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    La France, je l'aime corps et biens, en amoureux transi, en amant comblé. Je la parcours, je l'étreins, elle m'émerveille. C'est physique. Pour l'heure, c'est le plus beau pays du Monde, le plus gracieux, le plus spirituel, le plus agréable à vivre. En dépit de ses défauts, le peuple français a des réserves inépuisables de vigueur, d'astuce et de générosité. j'écris cela en toute connaissance de la déprime qui périodiquement enténèbre nos compatriotes. Ils ont une pente à l'autodénigrement, une autre au nihilisme. Je suis français au naturel et j'en tire autant de fierté que de volupté. J'ai pour ce vieux pays l'amour du preux pour sa gente dame, du soudard pour la servante d'auberge, de l'érudit pour ses grimoires, du paysan pour son enclos, du bourgeois pour ses rentes, du croyant des hautes époques pour les reliques de son saint patron... J'ai la France facile, comme d'autres ont le vin gai ; je l'ai au coeur et sous la semelle de mes godasses. Je suis français, ça n'a pas dépendu de moi et ça n'a jamais été un souci. Ni une obsession. Toujours un bonheur...

    Dictionnaire amoureux de la France - Denis Tillinac.

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Histoire de la Vilaine

Posté par francesca7 le 31 mars 2013

Histoire de la Vilaine dans COURS d'EAU-RIVIERES de France la_vilaine_a_rennesLa Vilaine a constitué une frontière naturelle entre deux territoires. Pendant l’Antiquité, elle séparait le pays des Vénètes, peuple gaulois vivant en Armorique et qui donna son nom à la ville de Vannes, de celui des Namnètes, autre peuple gaulois d’Armorique, qui vivaient autour de l’embouchure de la Loire et donnèrent son nom à la ville de Nantes. Par la suite, la rivière a constitué une limite entre le diocèses de Vannes et le diocèse de Nantes.

Durant la fin de l’Antiquité et le Haut Moyen Âge, en tant que voie de communication, elle a permis les incursions, ennemies ou non, telles que l’émigration des Bretons vers l’Armorique ou lesinvasions normandes. Au Moyen Âge, bordée de châteaux et d’abbayes, elle était surnommée la « rivière des ducs de Bretagne ». Pendant la Renaissance, entre 1571 et 1585, la Vilaine fut la première rivière canalisée de France, grâce aux études de Léonard de Vinci qui inventa l’écluse à sas . Son eau rapide et impétueuse , désormais contenue, les possibilités du trafic fluvial, apparu dès le xie siècle, augmentèrent.

La Roche-Bernard, ville fondée en 919 par un Viking nommé Bern-Hart, « Fort comme un ours », prend, grâce au trafic fluvial, un essor important dès le xie siècle et jusqu’au xixe siècle où son port atteint un développement inégalé. On y trouve alors de nombreux bateaux, caboteurs navigant de port en port sans s’éloigner des côtes ou chalands, destinés au transport des marchandises. Auxviie siècle, le port héberge un chantier naval prestigieux où, sur ordre de Richelieu, le premier vaisseau de ligne à deux ponts de la Royale, la Couronne, est construit entre 1629 et 1633. En 1759, suite à la défaite de la baie de Quiberon, sept vaisseaux et une frégate viennent se réfugier dans l’estuaire pour échapper à la capture ou à la destruction.

Le port de Redon a connu un développement important après la canalisation de la Vilaine à la fin du xvie siècle. Plus de 150 vaisseaux y abordaient en une seule marée ; les marchands deRennes, de Saint-Malo, d’Anjou, de Normandie, et de Mayenne y accouraient, pour de là transporter dans leurs provinces toutes sortes de marchandises qu’on y trouvait en abondance . En effet, ces dernières étaient déchargées à Redon ou transbordées sur des barges qui remontaient la rivière jusqu’à Rennes. Plusieurs maisons d’armateurs ou de négociants des XVIIe et XVIIIesiècles sont conservées sur le quai Duguay-Trouin ; elles attestent aujourd’hui de l’importante activité du port de Redon à cette époque. Rattaché à l’amirauté de Vannes, Redon était aussi le port d’attache du canot des Fermes qui surveillait la portion du fleuve comprise entre la Roche-Bernard et Redon. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la production, mesurée en tonneaux, des chantiers navals de Redon était supérieure à celle d’Auray ainsi qu’à celle de Vannes. Au XIXe siècle, les navires remontaient la Vilaine jusqu’à la Roche-Bernard et Redon chargés du sel produit dans les marais salants de Billiers et d’Ambon, de fer d’Espagne, de bois des pays nordiques, de chaux, de vin et de charbon. Ils repartaient avec les productions de pays, essentiellement du blé, et des poteaux de mines destinés à la Grande-Bretagne.

