Loups et Sangliers des bois au 19ème siècle
Posté par francesca7 le 20 mars 2013
La commune de Dompierre en Morvan (21) ne possède que quelques hectares de bois communaux, exclusivement réservés aux affouagistes du hameau de Courcelotte, réputé pour être le plus pauvre de l’ensemble. Toutefois, le massif forestier couvrant les communes voisines de part et d’autre de la vallée de l’Argentalet est important. S’ils ne cachent plus aujourd’hui que quelques renards et sangliers, ces bois étaient autrefois hantés par les loups, mais aussi on pouvait y voir les huttes rassurantes de charbonniers.
Les loups, avec leur mauvaise réputation, répandaient la terreur chez les enfants du 19ème siècle, bien qu’ils ne s’attaquassent pas aux humains. La nuit, les habitants devaient garder les troupeaux de moutons ou de caches afin qu’ils ne fussent pas attaquées par une meute de loups. Comme ce jeune garçon d ‘une dizaine d’années, terrorisé, qui passa quelques nuits sur le dos de l’un de ses bœufs…
Ou encoure ce « violoneux » rentrant de noce la nuit à travers vois, qui dut, chemin faisant, jouer sans arrêt de son instrument, suivi qu’il était par une horde… Les loups ont été définitivement délogés de nos forêts lors de la création de la ligne de chemin de fer Saulieu-Avallon, via La Roche en Brenil (21), à partir de 1878.
Les sangliers, quant à eux, c’est pendant la guerre, en janvier 1918 « dans une battue particulière, qu’un sanglier, du poids de 42 kg, a été abattu près du bois des Battées, par M.D. accompagné de plusieurs poilus en permission. Chasseurs, profitez du temps de neige pour faire une rafle de sangliers qui, la belle saison revenus, recommenceraient leurs méfaits. D’ailleurs, un plat de venaison fait toujours plaisir et les primes à toucher ne sont pas non plus à dédaigner ».
Le 10 août 1919, « M. le Maire expose au conseil que la destruction des sangliers est devenue, faute d’être poursuivie avec méthode et persistance, une question d’intérêt primordial pour l’agriculture, et il invente l’assemblée à demander à l’autorité supérieure de prendre des mesures urgentes pour faciliter la destruction de ces animaux.
Le conseil,
Considérant que les sangliers pullulent dans notre région et notamment sur le territoire de notre commune, cependant peu boisé, mais limitrophe des importantes forêts dites de « Romeneau et Gifer » situées sur La Roche en Brenil (21), dans lesquelles les bêtes sauvages vivent et se multiplient en toute tranquillité .. ;
Considérant qu’il n’est pas rare de voir ces animaux, isolés, le plus souvent par bandes, parcourir nos champs en plein jour, sans se hâter, choisissant leur nourriture ;
Considérant que les céréales, surtout dans le voisinage des bois dont il s’agit, ont été presque anéanties, et que les pommes de terre et le sarrasin, déjà sérieusement endommagés, subiront le même sort si de promptes et énergiques mesures ne sont prises dans le plus bref délai ; (…)
Prie M. le préfet de vouloir bien autoriser, sinon ordonner l’organisation de nombreuses battues, non seulement sur le territoire de Dompierre, mais aussi, si possible, dans les forêts contiguës à notre territoire et situées sur la commune de La Roche en Brenil et de Lacour d’Arcenay ».
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