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L’oppidium de Bibracte

Posté par francesca7 le 7 mars 2013

 

L'oppidium de Bibracte dans Côte d'Or bibracte2Objet d’étude et site touristique L’oppidum de Bibracte fut la ville d’un siècle seulement, le 1er siècle avant J.-C., comme la plupart (sinon la totalité) des villes gauloises mentionnées par césar dans son récit sur la Guerre des Gaules.

Elle connut néanmoins une population importante, qui culmina vers 30-20 avant J.-C. et dont l’ordre de grandeur peut être fixé à 104 . Les raisons de son grand intérêt archéologique sont multiples. À son époque, il s’agit d’une des plus grandes agglomérations de la Gaule, dont l’importance est à la mesure de la puissance du peuple éduen.

Son abandon rapide, vers le changement d’ère, lorsque le peuple éduen décide de se doter d’une nouvelle capitale de physionomie purement romaine, à Autun (augustodunum), a permis une conservation exceptionnelle de ses vestiges, en l’absence de réoccupation ultérieure notable (à l’exclusion de deux modestes établissements religieux). On a donc aujourd’hui la possibilité, du moins théorique – car l’étendue de l’agglomération s’y oppose en pratique – de conduire une exploration extensive de la ville, alors que les autres sites gaulois contemporains de même importance sont soit fort érodés par l’agriculture (comme Gergovie, oppidum principal des arvernes), soit occultés par des occupations plus récentes (comme Besançon, oppidum principal des Séquanes).

Au terme d’un demi-siècle d’exploration  méthodique entre 1865 et 1914, et de deux décennies supplémentaires depuis 1985, avec des moyens accrus, l’oppidum de Bibracte nous livre l’image d’un site de contrastes (romero 2006).

On ignore encore les motifs exacts de l’installation de l’oppidum sur cette montagne peu facile d’accès et au rude climat. Les raisons semblent plutôt à rechercher du côté des préoccupations religieuses et politiques (la matérialisation d’un centre de rassemblement au cœur du territoire éduen) qu’économiques. Quoi qu’il en soit, une population importante s’est regroupée sur le mont Beuvray à l’extrême fin du IIème siècle avant J.-C. La ville qui se développe alors montre une grande vitalité économique. C’est un important lieu de consommation où les richesses du peuple éduen se concentrent et servent à acheter des denrées très variées, notamment du vin acheminé à grand prix et en grandes quantités depuis l’Italie centrale. C’est aussi un centre industriel où se côtoient des dizaines d’ateliers de bronziers, de forgerons, d’orfèvres…de fréquents incendies nous bibracte_porte dans MUSEES de FRANCEvalent de disposer de vestiges exceptionnellement conservés d’édifices à ossature de bois, qui étaient la norme dans la ville de la première moitié du Ier siècle avant J.-C. (ill. 4). On peut également suivre pas à pas l’introduction de manières de construire méditerranéennes (ill. 5) à partir du milieu du Ier siècle, Avec de vastes domus de type italique et un probable forum, qui suppose l’assimilation très précoce par les Éduens de modes de gouvernance d’origine romaine, peut-être en relation avec leur statut privilégié de civitas foederata au lendemain de la Guerre des Gaules.

En matière d’accueil du public, le mont Beuvray présente à la fois des avantages et des inconvénients (Barnoud et al. 2003). Au rang des avantages, il faut signaler avant tout le cadre naturel d’exception qui permet au site d’attirer un public familial et populaire nettement plus large qu’un musée traditionnel (cf. infra). Le même public apprécie également de découvrir un lieu animé, où les vestiges archéologiques sont en cours de dégagement et non pas figés dans un état issu de recherches achevées depuis des décennies, comme c’est généralement le cas.

La présentation de la ville gauloise au grand public est néanmoins rendue délicate par deux facteurs complémentaires.

Il s’agit d’abord de la grande étendue de la ville (2 km d’un bout à l’autre) et de son occultation quasi complète par la forêt: aucune appréhension d’ensemble de la ville n’est possible, les chantiers de fouilles étant dispersés dans des clairières sans continuité visuelle (ce qu‘un nouveau plan de gestion paysagère cherche à combattre ; cf. Guichard, Chazelle). D’un point de vue matériel, les grandes distances entre les points de visite compliquent la gestion des flux de visiteurs et rendent très coûteuses les tâches d’entretien des secteurs ouverts au public.

Il s’agit ensuite du caractère peu spectaculaire des vestiges architecturaux dégagés: dans de nombreux cas, les bâtiments ne sont plus perceptibles que par les empreintes dans le sol de leur ossature de bois. Le risque est grand de mettre trop en avant les vestiges d’architecture romanisée, plus facilement présentables car plus substantiels (maçonneries de pierre).