pont_saint-nicolas_sur_la_vilaine dans COURS d'EAU-RIVIERES de FranceMais l’activité commerciale sur la Vilaine a peu à peu périclité entre la fin du xixe siècle et le xxe siècle. Le développement du trafic ferroviaire et routier est à l’origine de ce déclin. Seul le « Saint-Germain » navigue aujourd’hui : il transporte jusqu’à Redon du sable prélevé au large de l’embouchure de la Loire. Il se partage la rivière avec les nombreux bateaux de plaisance amarrés aux ports d’Arzal, la Roche-Bernard et Foleux (commune de Béganne). Leur présence en Vilaine est possible grâce à la retenue d’eau suscitée par le barrage d’Arzal. Mis en eau en 1970, il a permis d’endiguer les fréquentes inondations hivernales dans la région de Rennes et de Vitré. Il se compose de 5 vannes de 18 mètres de large et 12 mètres de haut, pesant 50 tonnes chacune, d’une écluse longue de 85 mètres, et d’une digue de terre de 360 mètres de long reposant sur 25 mètres de vase. En amont, en plus d’un bassin de plaisance toujours en eau, il permet une retenue d’eau douce qui, traitée à Férel, approvisionne une grande partie de la région (triangle Auray/Redon/Saint-Nazaire).

Avant la construction du barrage et du le pont de la Roche-Bernard, achevé en 1839, et après l’abandon du pont de Rieux à la fin du Moyen Âge, la traversée de la Vilaine se faisait en bac. Plusieurs existaient le long de ses rives :

  • le bac de Guédas – le plus emprunté puisque sur l’ancienne route royale de Bordeaux à Brest – entre Marzan et la Roche-Bernard,
  • celui de Vieille Roche entre Arzal et Camoël (aussi dénommé passage de L’Isle car appartenant à la seigneurie de l’Isle en Marzan) était le lieu de passage d’une voie romaine,
  • et celui du Moustoir entre Arzal et Tréhiguier en Pénestin.

Au Moyen Âge et jusqu’à la Révolution, les droits prélevés sur ces passages allaient aux moines de l’abbaye de Prières à Billiers. En 1793, le montant de la traversée au Moustoir s’élevait à 0,05 franc pour un cheval ou un mulet plus cavalier et valise, à 0,60 franc pour une voiture suspendue à deux roues. Le bac consistait en un bateau plat dont le fond était souvent rempli d’eau par les vagues de la « Vilaine ». Les passagers arrivaient certes à bon port, mais les pieds mouillés ! Plusieurs plaintes ont été enregistrées, notamment au xixe siècle ; les passeurs y sont traités d’« abrutis ». Pourtant, ils avaient du mérite puisqu’avant la motorisation des bacs et pendant la seconde guerre mondiale (déficit en essence), la traversée se faisait par la force humaine, quand le courant et la marée le permettaient.


La Vilaine est un fleuve côtier de l’ouest de la France, en Bretagne. Elle prend sa source à l’ouest du département de la Mayenne (53) avant de traverser l’Ille-et-Vilaine d’est en ouest puis du nord au sud après Rennes. Elle se jette dans l’océan Atlantique entre les communes de Muzillac et de Pénestin (Tréhiguier) toutes deux dans le département du Morbihan .

Elle donne, avec son affluent l’Ille, son nom au département d’Ille-et-Vilaine (35) dont elle arrose le chef-lieu, Rennes.

