Les pompiers de 1899
Posté par francesca7 le 4 mars 2013
LE SERVICE DE LA POMPE A INCENDIE
Depuis toujours, les petites communes villageoises possèdent un corps de pompiers bénévoles assurant une intervention rapide en cas de sinistre. Il y a 100 ans, son existence fut capitale car beaucoup de maisons dans le village étaient encore ouvertes de chaume…..
« La séance ouverte (du 7 mars 1895), M. le Maire expose que la subdivision de compagnie de sapeurs-pompiers de la commune de Dompierre en Morvan (21) n’a pas d’existence légale. Ce défaut d’organisation a été souvent la cause de démissions non justifiées et d’adhésions peu sérieuses. Dans ces conditions, le service de la pompe à incendie ne présente pas toutes les garanties désirables et il y aurait lieu d’organiser le corps de pompiers actuellement existant conformément au décret du 29 décembre 1875.
Le conseil,
Considérant que la question qui lui est soumise intéresse au plus haut degré la sécurité publique,
Considérant d’autre part que la commune possède depuis longtemps déjà :
- Un matériel de secours pouvant suffire à tous les besoins ; pompe avec tous ses accessoires,
- Des effets de petite tenue pour au moins vingt hommes, en même temps que des effets d’équipement pour sous-officiers et caporaux,
Que tous les ans, le conseil municipal montre sa sollicitude pour le corps de pompiers en votant une indemnité de 9 F à chaque homme,
Que l’organisation légale de la subdivision n’occasionne par suite aucun surcroît de dépenses à la commune,
A l’unanimité, est d’avis que le corps de pompiers soit organisé conformément à la loi ».
Quelques années plus tar, le 5 Juin 1899,
« Le conseil,
Considérant que les effets d’habillement servant à la subdivision de pompiers sont, par suite d’un long usage, presque entièrement usés, qu’il est juste de tenir compte du dévouement des pompiers en fournissant à ce corps d’élite un uniforme digne de la mission qu’il est appelé à remplir.
A l’unanimité, décide que les quinze hommes formant la subdivision de pompiers seront pourvus d’uniformes neufs en treillis bleu (vestes, pantalons et képis)… »
Cette compagnie de sapeurs-pompiers bénévoles s’est toujours maintenue jusqu’à nos jours, avec un effectif d’environ une douzaine d’hommes. Elle constitue un groupe de « première intervention » rapidement disponible, en cas de sinistre dans la commune, et un renfort appréciable pour le centre de secours du chef-lieu de canton de PRECY SOUS THIL (21).
Une manœuvre mensuelle assure l’entretien du matériel et la cohésion du groupe.
A l’occasion des manifestations dans le village (source à pied du 8 mai, fête d’été du mois d’août), les pompiers règlent la circulation, assurent aussi la régularité des épreuves, la sécurité et l’ordre.
REGLEMENT DE LA COMPAGNIE DE SAPEURS-POMPIERS |
|
Article 1 – La compagnie de sapeurs-pompiers sera composée de quinze hommes, y compris officier, sous-officier et caporaux. Article 2 – Pour entrer dans la compagnie, il faudra être de bonne vie et mœurs, sans distinction de taille, être robuste et d’un dévouement connu aux incendies. Article 3 – En cas d’incendie ; chacun devra se rendre autant que possible au magasin des pompiers en casque et ceinture de manœuvre pour se munir des agrès nécessaires, il devra en même temps prévenir les membres de la compagnie qui se trouveront sur son passage afin d’accélérer les secours. Article 4 – La compagnie aura un caissier qui sera chargé de recevoir les amendes. Article 5 – Dans le cas où un incendie éclaterait en dehors de la commune tout pompier se trouvant dans la commune de Dompierre en Morvan doit se rendre sur le lieu de l’incendie en casque à moins d’être passible d’une amende ; Article 6 – Cependant, si un incendie arrivait à Dompierre, il ne serait pas tenu d’avoir son casque, mais autant que possible il doit le mettre pour sa sécurité personnelle. Article 7 – L’incendie apaisé, nul ne pourra quitte le lieu du sinistre sans la permission du chef et avant que les seaux et les autres agrès ne soient recueillis et comptés au magasin destiné à cet effet. Article 8 – Tous les mois, on essaiera la pompe pour s’assurer si son jeu ne laisse rien à désirer ; si les boyaux n’ont pas besoin d e réparations. Ces réunions seront l’occasion d’une parade et de dissertation sur les ressources et les besoins de la compagnie. Article 9 – Tout pompier, qui prévenu d’un incendie soit à domicile, ou au son de caisse, aura négligé (s’il n’est absent ou malade) de se rendre sur le lieu du sinistre paiera 3 F d’amende ; en cas de récidive sera rayé du contrôle. Article 10 – Celui qui, invité à un réunion ou à une assemblée concernant le service de la compagnie ne se sera pas rendu au lieu de la réunion fixé par le chef, sera passible pour : - La première fois, d’une amende de 3 F. - La deuxième fois, d’une amende double, - La troisième fois, sera rayé du contrôle. |
Article 11 – Aucun motif ne pourra dispenser les membres de la compagnie de se présenter à la réunion ou assemblée, dont il est parlé à l’article 1O, excepté en cas de maladie ou d’indisposition reconnue. Article 12 – Toute désobéissance ou insubordination envers les chefs sera jugée par l’officier commandant et, suivant la gravité, par la commission choisie à cet effet. Article 13 – Le sous-lieutenant paiera les amendes simples, ainsi que le sergent et les caporaux ; pour les amendes doubles ces sommes seront doublées. Article 14 – Tout pompier qui, dans une réunion ou assemblée, se portera à des voies de fait envers un autre membre de la compagnie sera immédiatement et définitivement expulsé de la compagnie. Article 15 – Le plus profond silence doit être observé dans les réunions et défense de fumer pendant les séances. Article 16 – Tout pompier qui aura des observations à faire ne pourra les faire qu’après avoir demandé la parole au sous-lieutenant ou au chef qui présidera la réunion. Article 17 – Le produit des amendes ou gratifications sera indexé tous les ans et l’emploi en sera réglé en assemblée générale. Article 18 – Tout individu qui se présentera pour entrer dans la compagnie, ne sera reconnu pompier qu’après avoir été accepté par la majorité de la compagnie. Article 19 – En rentrant d’un incendie, un appel sera fait et une amende sera appliquée au contrevenant. Article 20 – Tout pompier de la compagnie n’habitant pas la commune ne pourra pas e faire remplacer et sera rayé des contrôles ; Article 21 – En cas de décès d’un membre de la compagnie, tous les autres seront tenus d’assister à ses funérailles ou à moins passibles d’une amende comme à l’article 19. Article 22 – Le présent règlement est obligatoire et sera signé par tous les membres de la compagnie. Il restera entre les mains de l’officier chef des pompiers et sera lu dans les réunions. |
Issu de cent ans de vie rurale à Dompierre en Morvan (21) d’A.MONIN
Publié dans ARTISANAT FRANCAIS, Côte d'Or, HUMEUR DES ANCETRES, VILLAGES de FRANCE | Pas de Commentaire »