France de la Préhistoire
Posté par francesca7 le 8 mars 2013
Nos lointains ancêtres n’avaient pas conscience de former une « population » (le mot n’apparaît qu’au 18ème siècle). Ils ne comprenaient pas le mécanisme de la conception, de la naissance, de la maladie, du vieillissement et de la mort. Ils attribuaient leurs malheurs à des maléfices ou à des punitions divines de péchés collectifs ou individuels. Ils ne cherchaient pas à expliquer rationnellement les étapes de leur vie, et ne chiffraient rien.
Jusqu’au 16ème siècle, l’étude de la population est très réduite et compliquée en raison du manque de sources ; pas de registres d’état civil ni de généalogie complète ; pas de listes générales ni de recensement. Un seul dénombrement : « Etat des paroisses et des feux » , qui date de 1328… et sera rendu obsolète avec la guerre de Cent Ans qui commence quelques années après. De plus, jusqu’à la Révolution, on ne compte pas les individus, mais les familles (feu = foyer). En revanche, le chercheur dispose de beaucoup de vestiges archéologiques (difficiles à classer) ainsi que de nombreux témoignages écrits (critiquables à cause de leur partialité).
Jusqu’au 16ème siècle, les chiffres sont rares, hypothétiques et, parfois, contradictoires. Par exemple, M. Biraben évalue à 7 millions d’habitants la population de la Gaule (soit 23 % du total européen et 2,8 % du total mondial) et à 20 millions en 1340 (soit 27 % du total européen et 4,5 % du total mondial), ce qui est considérable. Au contraire, M.Etienne trouve ces chiffres trop élevés et propose de 3 à 4 millions pour la Gaule en 52 avant Jésus Christ.
En archéologie, les méthodes de paléodémographie (étude de l’âge et du sexe des squelettes) nées vers 1930, développées depuis 1970, sont plus ou moins fiables. Celles de la paléopathologie (étude des lésions osseuses ou dentaires) peut nous renseigner sur les modes alimentaires, les malformations congénitales, les causes de mortalité, les blessures et fractures, les maladies endémiques ou épidémiques et même les thérapeutiques (traces de trépanation, par exemple). Les conditions épidémiologiques qui ont affecté les Français jusqu’en 1900 se sont mises en place entre le néolithique et l’Antiquité, en même temps que les peuples de la Gaule : rougeole, variole, varicelle, grippe, paludisme, parasites divers, ont été transmis par les armées d’invasion ou les peuples migrants. Au Moyen Age, toutes les conditions sont réunies pour une large diffusion des nombreuses endémies et épidémies qui ont ravagé la France pendant des siècles (lèpre, peste, variole, choléra…)
La toponymie donne de précieux renseignements sur l’origine des villes et des villages français : plus de la moitié ont des noms gallo-romain, ainsi que presque toutes les grandes villes. La plupart des villages français ont été fondés entre le 3ème et le 10ème siècle.
Sur les 55 agglomérations urbaines dépassant 100 000 habitants en 1982, 37 étaient déjà des villes à l’époque romaine et 27 des chefs-lieux de Pagi. Lens et Thionville datent du Haut Moyen Age, et seuls Lille, Béthune, Dunkerque, Calais, Amiens, Le Havre, Caen, Brest, Lorient, Pau, Perpignan, Montpellier, Saint-Etienne, Montbéliard, Mulhouse, Hagondange et Nancy sont fondés après l’an mille.
De même, sur les 107 chefs-lieux de la Gaule romaine, 74 ont aujourd’hui plus de 10 000 habitants et 22 plus de 100 000. Il faut aussi intégrer les apports extérieurs et postérieurs au x Romains, mais sans les surestimer ; les Germains, les Vikings et autres envahisseurs du Haut Moyen Age ont toujours été très minoritaires dans une population indigène celtique très romanisée dans le sud, surtout dans les villes ; pourtant, on rencontre dans presque toute la France, des noms de localités rappelant la présent des Francs, des Burgondes, des Alamans, des Normands, des Sarrasins… Le réseau des villes et des villages français est donc le fruit d’une longue histoire….
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