La Vilaine a donné son nom aux rochers qui bordent la Pointe de Pen Lan (Billiers, Morbihan). Le site, d’abord appelé Roche-Vilaine, s’est vu doté d’un complexe hôtelier prestigieux, imaginé par l’industriel Henri Dresch, aujourd’hui Relais et Châteaux **** appartenant à Bertrand Jaquet, et portant le nom de Domaine de Rochevilaine. Son emplacement singulier offre une vue dégagée sur la Vilaine, son embouchure et l’océan.

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Le Chat noir d’Edgar Allan Poe

Posté par francesca7 le 31 mars 2013

 

Edgar Allan Poe

Nouvelles Histoires extraordinaires

Traduction par Charles Baudelaire.
A. Quantin, 1884 (pp. 13-25).

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 Le Chat noir d'Edgar Allan Poe dans LITTERATURE FRANCAISE 150px-cat_silhouette.svg_1

Relativement à la très étrange et pourtant très familière histoire que je vais coucher par écrit, je n’attends ni ne sollicite la créance. Vraiment, je serais fou de m’y attendre dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage. Cependant, je ne suis pas fou, — et très certainement je ne rêve pas. Mais demain je meurs, et aujourd’hui je voudrais décharger mon âme. Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques. Dans leurs conséquences, ces événements m’ont terrifié, — m’ont torturé, — m’ont anéanti. — Cependant, je n’essaierai pas de les élucider. Pour moi, ils ne m’ont guère présenté que de l’horreur : — à beaucoup de personnes ils paraîtront moins terribles que baroques. Plus tard peut-être, il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de lieu commun, — quelque intelligence plus calme, plus logique et beaucoup moins excitable que la mienne, qui ne trouvera dans les circonstances que je raconte avec terreur qu’une succession ordinaire de causes et d’effets très naturels.

Dès mon enfance, j’étais noté pour la docilité et l’humanité de mon caractère. Ma tendresse de cœur était même si remarquable qu’elle avait fait de moi le jouet de mes camarades. J’étais particulièrement fou des animaux, et mes parents m’avaient permis de posséder une grande variété de favoris. Je passais presque tout mon temps avec eux, et je n’étais jamais si heureux que quand je les nourrissais et les caressais. Cette particularité de mon caractère s’accrut avec ma croissance, et, quand je devins homme, j’en fis une de mes principales sources de plaisirs. Pour ceux qui ont voué une affection à un chien fidèle et sagace, je n’ai pas besoin d’expliquer la nature ou l’intensité des jouissances qu’on peut en tirer. Il y a dans l’amour désintéressé d’une bête, dans ce sacrifice d’elle-même, quelque chose qui va directement au cœur de celui qui a eu fréquemment l’occasion de vérifier la chétive amitié et la fidélité de gaze de l’homme naturel.

Je me mariai de bonne heure, et je fus heureux de trouver dans ma femme une disposition sympathique à la mienne. Observant mon goût pour ces favoris domestiques, elle ne perdit aucune occasion de me procurer ceux de l’espèce la plus agréable. Nous eûmes des oiseaux, un poisson doré, un beau chien, des lapins, un petit singe et un chat.

Ce dernier était un animal remarquablement fort et beau, entièrement noir, et d’une sagacité merveilleuse. En parlant de son intelligence, ma femme, qui au fond n’était pas peu pénétrée de superstition, faisait de fréquentes allusions à l’ancienne croyance populaire qui regardait tous les chats noirs comme des sorcières déguisées. Ce n’est pas qu’elle fût toujours sérieuse sur ce point, — et si je mentionne la chose, c’est simplement parce que cela me revient, en ce moment même, à la mémoire. Pluton — c’était le nom du chat — était mon préféré, mon camarade. Moi seul, je le nourrissais, et il me suivait dans la maison partout où j’allais. Ce n’était même pas sans peine que je parvenais à l’empêcher de me suivre dans les rues.

