Histoire de la Vilaine
Posté par francesca7 le 31 mars 2013
La Vilaine a constitué une frontière naturelle entre deux territoires. Pendant l’Antiquité, elle séparait le pays des Vénètes, peuple gaulois vivant en Armorique et qui donna son nom à la ville de Vannes, de celui des Namnètes, autre peuple gaulois d’Armorique, qui vivaient autour de l’embouchure de la Loire et donnèrent son nom à la ville de Nantes. Par la suite, la rivière a constitué une limite entre le diocèses de Vannes et le diocèse de Nantes.
Durant la fin de l’Antiquité et le Haut Moyen Âge, en tant que voie de communication, elle a permis les incursions, ennemies ou non, telles que l’émigration des Bretons vers l’Armorique ou lesinvasions normandes. Au Moyen Âge, bordée de châteaux et d’abbayes, elle était surnommée la « rivière des ducs de Bretagne ». Pendant la Renaissance, entre 1571 et 1585, la Vilaine fut la première rivière canalisée de France, grâce aux études de Léonard de Vinci qui inventa l’écluse à sas . Son eau rapide et impétueuse , désormais contenue, les possibilités du trafic fluvial, apparu dès le xie siècle, augmentèrent.
La Roche-Bernard, ville fondée en 919 par un Viking nommé Bern-Hart, « Fort comme un ours », prend, grâce au trafic fluvial, un essor important dès le xie siècle et jusqu’au xixe siècle où son port atteint un développement inégalé. On y trouve alors de nombreux bateaux, caboteurs navigant de port en port sans s’éloigner des côtes ou chalands, destinés au transport des marchandises. Auxviie siècle, le port héberge un chantier naval prestigieux où, sur ordre de Richelieu, le premier vaisseau de ligne à deux ponts de la Royale, la Couronne, est construit entre 1629 et 1633. En 1759, suite à la défaite de la baie de Quiberon, sept vaisseaux et une frégate viennent se réfugier dans l’estuaire pour échapper à la capture ou à la destruction.
Le port de Redon a connu un développement important après la canalisation de la Vilaine à la fin du xvie siècle. Plus de 150 vaisseaux y abordaient en une seule marée ; les marchands deRennes, de Saint-Malo, d’Anjou, de Normandie, et de Mayenne y accouraient, pour de là transporter dans leurs provinces toutes sortes de marchandises qu’on y trouvait en abondance . En effet, ces dernières étaient déchargées à Redon ou transbordées sur des barges qui remontaient la rivière jusqu’à Rennes. Plusieurs maisons d’armateurs ou de négociants des XVIIe et XVIIIesiècles sont conservées sur le quai Duguay-Trouin ; elles attestent aujourd’hui de l’importante activité du port de Redon à cette époque. Rattaché à l’amirauté de Vannes, Redon était aussi le port d’attache du canot des Fermes qui surveillait la portion du fleuve comprise entre la Roche-Bernard et Redon. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la production, mesurée en tonneaux, des chantiers navals de Redon était supérieure à celle d’Auray ainsi qu’à celle de Vannes. Au XIXe siècle, les navires remontaient la Vilaine jusqu’à la Roche-Bernard et Redon chargés du sel produit dans les marais salants de Billiers et d’Ambon, de fer d’Espagne, de bois des pays nordiques, de chaux, de vin et de charbon. Ils repartaient avec les productions de pays, essentiellement du blé, et des poteaux de mines destinés à la Grande-Bretagne.
