Histoire de la Bretagne
Posté par francesca7 le 24 mars 2013
En 8000 avant Jésus-Christ, époque préhistorique, l’Armorique est peuplée dès le paléolithique de rares chasseurs qui poursuivent mammouths et cerfs. Entre 3000 et 1800 avant JC la chasse et la cueillette cèdent la place à l’agriculture et à l’élevage. La civilisation mégalithique apparaît. Ses populations, organisées à l’abri de camps fortifiés, donnent naissance à l’art des pierres levées, qui s’accompagne d’un extraordinaire culte des morts. De très nombreux menhirs, dont certains pèsent 100 tonnes, des cairns qui peuvent atteindre 70 m de longueur et des dolmens constitués de dalles de 20 tonnes, sont érigés sur l’ensemble de la région. La fin de cette période se traduit par une ouverture sur le monde, le long de la vallée de la Loire ou par la mer.
De 1800 à 600 avant Jésus-Christ, à l’âge de bronze, l’Armorique connaît une civilisation brillante qui commence avec le Nord (Germanie et Scandinavie) et avec le Sud (péninsule Ibérique). Elle produit des haches à talon et des épées originales. L’importance des dépôts d’objets en bronze retrouvés témoigne d’une incontestable prospérité.
En 500 avant JC, à l’Antiquité, les Celtes, qui maîtrisent la métallurgie du fer, pénètrent en Armorique, après avoir déferlé sur l’Europe, et bouleversent son économie. Habiles en toutes choses, ils s’imposent aux autochtones et s’organisent en «cités ». Ce sont les Nammètes dans le nord de la région nantaise, les Vénètes dans l’actuel Morbihan, les Osismes à la pointe du Finistère, les Coriosolites dans les Côtes d’Armor, et les Redones dans le nord-est de la péninsule. Les Celtes, dont la société est hiérarchisée en classes, entretiennent des ateliers où l’on travaille à merveille les métaux précieux.
En 57 avant JC, les Romains tentent d’achever la conquête de la Gaule, mais les puissants Vénètes excellents marins, s’y opposent. Ils résistent également sur terre, mais contre toute attente, ils sont défaits sur mer un an plus tard. L’Armorique devient gallo-romaine ; elle va tirer profit de la pax romana. Les uns et les autres semblent vivre en bonne intelligence sans perdre leur identité. L’activité agricole est intense et le commerce florissant. Il se développe aussi bien sur mer que sur terre où des voies larges et nombreuses, jalonnées de bornes militaires quadrillent le pays.
Au 5ème siècle, arrivée des Bretons. L’empire romain s’étiole progressivement entre 235 et 400, et des peuples barbares venus d’Europe centrale en profitent pour l’envahir. L’Armorique n’échappe pas aux destructions et aux pillages, occasionnels puis systématiques, qui mènent l’économie à la ruine. Cependant, la pression des Scots d’Irlande et la colonisation de l’île de Bretagne par les Saxons vont provoquer l’immigration des Bretons vers la péninsule Armoriciane. Déjà chrétiens, ils évangélisent l’Armorique, organisent les paroisses et fondent les premiers monastères.
De 400 à 938, Naissance de la Bretagne. Une période de conflits entre les Bretons et les Francs, notamment les Carolingiens, s’ouvre en 752. Elle s’achève en 832, lorsque Louis le Pieux nomme un envoyé impérial, Nominoë à la tête de la Bretagne. Cet aristocrate breton va très vite tirer profit de la mort de son protecteur, en 840. Il engage son pays vers l’indépendance, écrase les Francs près de Redon en 845, oblige Charles le Chauve à signer la paix et poursuit sa conquête vers l’est, donnant ainsi une identité à la Bretagne. Il meurt à Vendôme, en 851, ce dont Charles le Chauve tente de tirer parti. Mais le fils de Nominoë, Erispoë, entend bien poursuivre l’œuvre paternelle et son armée écrase une nouvelle fois les Francs. Erispoë est assassiné par son cousin Salomon (Salaün), qui étend son territoire jusqu’au Cotentin. A son tour, Salomon périt, victime des membres de sa famille qui se partagent la Bretagne avant de s’entre-déchirer. Les Normands, qui se sont déjà livrés à plusieurs incursions, en profitent, à partir de 913, pour envahir et ravager le pays, détruisant notamment l’abbaye de Landévenne. Ils sont chassés par Alain Barbe-Torte qui, fort de ses victoires, s’impose comme duc en 938. La Bretagne entre ainsi de plain-pied dans le système féodal. Nantes en est la capitale ; la langue bretonne est parlée dans tout l’Ouest, suivant une ligne Dol-Rennes-Saint-Nazaire.