Notre amitié subsista ainsi plusieurs années, durant lesquelles l’ensemble de mon caractère et de mon tempérament, — par l’opération du démon Intempérance, je rougis de le confesser, — subit une altération radicalement mauvaise. Je devins de jour en jour plus morne, plus irritable, plus insoucieux des sentiments des autres. Je me permis d’employer un langage brutal à l’égard de ma femme. À la longue, je lui infligeai même des violences personnelles. Mes pauvres favoris, naturellement, durent ressentir le changement de mon caractère. Non seulement je les négligeais, mais je les maltraitais. Quant à Pluton, toutefois, j’avais encore pour lui une considération suffisante qui m’empêchait de le malmener, tandis que je n’éprouvais aucun scrupule à maltraiter les lapins, le singe et même le chien, quand, par hasard ou par amitié, ils se jetaient dans mon chemin. Mais mon mal m’envahissait de plus en plus, — car quel mal est comparable à l’alcool ? — et à la longue Pluton lui-même, qui maintenant se faisait vieux et qui naturellement devenait quelque peu maussade, — Pluton lui-même commença à connaître les effets de mon méchant caractère.

Une nuit, comme je rentrais au logis très ivre, au sortir d’un de mes repaires habituels des faubourgs, je m’imaginai que le chat évitait ma présence. Je le saisis ; — mais lui, effrayé de ma violence, il me fit à la main une légère blessure avec les dents. Une fureur de démon s’empara soudainement de moi. Je ne me connus plus, mon âme originelle sembla tout d’un coup s’envoler de mon corps, et une méchanceté hyperdiabolique, saturée de gin, pénétra chaque fibre de mon être. Je tirai de la poche de mon gilet un canif, je l’ouvris ; je saisis la pauvre bête par la gorge, et, délibérément, je fis sauter un de ses yeux de son orbite ! Je rougis, je brûle, je frissonne en écrivant cette damnable atrocité !

Quand la raison me revint avec le matin, — quand j’eus cuvé les vapeurs de ma débauche nocturne, — j’éprouvai un sentiment moitié d’horreur, moitié de remords, pour le crime dont je m’étais rendu coupable ; mais c’était tout au plus un faible et équivoque sentiment, et l’âme n’en subit pas les atteintes. Je me replongeai dans les excès, et bientôt je noyai dans le vin tout le souvenir de mon action.

Cependant le chat guérit lentement. L’orbite de l’œil perdu présentait, il est vrai, un aspect effrayant, mais il n’en parut plus souffrir désormais. Il allait et venait dans la maison selon son habitude ; mais, comme je devais m’y attendre, il fuyait avec une extrême terreur à mon approche. Il me restait assez de mon ancien cœur pour me sentir d’abord affligé de cette évidente antipathie de la part d’une créature qui jadis m’avait tant aimé. Mais ce sentiment fit bientôt place à l’irritation. Et alors apparut, comme pour ma chute finale et irrévocable, l’esprit de perversité. De cet esprit la philosophie ne tient aucun compte. Cependant, aussi sûr que mon âme existe, je crois que la perversité est une des primitives impulsions du cœur humain, — une des indivisibles premières facultés ou sentiments qui donnent la direction au caractère de l’homme. Qui ne s’est pas surpris cent fois commettant une action sotte ou vile, par la seule raison qu’il savait devoir ne pas la commettre ? N’avons-nous pas une perpétuelle inclination, malgré l’excellence de notre jugement, à violer ce qui est la Loi, simplement parce que nous comprenons que c’est la Loi ?Cet esprit de perversité, dis-je, vint causer ma déroute finale. C’est ce désir ardent, insondable de l’âme de se torturer elle-même, — de violenter sa propre nature, — de faire le mal pour l’amour du mal seul, — qui me poussait à continuer, et finalement à consommer le supplice que j’avais infligé à la bête inoffensive. Un matin, de sang-froid, je glissai un nœud coulant autour de son cou, et je le pendis à la branche d’un arbre ; — je le pendis avec des larmes plein mes yeux, — avec le plus amer remords dans le cœur ; — je le pendis,parce que je savais qu’il m’avait aimé, et parce que je sentais qu’il ne m’avait donné aucun sujet de colère ; — je le pendis, parce que je savais qu’en faisant ainsi je commettais un péché, — un péché mortel qui compromettait mon âme immortelle, au point de la placer, — si une telle chose était possible, — même au delà de la miséricorde infinie du Dieu très miséricordieux et très terrible.