Au total, ces difficultés sont palliées en proposant aussi systématiquement que possible aux visiteurs un accompagnement par des guides animateurs, en mettant en avant le travail des archéologues autant que le résultat de leurs recherches – à ce titre, la visite de Bibracte peut se concevoir comme une visite d’entreprise – et en proposant, en complément de la visite du site, celle d’un musée où sont présentées les différentes facettes de l’archéologie de Bibracte, avec une mise en perspective européenne (ill. 6) 

mont-beuvray_-_cave dans NièvreDes missions de recherche et de formation ; Le cœur de l’activité scientifique de Bibracte est constitué par l’animation d’un programme de recherche archéologique sur la ville gauloise du même nom. Ce programme, ininterrompu depuis 1984, s’appuie sur les forces vives d’une quinzaine d’universités et instituts de recherche européens. Les partenariats actuellement les plus importants (2008) concernent des universités et centres de recherches basés dans les villes suivantes: Besançon, Bologne, Budapest, Dijon, Durham, Lausanne, Leipzig, Mayence, Paris, Rzeszow, Strasbourg, Vienne.

C’est en effet une originalité du programme de recherche d’être mis en œuvre par des chercheurs associés issus d’autres établissements, l’équipe permanente de Bibracte se contentant d’assurer la cohérence scientifique et le soutien logistique. Bibracte prend en charge l’intégralité des besoins techniques de ses chercheurs associés durant leurs séjours, soit, typiquement quatre à cinq semaines par an avec une équipe d’une quinzaine de collaborateurs et étudiants pour les opérations de terrain (fouille, prospection). Au total, ce sont quelque 6000 journées ouvrées d’intervenants extérieurs (étudiants stagiaires et chercheurs) qui sont encadrées chaque année.

Ces recherches se déroulent selon des cycles triennaux. Les documents de programmation sont évalués par les services du ministère de la culture, avec le concours du conseil national de la recherche archéologique, de même que les rapports annuels d’activité, auxquels contribuent les chercheurs associés .Le programme de recherche s’intéresse prioritairement à la ville gauloise elle-même: évolution de l’urbanisme et de l’architecture, étude des nombreux ateliers d’artisans du feu qu’elle abrite… il se déploie aussi de plus en plus sur des problématiques plus larges, tant du point de vue spatial que chronologique.

Des résultats substantiels ont ainsi été acquis récemment sur l’évolution à l’échelle millénaire de l’environnement végétal et des pollutions atmosphériques, à partir de l’étude pluridisciplinaire de tourbières proches de Bibracte.

Outre l’hébergement, les moyens logistiques permettent de subvenir à l’ensemble des besoins de la « chaîne opératoire » de l’archéologie: chantier (matériel lourd, conducteurs d’engins, topographe, photographe…), conditionnement et stockage des découvertes (restaurateur, magasinier, espaces de stockage), documentation (bases de données partagées, documentaliste, bibliothèque spécialisée sur les âges du Fer), édition (secrétaire d’édition, illustrateur, support éditorial). Ces outils partagés contribuent notablement à la promotion de méthodes de travail homogènes au sein de la communauté des archéologues protohistoriens et à la formation pratique des étudiants en Archéologie.

Le programme de recherche sert également de support au développement de nouvelles méthodes et nouveaux outils de recherche. Signalons par exemple des efforts importants pour développer un outil de documentation partagé par plusieurs dizaines de chercheurs et des expérimentations en cours pour la protection des chantiers de fouille et pour le relevé tridimensionnel des vestiges.

La logistique de Bibracte est également mise à profit pour l’organisation régulière de séminaires et colloques. Les actes de ces réunions scientifiques font généralement l’objet d’une publication dans la collection Bibracte, aux côtés des monographies qui rendent compte des recherches sur le Mont Beuvray et son environnement. Bibracte développe également des partenariats qui bénéficient de soutiens spécifiques de la part de la commission européenne (programmes Leonardo da Vinci, culture 2000…).

Signalons encore que les activités de recherche et de vulgarisation de Bibracte sont encadrées par un conseil scientifique constitué de huit experts européens reconnus dans la discipline. Un pôle régional d’attraction culturelle et touristique BiBracTE consacre la moitié de ses dépenses à valoriser l’archéologie auprès du grand public, au moyen d’un musée de site, d’expositions temporaires thématiques et de manifestations diverses. Pour cela, Bibracte peut s’appuyer sur une offre très diversifiée:

- un environnement naturel d’exception,

- un site archéologique en constante évolution,

- une vitrine de la civilisation celtique et des premières villes de l’Europe moyenne,

- des expositions et des événements tout au long de l’année,

- une politique active de démarchage et d’accueil du public,

- des activités éducatives pour les plus jeunes.

bibracte_musee_travail_du_bois-300x201 dans Saône et LoireAu total, ce sont entre 40000 et 45000 visiteurs qui sont accueillis chaque année au musée, dont 8000 scolaires. Ces chiffres sont stables depuis l’ouverture du musée en 1996, grâce à une politique promotionnelle soutenue et à un renouvellement régulier de l’offre événementielle (expositions, journées à thème…).

Le jeune public fait l’objet d’attentions particulières, avec une large gamme d’activités proposées dans le cadre scolaire et périscolaire (visites courtes, ateliers, « classes patrimoine », chantier école). Ces activités peuvent avoir une tonalité très archéologique ou historique, mais des approches plus variées sont proposées aux enseignants, à caractère artistique, scientifique, environnemental ou pluridisciplinaire. Une offre et des services spécifiques sont également proposés aux personnes disposant d’un handicap, quel qu’il soit (le site de Bibracte est labellisé Tourisme et Handicap).