Mais l’activité commerciale sur la Vilaine a peu à peu périclité entre la fin du xixe siècle et le xxe siècle. Le développement du trafic ferroviaire et routier est à l’origine de ce déclin. Seul le « Saint-Germain » navigue aujourd’hui : il transporte jusqu’à Redon du sable prélevé au large de l’embouchure de la Loire. Il se partage la rivière avec les nombreux bateaux de plaisance amarrés aux ports d’Arzal, la Roche-Bernard et Foleux (commune de Béganne). Leur présence en Vilaine est possible grâce à la retenue d’eau suscitée par le barrage d’Arzal. Mis en eau en 1970, il a permis d’endiguer les fréquentes inondations hivernales dans la région de Rennes et de Vitré. Il se compose de 5 vannes de 18 mètres de large et 12 mètres de haut, pesant 50 tonnes chacune, d’une écluse longue de 85 mètres, et d’une digue de terre de 360 mètres de long reposant sur 25 mètres de vase. En amont, en plus d’un bassin de plaisance toujours en eau, il permet une retenue d’eau douce qui, traitée à Férel, approvisionne une grande partie de la région (triangle Auray/Redon/Saint-Nazaire).
Avant la construction du barrage et du le pont de la Roche-Bernard, achevé en 1839, et après l’abandon du pont de Rieux à la fin du Moyen Âge, la traversée de la Vilaine se faisait en bac. Plusieurs existaient le long de ses rives :
- le bac de Guédas – le plus emprunté puisque sur l’ancienne route royale de Bordeaux à Brest – entre Marzan et la Roche-Bernard,
- celui de Vieille Roche entre Arzal et Camoël (aussi dénommé passage de L’Isle car appartenant à la seigneurie de l’Isle en Marzan) était le lieu de passage d’une voie romaine,
- et celui du Moustoir entre Arzal et Tréhiguier en Pénestin.
Au Moyen Âge et jusqu’à la Révolution, les droits prélevés sur ces passages allaient aux moines de l’abbaye de Prières à Billiers. En 1793, le montant de la traversée au Moustoir s’élevait à 0,05 franc pour un cheval ou un mulet plus cavalier et valise, à 0,60 franc pour une voiture suspendue à deux roues. Le bac consistait en un bateau plat dont le fond était souvent rempli d’eau par les vagues de la « Vilaine ». Les passagers arrivaient certes à bon port, mais les pieds mouillés ! Plusieurs plaintes ont été enregistrées, notamment au xixe siècle ; les passeurs y sont traités d’« abrutis ». Pourtant, ils avaient du mérite puisqu’avant la motorisation des bacs et pendant la seconde guerre mondiale (déficit en essence), la traversée se faisait par la force humaine, quand le courant et la marée le permettaient.
La Vilaine est un fleuve côtier de l’ouest de la France, en Bretagne. Elle prend sa source à l’ouest du département de la Mayenne (53) avant de traverser l’Ille-et-Vilaine d’est en ouest puis du nord au sud après Rennes. Elle se jette dans l’océan Atlantique entre les communes de Muzillac et de Pénestin (Tréhiguier) toutes deux dans le département du Morbihan .
Elle donne, avec son affluent l’Ille, son nom au département d’Ille-et-Vilaine (35) dont elle arrose le chef-lieu, Rennes.
La Vilaine a donné son nom aux rochers qui bordent la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan). Le site, d’abord appelé Roche-Vilaine, s’est vu doté d’un complexe hôtelier prestigieux, imaginé par l’industriel Henri Dresch, aujourd’hui Relais et Châteaux **** appartenant à Bertrand Jaquet, et portant le nom de Domaine de Rochevilaine. Son emplacement singulier offre une vue dégagée sur la Vilaine, son embouchure et l’océan.
Dans le coude du Fleuve,juste en aval du barrage,il y a un mouillage où se sont réfugiés en 1759, les rescapés de la bataille des Cardinaux. Officiellement ce lieu est appelé mouillage de Vieille Roche, mais les marins ( dont M. Bouquet de la Grye, dans son ouvrage « Pilotes des côtes de France » – 1869)l’appellent aussi « MOUILLAGE DE « Vide-bouteille » … Auriez-vous une idée sur l’origine ou le pourquoi de cette appellation
je vous remercie de me répondre
Bien Cordialement
Philippe Arzel