus enclin à la fantaisie qu’au respect du « bon goût », fait son apparition en Bourgogne sous le règne de Louis XIII dans les ors et la décoration profuse du château de Cormatin. Le sculpteur Jean Dubois, né à Dijon en 1625, réalise dans cet esprit la statuaire et le mobilier de nombreux édifices.
A l’opposé, imité du Louvre et plus tard de Versailles, l’art classique est marqué par la recherche de l’équilibre rationnel ; à Dijon l’on aménage la place Royale et l’on construit le palais des Etats de Bourgogne selon les plans d’Hardouin-Mansart, les familles de parlementaires se font édifier des hôtels particuliers. Bien qu’ayant gardé les caractères de la Renaissance, l’hôtel de Vogué (1607-1614) présente le disposition nouvelle d’un corps de logis retiré au fond d’une cour, l’accès à la rue se faisant par une porte cochère, l’autre façade s’ouvrant sur des jardins. L’ordonnance des châteaux classiques édifiés ou agrandis aux 17ème et 18ème siècle se signale par la rigueur et la symétrie, des ailes en retour ou esquissées par des avant-corps, un façade à fronton triangulaire ou un pratique qui rappelle le temple grec. On peut citer Bussy Rabutin, Commarin, Talmay, Beaumont sur Vingeanne, Pierre de Bresse, Drée. Le style néoclassique trouve en Germain Soufflot, née à Irancy, l’un de ses fiers représentants : la partie fera de son église St Geneviève le Panthéon.
En peinture, l’avancée de la classe bourgeoise trouve son chantre en la personne de Tournusien Greuse, fort apprécié de Diderot, mais dont la renommée s’éteint avec David. C’est l’élève favori de David, Girodet – né à Montargis – et un enfant de Cluny, Prud’hon, élève lui de Devosge à l’académie de Dijon, qui reprennent le flambeau et deviennent peintres de l’Empire. Les figures rêveuses et sensuelles de celui-ci, les images traitées avec ardeur par celui-là font partie de la première iconographie du romantisme. Vingt ans plus tard, le Dijonnais Rude adopte le même parcours en sculpture : après des débuts proprement néoclassiques, il a illustré avec sa « Marseillaise » de l’arc de triomphe de Paris la fougue du tempérament romantique.
Publié dans Bourgogne | Pas de Commentaire »