Bibracte est aussi l’établissement culturel de référence du Pôle national de ressources éducatives « Patrimoine archéologique » mis en place en 2003 dans le cadre du plan interministériel pour l’éducation aux arts et à la culture. À ce titre, Bibracte s’investit fortement dans la formation des enseignants et médiateurs.

Un acteur du développement régional / ce fut une gageure du président Mitterrand que de décider de la création d’un important équipement scientifique et culturel au cœur du Morvan, un massif de moyenne montagne qui souffre depuis la fin du 19ème siècle d’une déprise agricole et d’une baisse démographique continues. Que l’on en juge: la population du Morvan est passée de 140000 à 35000 habitants en 150 ans, tandis que les communes où se situe le Mont Beuvray ont une densité de population de moins de dix habitants au km2. La population et les élus locaux attendent de BiBracTE une contribution notable à l’économie et à l’animation de ce territoire rural. Le défi était d’autant plus difficile à relever qu’un des principaux facteurs qui influent sur la performance d’un équipement qui accueille du public est sa situation au cœur d’un important bassin de population, alors que moins de 50000 personnes habitent aujourd’hui dans un rayon de 50 km autour du site et que l’infrastructure de ce territoire y est médiocre (pas de routes rapides, services publics en cours de démembrement…). Il fallait donc assumer ces contraintes et, autant que possible, les retourner pour en faire des avantages! De fait, si ses missions débordent largement du cadre régional, Bibracte revendique son attachement à la Bourgogne et au Morvan, en reconnaissant les obligations «sociales» que lui impose son implantation dans un territoire particulièrement déprimé du point de vue démographique et économique. L’impact de Bibracte sur le Morvan se décline de multiples façons :

- environ 40 emplois (équivalent temps plein, hors emplois fixes en sous-traitance), soit un pouvoir d’achat de plus de 1 M€ et une demande qui contribue à maintenir des services de proximité (bureau de poste, école…),

- des recettes à hauteur de 1 M€ pour les entreprises locales,

- des recettes fiscales directes à hauteur de 0,3 M€ pour les collectivités locales,

- des recettes induites pour l’économie touristique locale à hauteur de 0,5 M€ minimum (soit 20 € par visiteur de Bibracte résidant à l’extérieur de la Bourgogne, sur la base de 25000 visiteurs/an, ce qui est une base de calcul très prudente),

- une offre culturelle diversifiée pour le public local, notamment le jeune public,

- une notoriété (en progression) qui contribue fortement à l’attractivité touristique du Morvan et à la renommée de la région.

320px-Bibracte_Musee_Salle_des_maquettes dans YonneNéanmoins, il faut bien reconnaître que la « greffe » de Bibracte dans son environnement rural a eu quelques difficultés à prendre. L’installation de l’équipement a en effet été rondement menée dans le cadre de la politique de Grands Travaux de l’État, sans toujours prendre le temps de la concertation.

Certains, au niveau local, ont donc pu vivre Bibracte comme un projet parisien qui ne les concernait pas. Cette période semble aujourd’hui définitivement révolue, et Bibracte est aujourd’hui inscrit en bonne place dans les politiques publiques régionales et locales. Depuis 2008 et au terme d‘un traité de concession de quinze ans, Bibracte s‘est transformé en Établissement public de coopération culturelle (EPCC), un nouveau statut créé par le législateur en 2002 pour mutualiser les moyens nécessaires à l‘exploitation des établissements culturels. Les membres fondateurs de Bibracte EPCC sont pour la plupart d‘anciens actionnaires de la SAEMN : l’État, le conseil régional de Bourgogne, le conseil général de la Nièvre, le conseil général de la Saône-et-Loire, le Parc naturel régional du Morvan et le centre des Monuments nationaux. Ce statut fournit à Bibracte une meilleure garantie de soutien financier de la part de ses financeurs publics, tout en préservant l‘autonomie de gestion dont bénéficiait la SEM.

Le centre de recherche et de formation Le développement des activités de recherche et de formation ne requiert pas d’ajustage des équipements, l’objectif étant plutôt de profiter des disponibilités encore existantes dans le calendrier d’occupation des locaux et d’améliorer la qualité et (ou) l’impact des actions, tout en profitant de réseaux scientifiques déjà bien établis à l’échelle européenne.

Dans le domaine de la recherche, Bibracte souhaite consolider son rôle de lieu de référence européen pour les études consacrées à la période celtique et à l’émergence de la civilisation urbaine en Europe moyenne. Le programme de recherche sur le mont Beuvray doit pour cela demeurer un laboratoire permanent où les nouvelles hypothèses doivent être testées et débattues. Ce rôle de lieu de référence a été tenu par le passé par d’autres sites et institutions (notamment par le site de Manching en Bavière, fouillé de façon exemplaire par l’institut archéologique allemand dans les années 1950-1970), mais Bibracte n’a plus de tel « concurrent »

Aujourd’hui. Dans le domaine de la formation, Bibracte espère devenir un (le?) lieu de référence en Europe pour la formation pratique des archéologues. Le chemin pour y parvenir est déjà en partie parcouru, dans la mesure où le site accueille d’ores et déjà le plus important programme de recherches archéologiques de terrain organisé dans la durée.

