Château d’Ancy le Franc
Posté par francesca7 le 20 mars 2013
Son allure extérieure simple presque austère, ne laisse pas prévoir le décor raffiné de la cour intérieure : situé sur les bords de l’Armaçon et du canal de Bourgogne ce superbe palais Renaissance reste, en dépit de maints aléas, une des belles demeures de la région.
La situation : dans l’Yonne (89), 18 km au Sud Est de Tonnerre par la D 905. 28 km au Nord-Est de Montbard (21) par D905)
Les gens : en juillet 1999, le palais a été acquis par un riche mécène américain M.Stephen Roy, grand amateur de l’art Renaissance (le mot est d’actualité), qui lance aussitôt une grande campagne de restauration.
Histoire d’Un palais au bois dormant – Antoine III de Clermont, gouverneur du Dauphiné et grand maître des Eaux et Forêts, époux d’Anne Françoise de Poitiers, soeur de la célèbre Diane, le fit construire en 1546 sur les plans de Sébastien Serlio. Le talent de cet architecte bolonais, venu à la cour de François 1er joua un grand rôle dans l’introduction des principes de la Renaissance italienne en France. Les travaux seront terminés 50 ans plus tard par Du Cerceau.
En 1684, le domaine fut vendu à Louvois et conservé par ses descendants. Au milieu du siècle dernier, la famille de Clermont-Thonnerre en redevint propriétaire ; à la mort du dernier duc (1940, le château d’Ancy le Franc revint à ses neveux, le s princes de Mérode. En 1980, la propriété indivise est cédée et l’opulent mobilier vendu aux enchères. Depuis 1985, le château a vécu une période noire de quasi abandon avant son rachat en 1999.
Les extérieurs : Le château, formé par 4 ailes en apparence identiques reliées par des pavillons d’angle (type inspiré de Bramante), constitue un ensemble carré d’une parfaite homogénéité. Les douves, comblées il y a plus de deux siècles, seront restituées. Cette architecture est le premier modèle de la Renaissance classique en France. Le vaste quadrilatère a ici l’ampleur d’un véritable palais ; les côtés Nord et Sud comportent une longue galerie ouvrant par trois arcades. Serlio y utilise la travée rythmique (alternance d’arcade et de niche, créant un temps fort entre deux temps faibles).
En intérieur : La somptueuse décoration murale intérieure exécutée en plusieurs campagnes dans la moitié du 16ème siècle, fut confiée à des artistes régionaux mais aussi aux élèves de Primatice, et de Nicolo del l’Abbate (seconde école de Fontainebleau). Les rares pièces du mobiliser initial du palais ne donnent qu’une idée lointaine du luxe de l’époque et de l’harmonie d’ensemble.
Au rez-de-chaussée ; il abrite la salle de Diane (Diane surprise au bain par Actéon), dont les voûtes d’inspiration italienne, datent de 1578, et de l’autre côté de la cour, les monumentales cuisines.
Au premier étage, à partir de l’aile Sud, on découvre successivement : la Chapelle Ste Cécile, restaurée en 1860, elle est établie sur deux niveaux et voûtée en berceau. Les peintures en trompe l’œil sont l’œuvre d’André Ménassier, artiste Bourguignon.
image issu du site : http://www.chateau-ancy.com/fr/index.php?page=salles
L’imposante salle des Gardes (200 m²) a été décorée spécialement pour Henri III qui, pour des raisons familiales, ne séjournera jamais au château. Face à la grande cheminée, portrait en pied du maréchal Gaspard de Clermont-Tonnerre (1759) par Aved. Après la galerie de Pharsale et la chambre des Fleurs, la chambre des Arts expose un rare cabinet italien du 16ème siècle à décor de marqueterie. Les murs de la chambre de Judith sont ornés de neuf tableaux de très belle qualité (fin 16ème siècle) racontant l’histoire de Judith.
Si Judith est ici représentés sous les traits de Diane de Poitiers, Holopherne reprend ceux de François 1er. Le cabinet du Pastor Fido1 est lambrissé de chêne, sculpté, magnifique plafond à caissons Renaissance. La bibliothèque, riche de 3 000 volumes, puis la galerie des sacrifices mènent au salon Louvois (ancienne chambre du Roi dans laquelle Louis XIV a dormi le 21 juin 1674).
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1 Pastor Fido : les cènes peintes en haut des murs du cabinet son tirées d’une tragicomédie de Guarini (1590), elle-même inspirée du drame pastoral du Tasse, Aminta. Le thème en est d’un oracle arcadien devant mettre fin au traditionnel sacrifice d’un jeune homme à Diane (toujours elles) grâce à un « berger fidèle ».









































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