L’occupation des sols Ariégeois au19ème
Posté par francesca7 le 11 mars 2013
C’est la montagne qui a été le plus anciennement occupée par l’homme ; les Prépyrénées, puis la plaine furent lentement conquises par les paysans médiévaux sous l’impulsion des monastères. La quasi totalité des villages existait donc au milieu du Moyen Age. La suite est une longue et patiente conquête, sous une pression démographique permanente, des terroirs les plus éloignés et les plus ingrats. À l’époque du Second Empire, on était arrivé à une occupation entière de la montagne, difficile à imaginer aujourd’hui.
Cette chronologie d’occupation de l’espace est essentielle à la compréhension du paysage et de l’habitat. Les zones de colonisation ancienne sont les bassins glaciaires, les grandes vallées aux immenses domaines pastoraux de la haute Ariège et du Castillonnais. L’habitat y est très groupé, c’est le pays des villages. Le reste de la montagne (le bassin du haut Salat, les vallées de Massat et de Saurat et les vallées latérales branchées sur les grandes vallées qui entaillent la montagne), les Prépyrénées et le piémont, d’un relief plus difficile, conquis par petits groupes, îlot par îlot, ne furent occupés qu’aux temps médiévaux et modernes, voire au XIXe siècle, quand la population fut à son maximum, c’est-à-dire en un temps où les structures communautaires s’étaient relâchées ou même n’existaient plus. Là, l’habitat est très dispersé, souvent en hameaux de quelques maisons ; il est même des communes (Allières, Saint-Bauzeil, Bénaix…) qui n’ont pas de village.
C’est dans la zone de villages, évidemment, que les pratiques communautaires sont les plus développées, là qu’elles constituent l’organisation la plus originale : organisation des estives, « assolements réglés » des cultures avec vaine pâture et droits de passage…
Entre le relief, l’habitat et l’organisation du terroir agricole et du terroir pastoral, il y a une « combinaison si intime qu’il serait vain de chercher à en dégager l’élément directeur » (M. Chevalier).
Extrait du livre La vie en Ariège au XIXe siècle – ch.1
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