Rappelons tout d’abord qu’une petite moitié du public qui fréquente le mont Beuvray n‘utilise pas les services culturels proposés par Bibracte. Sur les 43000 visiteurs du musée, près de la moitié réside en Bourgogne, ce qui explique l’attention particulière portée à la politique événementielle, afin de donner à ce public le goût de revenir, au moins une fois tous les deux ans. Les étrangers comptent pour 20 %, très majoritairement issus de Belgique et des Pays-Bas. Au total, la diversité du public est le reflet assez fidèle de la clientèle touristique du Morvan: un public familial, aux revenus souvent peu élevés, adepte du tourisme vert et exigeant sur la qualité de son environnement. Ce public est très différent de celui, bien plus nombreux, qui fréquente les églises romanes et les caves viticoles de la côte bourguignonne, entre Dijon et Mâcon. Ceci montre qu’il existe un potentiel important de développement de la fréquentation, pour peu que l’on parvienne à capter les touristes de la côte bourguignonne. De la même manière, les Bourguignons qui constituent le gros contingent du public de Bibracte sont en fait des locaux, le site parvenant très mal à drainer les habitants des principaux centres urbains de la région, tous situés en périphérie de celle-ci et à plus de 80 km de Bibracte.

La stratégie du plan de développement consiste à construire une offre culturelle qui permette de fixer les visiteurs sur une journée entière (contre rarement plus de trois heures précédemment). De cette façon, on espère pouvoir mobiliser des visiteurs potentiels en résidence (fixe ou touristique) à trois heures de trajet de Bibracte. Avec une offre qui ne permet pas aujourd’hui de capter des visiteurs à plus de 1h30 de trajet, le « bassin de chalandise » de Bibracte pourrait ainsi passer théoriquement de moins de 400 000 à plus de 10000000 personnes.

bibracte_musee_-200x300Bien que Bibracte soit le résultat d’un projet décidé au plus haut niveau de l’État, il est sans doute utile de rappeler que l’établissement actuel et les équipements qu’il gère sont le fruit d’un développement largement empirique et d’une histoire qui n’a pas toujours été exempte de débats contradictoires, entre l’État, les acteurs politiques locaux et les archéologues. Ces derniers ont vu leurs espérances largement rattrapées par les ambitions des politiques, à tel point qu’ils ont pu, par moments, avoir le sentiment que la gestion du site leur échappait. Rappelons ainsi que les Archéologues qui participaient aux premières campagnes de fouille, au milieu des années 1980, étaient loin d’imaginer l’ampleur que prendrait l’entreprise. Bibracte a donc bénéficié d’heureux concours de circonstances et des bonnes intuitions de quelques-uns.

Le programme de recherche a eu le bon goût de s’internationaliser par nécessité (car on manquait d’archéologues français spécialistes du sujet) au moment où la construction européenne avait besoin d’initiatives symboliques; la structure de gestion, qui devait être une solution provisoire, le temps des constructions, s’est révélée suffisamment robuste et efficace pour pouvoir être maintenue quinze années…

De cette histoire atypique, est née un équipement original et d’une certaine façon paradoxal, parce qu’il allie ce que l’on a coutume d’opposer ou du moins de traiter de façon séparée, par exemple:

- le local et l’international: un ancrage fort sur un site patrimonial du Morvan et un fonctionnement fondé sur des réseaux scientifiques résolument européens,

- le culturel et le rural: Bibracte est l’exemple unique d’un équipement culturel décidé au niveau national et implanté en pleine campagne (moins de 50000 habitants dans un rayon de 50 km),

- le patrimoine culturel et l’environnement: l’intérêt du site de Bibracte/Mont Beuvray vaut autant pour ses qualités environnementales (forêt séculaire au cœur d’un paysage préservé de bocage) que pour ses vestiges archéologiques (ceux de la plus importante agglomération de la Gaule à l’époque de césar),

- le scientifique et l’économique: l’établissement Bibracte gère une chaîne opératoire complète

conservation, étude et mise en valeur d’un site, exploitation culturelle et touristique,

- l’échelon politique local et l’échelon national : l’État/ministère de la culture est résolument le chef de file des partenaires publics de Bibracte, mais les collectivités locales (région, départements, PNRM) sont étroitement associées à sa gestion.

Bibracte peut donc être considéré comme une sorte de laboratoire où l’on expérimente la façon de traiter conjointement la recherche archéologique, la gestion du patrimoine, la coopération internationale, la revitalisation d’un territoire rural… au moyen d’un outil de gestion intégrée lié à un site patrimonial emblématique. L’histoire qui s’est déroulée ces vingt dernières années au mont Beuvray, avec ses succès et ses moments difficiles, constitue un important capital d’expérience qui témoigne, selon nous, de l’intérêt, tant pour le patrimoine que pour la population qui en est le dépositaire, de ce mode de gestion, qui prend en compte à la fois les exigences de conservation et de connaissance des spécialistes et les besoins d’appropriation des communautés locales.

Fichier: Bibracte333 crop.jpg

Bibliographie :

Barnoud et al. 2003 : Barnoud (P.), Boura (F.), Gorlier (J.), Guichard (V.). – L’aménagement de l’oppidum gaulois de Bibracte: chronique de quinze années de tâtonnements.