Au Moyen Age, de 938 à 1213, la Bretagne Ducale. La période qui suit n’est que querelles et révoltes. Les prétendants au duché de Bretagne complotent, se font la guerre, s’assassinent et se déchirent jusqu’à ce que Philippe Auguste Marie Alix, fille de Conan IV, à un prince capétien, Pierre 1er de Dreux, dit Mauclerc, qui s’empresse d’organiser le duché et d’en reconstruire l’unité. Il met en place une administration efficace, développe le commerce maritime, n’hésitant pas à s’allier à l’Angleterre. Ses successeurs oeuvrent dans le même sens ; la Bretagne est prospère et paisible mais pour peu de temps.
En 1341, la Guerre de Succession. En 1341, à la mort de Jean III, Jean de Montfort, son demi-frère, et Jeanne de Penthièvre, sa nièce, épouse de Charles de Blois, rivalisent pour la succession du duché. Montfort obtient l’aide du roi d’Angleterre. Edouard III, déjà engagé dans la guerre de Cent Ans. En 1347, Charles de Blois est capturé par les Anglais et la guerre de Succession s’enlise jusqu’à ce que, en 1363, Jean de Montfort soit reconnu par le roi de France, Charles V, et devienne Jean IV. Mais l’accord est vite annulé car le duc se range à nouveau au côté des Anglais. Le conflit franco-breton prend fin en 1381, quand Jean IV prête hommage au roi de France. Le règne de Jean V (1399-1442) marque l’apogée de la civilisation bretonne.
Aux Temps Modernes, 1488, Anne de Bretagne fait parler d’elle, fille du duc François II, mort en 1488 et dont les troupes ont été battues à Saint Aubin du Cormier par l’armée royale. Alors qu’elle n’a que douze ans, elle épouse par procuration l’archiduc Maximilien de Habsbourg. Mécontent, Charles VIII envie ses troupes en Bretagne et conquiert la plupart des villes ; réfugiée dans Rennes encerclée par les Français, la duchesse, abandonnant l’archiduc, accepte d’épouser le roi. Le mariage a lieu au château de Langeais en décembre 1491. Charles VIII meurt en 1498, Anne en profite aussitôt pour frapper sa monnaie, rétablir la chancellerie et réunir ses états. En janvier 1499, elle épouse à Nantes un autre roi de France, Louis XII d’Orléans, qui lui laisse tout loisir pour s’occuper de son duché, lequel connaît paix et prospérité. Lorsqu’elle meurt, le 9 janvier 1514, Anne est devenue la figure emblématique dans laquelle se reconnaît le peuple de Bretagne. A la mort de Louis XII, en 1515, Claude, leur fille aînée, apporte le duché en dot à François 1er. Ce dernier s’empresse d’obtenir l’aval des états de Bretagne, moyennant la préservation de quelques droits spécifiques, dont un parlement. Le 21 septembre 1532, la Bretagne devient une province de la France.
1600, l’Ancien Régime. Dès lors, le pouvoir central contrôle et gère la Bretagne qui bénéficie en contrepartie d’aides économiques ; l’argent afflue, le commerce maritime et les industries se développent. A croissance démographique décolle. En 1561, Rennes devient le siège de Parlement, au détriment de Nantes, moins proche de Paris. Cette cour de justice a autorité sur les cours locales. Le ralliement de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, à la cause des ligueurs fait entrer le pays dans les guerres de Religion (1588-1598). Des brigands tels que La Fontenelle en profitent pour mettre le pays à feu et à sang. Au début du règne de Louis XIV, les exactions fiscales (impôts sur le papier timbré, le tabac et la vaisselle d’étain) provoquent les révoltes de 1675, celle du Papier timbré dans les villes de Haute Bretagne et celle des Bonnets rouges dans les campagnes de Basse Bretagne. La
répression est féroce. Elle laisse la Bretagne exsangue et s’accompagne de mesures qui détruisent son commerce, en particulier, à l’initiative de Colbert, celui des toiles de lin exportées vers l’Angleterre.
En 1789, la bourgeoisie rennaise, très au fait des idéaux en vogue et animée d’un sentiment antinobiliaire, entre en conflit avec la noblesse dès janvier 1789 à l’occasion de la session des états de Bretagne. Des heurts, qui font trois victimes, ont lieu les 26 et 27. Ce sont les premières violences de la Révolution. Rapidement pourtant, la Bretagne va faire marche arrière : le peuple, composé à 90 % de paysans, s’interroge sur le rôle réel des bourgeois dont il craint le comportement futur et réagit vivement à l’obligation du serment civil exigé du clergé et refusé d’emblée par 80 % des prêtres. L’annonce de la conscription obligatoire de trois cent mille hommes par tirage au sort met le feu aux poudres. La première émeute a lieu à Cholet le 2 mars 1793.
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