Dans la nuit qui suivit le jour où fut commise cette action cruelle, je fus tiré de mon sommeil par le cri : « Au feu ! » Les rideaux de mon lit étaient en flammes. Toute la maison flambait. Ce ne fut pas sans une grande difficulté que nous échappâmes à l’incendie, — ma femme, un domestique, et moi. La destruction fut complète. Toute ma fortune fut engloutie, et je m’abandonnai dès lors au désespoir.

Je ne cherche pas à établir une liaison de cause à effet entre l’atrocité et le désastre, je suis au-dessus de cette faiblesse. Mais je rends compte d’une chaîne de faits, — et je ne veux pas négliger un seul anneau. Le jour qui suivit l’incendie, je visitai les ruines. Les murailles étaient tombées, une seule exceptée ; et cette seule exception se trouva être une cloison intérieure, peu épaisse, située à peu près au milieu de la maison, et contre laquelle s’appuyait le chevet de mon lit. La maçonnerie avait ici, en grande partie, résisté à l’action du feu, — fait que j’attribuai à ce qu’elle avait été récemment remise à neuf. Autour de ce mur, une foule épaisse était rassemblée, et plusieurs personnes paraissaient en examiner une portion particulière avec une minutieuse et vive attention. Les mots « analogues ! étrange ! singulier ! » et autres expressions, excitèrent ma curiosité. Je m’approchai, et je vis, semblable à un bas-relief sculpté sur la surface blanche, la figure d’un gigantesque chat. L’image était rendue avec une exactitude vraiment merveilleuse. Il y avait une corde autour du cou de l’animal.

Tout d’abord, en voyant cette apparition, — car je ne pouvais guère considérer cela que comme une apparition, — mon étonnement et ma terreur furent extrêmes. Mais, enfin, la réflexion vint à mon aide. Le chat, je m’en souvenais, avait été pendu dans un jardin adjacent à la maison. Aux cris d’alarme, ce jardin avait été immédiatement envahi par la foule, et l’animal avait dû être détaché de l’arbre par quelqu’un, et jeté dans ma chambre à travers une fenêtre ouverte. Cela avait été fait, sans doute, dans le but de m’arracher au sommeil. La chute des autres murailles avait comprimé la victime de ma cruauté dans la substance du plâtre fraîchement étendu ; la chaux de ce mur, combinée avec les flammes et l’ammoniaque du cadavre, avait ainsi opéré l’image telle que je la voyais.

Quoique je satisfisse ainsi lestement ma raison, sinon tout à fait ma conscience, relativement au fait surprenant que je viens de raconter, il n’en fit pas moins sur mon imagination une impression profonde. Pendant plusieurs mois je ne pus me débarrasser du fantôme du chat ; et durant cette période un demi-sentiment revint dans mon âme, qui paraissait être, mais qui n’était pas le remords. J’allais jusqu’à déplorer la perte de l’animal, et à chercher autour de moi, dans les bouges méprisables que maintenant je fréquentais habituellement, un autre favori de la même espèce et d’une figure à peu près semblable pour le suppléer.

Une nuit, comme j’étais assis à moitié stupéfié, dans un repaire plus qu’infâme, mon attention fut soudainement attirée vers un objet noir, reposant sur le haut d’un des immenses tonneaux de gin ou de rhum qui composaient le principal ameublement de la salle. Depuis quelques minutes, je regardais fixement le haut de ce tonneau, et ce qui me surprenait maintenant, c’était de n’avoir pas encore aperçu l’objet situé dessus. Je m’en approchai, et je le touchai avec ma main. C’était un chat noir, — un très gros chat, — au moins aussi gros que Pluton, lui ressemblant absolument, excepté en un point. Pluton n’avait pas un poil blanc sur tout le corps ; celui-ci portait une éclaboussure large et blanche, mais d’une forme indécise, qui couvrait presque toute la région de la poitrine.

À peine l’eus-je touché, qu’il se leva subitement, ronronna fortement, se frotta contre ma main, et parut enchanté de mon attention. C’était donc là la vraie créature dont j’étais en quête. J’offris tout de suite au propriétaire de le lui acheter; mais cet homme ne le revendiqua pas, — ne le connaissait pas, — ne l’avait jamais vu auparavant.