In:BaLsamo (I.) dir. — Vestiges archéologiques en milieu extrême, actes de la table ronde de Clermont-Ferrand (2000).

Paris: Centre des monuments nationaux, 2003, p. 150-163.

Guichard, Moreau 2000 : Guichard (V.), Moreau (r.).

— La conservation de la documentation archéologique au Centre archéologique européen du mont Beuvray.

In: DEYBER-PERSIGNAT (D.) dir. — Le dépôt archéologique, conservation et gestion pour un projet scientifique et culturel, actes des Assises nationales de la conservation archéologique, Bourges, 26-28 novembre 1998.

- Bourges:Editions de la ville de Bourges, 2000, p. 55-61.

- Romero 2006 : ROMERO (a.-M.). — Bibracte: l’aventure archéologique sur le mont Beuvray. Dijon; Glux-en-Glenne : France Territoires magazines; BIBRACTE, 2006.

 

 

 

 

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Sentiers battus du Morvan

Posté par francesca7 le 7 mars 2013

 Sentiers battus du Morvan dans Côte d'Or morvan-300x238

Au départ de Château-Chinon (58) – sportifs, randonneurs, amoureux de la nature, le Morvan est à vous. A une condition indispensable : être animé d’un bon esprit de découverte. De vastes plans d’eau, d’es forêts propices à la marche, des villages qui, certes, ne se livrent pas à qui ne fait que les traverser, mais qui réservent les meilleures surprises aux amateurs d’authenticité.

Arleuf, Anost, Chassy les galvachers, Balthus vous conteront le Morvan. Le Haut-Folin et le Mont Beuvray constituent les deux ponts forts de cette « aventure morvandelle ». Les vues sont étendues comme l’on a coutume d’écrire dans la littérature touristique et l’histoire est au rendez-vous : l’ancienne Bibracte vous confirme que vous êtes bien au centre de la Gaule.


En Résumé
 : Bibracte est le nom de l’ancienne capitale des Éduens, puissant peuple gaulois qui occupait aux IIè et 1er siècles avant J.-C. Un vaste territoire situé entre Saône et allier. Abandonné peu après la conquête romaine, le site de la ville gauloise occupe un des plus hauts sommets du Morvan, le mont Beuvray, dans la région de Bourgogne.

La ville de Bibracte fut redécouverte et intensément fouillée dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle est ainsi devenue un des principaux sites de référence de l’archéologie celtique. Bibracte est aussi un lieu emblématique de l’histoire nationale française, où se déroulèrent plusieurs épisodes majeurs de la guerre des Gaules.

Bibracte fait l’objet depuis 1985 d’un ambitieux programme de recherche archéologique International.  Celui-ci a bénéficié de deux impulsions complémentaires : la nouvelle dynamique de la discipline archéologique que connaît la France depuis un quart de siècle et l’intérêt d’un grand personnage de l’État, François Mitterrand, pour ce lieu chargé d’histoire et pourvu d’une grande qualité paysagère.

Aujourd’hui, BiBracte est aussi un établissement scientifique et culturel original, pourvu D’équipements de grande qualité mis en place dans le cadre de la politique de Grands Travaux de l’État. BiBracTE gère un centre archéologique européen où, chaque année, sont accueillis des chercheurs et des étudiants venus d’une dizaine de pays européens. C’est aussi un lieu culturel qui reçoit un public nombreux. Nous en reparlerons plus en détail…

dijon_ dans MorvanDIJON : Dijon, Beaune, (21) clos de Vougeot, Pommard, Meursault… si ces noms ne résument pas à eux seuls la Bourgogne, ils représentent, à coup sur, ce qu’il y a de plus prestigieux dans cette province. Dijon d’abord où la gastronomie la dispute à l’histoire.

L’ordre de la Toison D4Or , les tombeaux des ducs de Bourgogne au musée des beaux-Arts, pour les fervents d’histoire, St Bénigne, la chartreuse de Champmol pour les curieux d’architecture et sculpture. Mais Dijon, est aussi ce que l’on appelle communément une « belle ville ». La où il fait bon vivre, flâner et s’arrêter l’espace d’une ou deux journées. Au sud, la N74, jusqu’à Beaune offre une succession de villages célèbres dans le monde entier pour la qualité de leurs crus. Visites et dégustation s’imposent.

Prenez votre temps, admirez ces vignes que des générations de vignerons ont entretenues avec un soin méticuleux et pourquoi ne pas le dire, avec amour. Beaune, qui jadis rivalisait avec Dijon offre toujours le même attrait, les hospices, le célèbre polyptyque du Jugement dernier… et, on y revient toujours, en son centre, de formidables boutiques où l’on se laissera tenter par les mille e tune spécialités de la région. Meursault et Pommard achèvent cette voie royale du savoir-faire vigneron. L’itinéraire, à moins que l’on ne préfère regagner Dijon par la même chemin, s’enfonce dans l’arrière Côté et permet de découvrir d’étonnants châteaux : la Rochepot, Château-neuf (que l’on distingue si souvent depuis l’A6) et Commarin.

