Les Maison de Pays en Bourgogne
Posté par francesca7 le 25 mars 2013
L’architecture rurale, plutôt variée, est déterminée par la nature géologique du terrain et par le climat bien sûr, par l’activité du cru et par la destination des bâtiments.
Architecture du Vignoble
Entourée de constructions aux multiples influences, la demeure du vigneron, assez typique et raffinée, se distingue. Plus qu’une prospérité longtemps aléatoire, c’est l’art de vivre du vigneron qui a contribué à l’élégance d e l’architecture rural de la Côté.
Concentré dans les villages, l’habitat se cache parfois derrière de hauts murs et d’amples portails ; isolé, au milieu des vignes, il s’entoure de bâtiments annexes plus ou moins considérables et de chais séparés (Clos de Vougeot). On distingue trois catégories : la maison du modeste vigneron ne possédant qu’une seule pièce d’habitation « comme soulevées par la cave » (dont les murs épais et la voûte de pierre conservent la fraîcheur et l’humidité) ; celle du vigneron moyen dotée, en plus, d’une écurie ou d’une petite grange appelée « magasin »= ; la maison confortable du gros propriétaire comportant cuveries et celliers, escalier extérieur protégé par un auvent, grange, magasin, écurie. De petits castels flanqués de tourelles rondes ou carrées aux grands toits pentus peuvent être indifféremment des exploitations viticoles ou consacrées à d’autres cultures. Les demeures de maîtres et d’ouvriers vignerons ont une morphologie identique : l’habitation à l’étage est desservie par un escalier de pierre extérieur au-dessus des caves et des celliers. Galeries, porches et auvents sont largement utilisés pour donner des façades ouvertes et aimables.
Mosaïques des toitures
Pour l’étranger, l’image visuelle de la Bourgogne se confond avec les toits de l’Hôtel-Dieu de Beaune, de l’hôtel de Vogüé à Dijon, du château de la Rochepot. L’origine de ces tuiles vernissées polychromes, appareillées en motifs géométriques ; lignes brisées, losanges, entrelacs ou chevrons, est mal connue ; sans doute proviendraient-elles d’Europe Centrale via les flandres. Ces toits décorés étaient chargés de messages symboliques, politiques ou religieux, signalant le statut social d’un notable ou la réputation d’une communauté religieuse ou laïque. Les épis de faîtage sont également en terre cuite vernissée, les girouettes travaillées, et des ergots figurent sur les arêtes des toits à pans coupés, en particulier en Côte d’Or.
a l’arrière Côte, c’est-à-dire sur les « Hautes Côtes » où l’on produit à nouveau du vin, les maisons et dépendances, imbriquées étroitement, sont souvent adossées à une pente, au cœur d’un village-rue accroché à flan de coteau, le plus près possible des vignes. On y retrouve une certaine « sobriété » : le logis très réduit, en surélévation au-dessus de la cave peu ou pas enterrée, sous l’escalier de pierre, protégée des variations de température par l’ampleur du palier appelé localement « plafond » ; le « magasin » quelquefois une grange transformée en cuverie où l’on faisait le vin et entreposait les cuves ; le pressoir, surmonté d’un fenil ou étaient engrangés bottes de paille ou outils.
Sur les reliefs, les vastes toits sont recouverts de tuiles plates fabriquées sur le Senonais et dites « tuiles de Bourgogne », au format long et étroit, d’un brun assez foncé. Les moines cisterciens (notamment ceux de Pontigny sui l’extrayaient de leur argilière) en recouvraient les toits de leurs abbayes. Malheureusement, la tuile mécanique d’emboîtement est venue remplacer ce matériau traditionnel.
En Mâconnais, les murs des maisons de vignerons sont bâtis avec du calcaire, utilisé presque à sec et sans enduit. Une galerie, protégée par l’avancée du toit, prolonge sur l’extérieur l’ancienne salle commune et sert, l’hiver, à vaquer aux occupations domestiques à l’abri de la pluie, l’été, de cuisine ou de salle à manager. N’oublions pas pour clore ce chapitre la charmante caillebotte ou cabotte, une cabane faite de pierre sèche, parois dotée d’une cheminée, qui sert d’abri au cultivateur pour le déjeuner et stocker les outils.
En pays calcaire
le calcaire se durcit en surface et fournit un matériau très résistant. La roche du jurassique se clive en moellons très plats et se délite en minces feuilles (« les laves »). Ces dernières sont des chutes de carrières sans valeur marchande, longtemps utilisées par les couvreurs. Dans les lavières, on levait ou « lavait » les croûtes superficielles pour atteindre la pierre à bâtir. Chaque lave pouvait être calée par des cailloux (comme sur l’église d’Ozenay, village du Mâconnais) pour que l’air puisse circuler entre les pierres, facilitant l’évaporation de l’eau et évitant le gel. Le poids considérable (de 600 à 800 kg au m²) nécessitait de fortes et coûteuses charpentes, ce qui n’empêche pas nombre de lavoirs et de fontaines d’en disposer.
Dans le châtillonnais, pays de grandes forêts défrichées, les villages, peu nombreux, sont installés dans les clairières ou le long des vallées. La grande exploitation – la « rente » – comprend de vastes bâtiments autour d’une cour centrale fermée par de hauts murs ; les entrées des granges sont généralement surmontées d’arcs surbaissés. La petite exploitation de la fin du 18ème siècle abrite sous le même toit le logement et les bâtiments d’exploitation ; l’entrée de la grange est surmontée d’un linteau de bois. La pièce commune comporte une porte et une fenêtre accolées sur lesquelles s’alignent les ouvertures du fenil ou du grenier qui bénéficient ainsi de la sécheresse assurée par la chaleur sous-jacente du logement. Le banc ou l’escalier de pierre devant la maison est très fréquentent en Basse-Bourgogne.
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