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Dompierre en Morvan après la guerre

Posté par francesca7 le 7 mars 2013

 en 1918

Le 11 novembre 1918 la guerre se termine enfin, mais vingt et un jeunes hommes de Dompierre ne rentreront pas au pays. Cela représente une proportion d’environ un sur cinq mobilisés. Le dernier poilu tombe le 5 novembre 1918, six jours seulement avant l’arrêt des combats…. C’est cher payer, mais c’est sans doute le prix de la liberté !!!!

Dompierre en Morvan après la guerre dans Côte d'Or nouvelles-du-pays-230x300

Le 20 mars 1919, « M. le Maire appelle l’attention du conseil municipal sur la question de commémorer le souvenir des morts de la Grande Guerre.

A cet effet, il est sûr de traduire le sentiment de chacun en associant la commune de Dompierre en Morvan au mouvement général d’admiration et de pieuse reconnaissance qui se manifeste partout à l’égard des héros qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la Défense Nationale ; un monument serait élevé pour perpétuer le souvenir des enfants de la commune morts ou disparus au cours de la guerre 1914-1918. »

Ce monument sera érigé en 1919, devant l’église, sur l’emplacement de l’ancien cimetière redevenu place publique. Il sera financé par la commune de Dompierre et par des souscriptions faites auprès des habitants du village. La construction est confiée à M. Etienne Labrosse, ancien entrepreneur de travaux publics, demeurant à Courcelotte.

Le 22 juin 1919, « M. le Maire invite le conseil municipal à voter l’adresse suivante en l’honneur de l’armée américaine !

 

« Le conseil municipal de Dompierre en Morvan envoie au général PERSHING, commandant en chef des troupes américaines en France, l’expression de sa reconnaissance la plus vive et de sa sympathie la plus cordiale pour le concours précieux et désintéressé que la grande République Américaine a prêté à la France pendant la guerre et qui a permis aux Alliés d’arracher aux Barbares germaniques la victoire finale » adopté à l’unanimité ».

Le 22 mai 1921, à 14 heures et demie, sous la Présidence de M. le Maire de la commune de Dompierre, assisté de tous les conseillers municipaux (en présence de M. le conseiller géénral, M. le conseiller d’arrondissement, des combattants, des instituteurs et du curé), de toute la population de la commune et de beaucoup d’étrangers,

Après la cérémonie religieuse et la bénédiction du monument,

A l’issue d’un banquet public et gratuit offert aux invités et aux démobilisés,

A eu lieu l’inauguration officielle du monument élevé par la commune de Dompierre en Morvan aux soldats morts pendant la guerre de 1914-1918.

La population entière a travaillé à l’ornementation du monument, à la décoration et au pavoisement des édifices communaux, des rues et places.

Des discours ont été prononcés, des sonneries de clairons et de tambours et des chants patriotiques ont été exécutés pendant la cérémonie qui s’est terminée à 16 heures et demie…. »

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Issu de 100 ans de vie rurale à Dompierre en Morvan A.Monin. (Editions de l’Armançon 1990).

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La guerre de 1935-1945

Posté par francesca7 le 7 mars 2013

 à Dompierre en Morvan (21)

La guerre de 1935-1945 dans Côte d'OrCette période de la vie du village de Dompierre en Morvan (21), comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs, est assez confuse et demeure un sujet délicat à traiter.

Dès le début de la « drôle de guerre », l’armée française fait installer un « poste de guet », à la sortie sud du village.

« Le 22 octobre 1939, la municipalité procède à l’achat de planches et de tôles  sur la demande du lieutenant commandant le poste de guet ».

Ce poste, construit en planches, sur des pruniers, est sensé surveiller les passages aériens. Lors de l’avance allemande du printemps 1949, il sera promptement abandonné.

Au début de l’hiver 1939, « le conseil municipal, à l’unanimité, décide de payer à M. le Curé qui a envoyé un passe-montagne aux mobilisés, la laine qu’il a acheté en partie. Il décide en outre, d’acheter de la laine pour leur faire tricoter des gants, des chaussettes et des genouillères (par M. le Curé, les enfants de Dompierre et Genouilly dans les leçons de couture) afin que la commune puisse s’intéresser à leur sort et envoyer un colis aux mobilisés nécessiteux (domestiques) sur le front et un colis de Noël à tous les mobilisés.

Une souscription sera ouverte à la mairie ».

D’autre part, « le conseil municipal proteste énergiquement. La commission n’a pas tenu compte suffisamment des charges de famille et de la situation familiale des mobilisés. De nombreuses femmes de mobilisés restent seules avec leurs parents âgés de plus de 70 ans qui ne peuvent plus travailler pour nourrir leurs enfants… »

Dompierre en Morvan s’installa dans la guerre… comme en 14, mais…

Au printemps 1940, les convois de réfugiés fuyant devant l’armée allemande encombrent les routes. Des files ininterrompues de pauvres gens qu’il faut ravitailler au passage cheminent péniblement pendant des jours. Certains de nos Dompierrois prennent peur et tentent de s’enfuir aussi ? rassemblant à la hâte quelques affaires, on rejoint les colonnes après avoir lâché les lapins, les volailles et laissé la main ouverte pour éviter la casse. Une quinzaine de kilomètres seulement sont parcourus la première journée, c’est si peu qu’on décide finalement de rentrer chez soi.

A la mi-juin 1940, l’armée allemande se déploie dans le village et les champs des alentours. Les habitants se cachent ou se sauvent dans les bois. Comme avec toute armée en pays conquis, on assiste au « pousse-toi d’là que j’my mette ». Les caves sont vidées, les objets de valeur disparaissent et les meilleures maisons sont réquisitionnées, ainsi que le château de Villars, pilé lui aussi. Rien de bien grave en vérité, car aucun crime n’est à déplorer.

Il y a belle lurette que les Dompierrois n’ont pas connu d’occupation étrangère. La dernière remonte à juin 1814, où des détachements autrichiens et prussiens, occupés à plumer l’aigle impérial (Napoléon 1er) nous rendirent une courte visite.

Néanmoins, il faudra cohabiter quelque temps avec ces hôtes encombrants, qui exigent que les rues du village soient balayées tous les jours, qui confisquent tous les fusils de chasse (presque), qui imposent la fourniture de quantités exorbitantes de produits agricoles ; chevaux, vaches, porcs, volailles, œufs, beurre, foin, paille, blé, orge, avoine, pommes de terre, rutabagas…

Dans le même temps, l’armée allemande fait construire un poste de surveillance au lieu-dit le « moulin à vent », point haut dominant le village, à l’Ouest et ayant des vues lointaines sur la RN 70. Occupé par une dizaine d’hommes, ce poste doit surtout observer les mouvements aériens et renseigner le commandement, par radio. Les habitants du village sont tenus de le  ravitailler en eau et en vivres.

La résistance s’organise …

Deux groupes de résistants se constituent dans notre région (Morvan) : le groupe Bourgogne et le groupe Bayard.

On entre dans la résistance par connaissance, par conviction, par inconscience aussi et enfin par nécessité si l’on est recherché, évadé ou réfractaire au S.T.O. dans ce cas, il faut disparaître de la circulation et rejoindre le « maquis » le plus proche. Terrés dans les bois, ces groupes organisés militairement comptent jusqu’à cent cinquante hommes et exécutent les coups de mains classiques de harcèlement de l’ennemi : embuscades, sabotages (voies verrées, ponts) abattis, piégeages…

Les résistants n’ont pas besoin de se cacher : honorables artisans ou paysans le jour, c’est dès la tombée de la nuit qu’ils s’activent. Comme ils ne sont pas soupçonnés, ils se déplacent librement et font circuler l’information, les consignes, les messages, les renseignements, les matériels, le ravitaillent. Ils jouent à cache-cache avec l’ennemi, lui retournent les poteaux indicateurs, collent des affiches entre deux patrouilles, distribuent des tracts…


Le groupe Bayard intervient à Dompierre, le 28 Juillet 1944. Par un beau matin, des camions déversent leur contenu d’hommes en armes rue du Préna, à 1 km Sud-Est du poste allemand. Les maquisards s’approchent de l’objectif sous le couvert des haies, puis dans les champs de céréales bonnes à moissonner à cette époque. L’encerclement en place, on s’apprête à donner l’assaut mais le groupe de soldats allemands se rend sans coup férir. Pour ces gens relativement âgés, la guerre est finie depuis longtemps.

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  Zone contrôlée par Henri Bourgogne : fin 1942

Extrait de : NOTRE MAQUIS du docteur N.Pardon

« Trois postes de gué, c’est-à-dire trois fortins très bien bétonnés et terrassés, piquetaient la carte de notre secteur de petites croix gammées fort désobligeantes (Bar-le-Régulier, Marcigny et Dompierre). (…)

Le lendemain, ce fut un cérémonial à peu près identique pour le poste de Dompierre en Morvan. Mais l’habitude aidant, nous nous ruâmes dessus sans attendre la réponse allemande et toute résistance était déjà vaine, quand le rituel drapeau blanc fut hissé au mât.

C’est dommage, c’était le dernier !

La Luftewaffe avait perdu en trois jours, à heure fixe, et presque sur rendez-vous : trois postes de repérage, dix-neuf hommes, vingt fusils, des mitraillettes, trois mitrailleuses légères, une grosse quantité de munitions et de matériel divers. De notre côté, les pertes ne se chiffraient qu’à 150 kg de plastic utilisé de notre mieux pour transformer en matériel volant des installations qui n’avaient certainement jamais été conçues dans ce but.

Les Allemands ne pouvant supporter de sang-froid la prise d’assaut de leurs trois postes se décidèrent à réagir. Ils le firent à l’Allemande, sur les civils ».

 

Le poste d’observation que les Dompierrois appellent la « cabane des boches » sera immédiatement détruit à l’explosif. Le symbole local de l’occupation vient de sauter, juste quatre ans après l’invasion. Mais la menace de représailles sur le village et ses habitants a plané quelque temps.

A partir du 22 août 1944, le groupe Bourgogne a stationné une dizaine de jours entre Courcelotte et le moulin Cassin. Le campement est établi avec les moyens du bord. Les tentes sont des toiles de moissonneuse-lieuse ou de parachute jetées sur quelques banches. Le ravitaillement en nourriture est assuré par les paysans du secteur, tandis que les armes, les munitions et l’argent tombent du ciel, la nuit, accrochés à de grands parachutes. La toile de ceux-ci est récupérée par les jeunes filles pour y découper quelques vêtements et surtout pour y broder des croix de Lorraine qui seront l’insigne des F.F.I (Forces Françaises de l’Intérieur).

Dans le sillage de l’armée du général De Lattre de Tassigny, en marche pour libérer Dijon, certains membres des groupes de résistants s’engagent « pour la durée de la guerre » dans un des régiments qui la constituent. « Tous gaillards, pas de traînards » telle est la devise du 35è R.I qui en accueille quelques-uns, mais avec ces gars-là, c’est une évident ! Les autres retourneront à leur établi ou à leur charrue.

Collecte de légumes.

Si Dompierre respire mieux et n’a pas trop de problème de nourriture en étant à la source, les villes sont affamées et sur le bureau du maire arrivent de nombreuses demandes d’aide alimentaire.

Le 3 décembre 1944, « le conseil municipal décide, après avoir pris connaissance de la lettre du secours social, de demander aux instituteurs et institutrice de procéder à la collecte des légumes destinés à la cantine scolaire et aux vieux de Montbard ».

Des gens originaires de Villars et vivant à DIJON viennent s’approvisionner chaque fin de semaine, à vélo (70 km)

LES NOUVELLES

En 1943-1944, je suis employé des P.T.T nous raconte J. DUGARREAU, à Paris. Mon service de nuit et un laisser-passer permanent me permettent de regrouper, une ou deux fois par mois, des jours de repos que je passe régulièrement à Villars. Mon frère étant déporté en Allemagne, je viens aider mes parents aux travaux de la ferme.

Le voyage s’effectue à bicyclette car les trains qui partent péniblement à l’heure sont fréquemment stoppés par les bombardements, les destructions de ponts … Le vélo est donc le plu sûr moyen de ne pas perdre  de temps malgré une dizaine d’heures de route … Mais nous sommes jeunes. A cette époque d’étranges convois militaires encombrent nos routes. Les Allemands transportent des sous-marins qui transitent de la Seine à la Saône passant ainsi de la Manche à la Méditerranée et inversement. Le sous-marin est arrimé sur une sorte de long berceau à roues que tirent et poussent des tracteurs poussifs. Une partie de l’équipage reste à bord afin d’aider lors des manœuvres délicates. J’ai vu démolir des immeubles et des maisons, à Saulieu, pour élargir les virages. Les colonnes font souvent halte à Villars permettant aux tracteurs de « reprendre haleine » et aux hommes de se ravitailler. Nous raconte J.Dugarreau.

Depuis le 15 août 1944, à Dompierre en Morvan, nous sommes sans électricité, donc sans radio, complètement isolés et sans nouvelles de l’évolution de la guerre, en ces mois décisifs.

D’où l’idée de fabriquer un modeste poste à galène. Mais il faut regrouper les composants nécessaires, pas facile en ce temps-là… Chance ! Je retrouve dans mes tiroirs, un petit morceau de cristal de galène. Un dé à coudre percé et monté sur le couvercle d’une boîte à cigares servira de support. Une aiguille de phonographe fixée au bout d’un petit ressort constitue l’essentiel du récepteur. La ligne électrique, sans courant, fait office d’antenne. La prise de terre existe déjà, c’st celle de la radio inutile. Les écouteurs sont récupérés sur un simple poste téléphonique ; problèmes ! Il me faut des condensateurs afin d’éliminer les parasites et sélectionner les émetteurs captables de Villars (21).

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Les voisins m’apprennent alors que le curé de Thostes est un bricoleur en la matière… Je saute sur mon vélo jusqu’au village voisin, mais le prêtre a quitté les lieux. Après quelques pourparlers avec les  gens de Thoste, je pénètre dans son « atelier » et – chance encore ! – j’y trouve des condensateurs fixes et variables, ainsi qu’un casque avec écouteurs. De retour à Villars, je termine l’installation de mon récepteur. Après pas mal de tâtonnements patients, je capte tout de même quelque chose de valable. Les voisins et amis, autour de moi, attendent les premières nouvelles dans un silence impressionnant.

Enfin ! Nous ne sommes plus coupés du monde ! Nous apprenons la libération de Paris, nous suivons l’avance des troupes alliées qui progressent dans le nord et l’ouest du département, ainsi que celles qui arrivent par le sud, dans la vallée du Rhône et de la Saône : Lyon, Chalon, Beaune, Dijon et surtout la jonction à Sombernon.

Durant près d’un mois (sans électricité), notre maison de Villars est, tous les soirs, le lieu de rendez-vous des habitants de Dompierre en Morvan qui viennent aux nouvelles. Je consigne sur un carnet les informations que crachotent mes écouteurs et le « bouche à oreilles » en assure la diffusion locale.

Nos rassemblements sont quelque peu risqués car les convois allemands passant sur la route toute proche sont harcelés par la résistance local (abattis, mines, embuscades) et nous redoutons toujours des représailles (incendie du village, exécution d’otages).

A la mi-septembre 1944, Dompierre en Morvan se trouve « libéré » ! (Témoignage de J.DUGARREAU)

Issu de 100 ans de vie rurale à Dompierre en Morvan A.Monin (Editions de l’Armançon 1990).

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