Je continuai mes caresses, et quand je me préparai à retourner chez moi, l’animal se montra disposé à m’accompagner. Je lui permis de le faire ; me baissant de temps à autre, et le caressant en marchant. Quand il fut arrivé à la maison, il s’y trouva comme chez lui, et devint tout de suite le grand ami de ma femme.

Pour ma part, je sentis bientôt s’élever en moi une antipathie contre lui. C’était justement le contraire de ce que j’avais espéré ; mais, — je ne sais ni comment ni pourquoi cela eut lieu, — son évidente tendresse pour moi me dégoûtait presque et me fatiguait. Par de lents degrés, ces sentiments de dégoût et d’ennui s’élevèrent jusqu’à l’amertume de la haine. j’évitais la créature ; une certaine sensation de honte et le souvenir de mon premier acte de cruauté m’empêchèrent de la maltraiter. Pendant quelques semaines, je m’abstins de battre le chat ou de le malmener violemment ; mais graduellement, — insensiblement, — j’en vins à le considérer avec une indicible horreur, et à fuir silencieusement son odieuse présence, comme le souffle d’une peste.

Ce qui ajouta sans doute à ma haine contre l’animal fut la découverte que je fis le matin, après l’avoir amené à la maison, que, comme Pluton, lui aussi avait été privé d’un de ses yeux. Cette circonstance, toutefois, ne fit que le rendre plus cher à ma femme, qui, comme je l’ai déjà dit, possédait à un haut degré cette tendresse de sentiment qui jadis avait été mon trait caractéristique et la source fréquente de mes plaisirs les plus simples et les plus purs.

Néanmoins, l’affection du chat pour moi paraissait s’accroître en raison de mon aversion contre lui. Il suivait mes pas avec une opiniâtreté qu’il serait difficile de faire comprendre au lecteur. Chaque fois que je m’asseyais, il se blottissait sous ma chaise, ou il sautait sur mes genoux, me couvrant de ses affreuses caresses. Si je me levais pour marcher, il se fourrait dans mes jambes, et me jetait presque par terre, ou bien, enfonçant ses griffes longues et aiguës dans mes habits, grimpait de cette manière jusqu’à ma poitrine. Dans ces moments-là, quoique je désirasse le tuer d’un bon coup, j’en étais empêché, en partie par le souvenir de mon premier crime, mais principalement — je dois le confesser tout de suite — par une véritable terreur de la bête.

Cette terreur n’était pas positivement la terreur d’un mal physique, — et cependant je serais fort en peine de la définir autrement. Je suis presque honteux d’avouer, — oui, même dans cette cellule de malfaiteur, je suis presque honteux d’avouer que la terreur et l’horreur que m’inspirait l’animal avaient été accrues par une des plus parfaites chimères qu’il fût possible de concevoir. Ma femme avait appelé mon attention plus d’une fois sur le caractère de la tache blanche dont j’ai parlé, et qui constituait l’unique différence visible entre l’étrange bête et celle que j’avais tuée. Le lecteur se rappellera sans doute que cette marque, quoique grande, était primitivement indéfinie dans sa forme ; mais, lentement, par degrés, — par des degrés imperceptibles, et que ma raison s’efforça longtemps de considérer comme imaginaires, — elle avait à la longue pris une rigoureuse netteté de contours. Elle était maintenant l’image d’un objet que je frémis de nommer, — et c’était là surtout ce qui me faisait prendre le monstre en horreur et en dégoût, et m’aurait poussé à m’en délivrer,si je l’avais osé ; — c’était maintenant, dis-je, l’image d’une hideuse, — d’une sinistre chose, — l’image du gibet ! — oh ! lugubre et terrible machine ! machine d’horreur et de crime, — d’agonie et de mort ! 

Et maintenant, j’étais en vérité misérable au delà de la misère possible de l’humanité. Une bête brute, — dont j’avais avec mépris détruit le frère — une bête brute, engendrer pour moi, — pour moi, homme façonné à l’image du Dieu très haut, — une si grande et si intolérable infortune ! Hélas ! je ne connaissais plus la béatitude du repos, ni le jour ni la nuit ! Durant le jour, la créature ne me laissait pas seul un moment ; et pendant la nuit, à chaque instant, quand je sortais de mes rêves pleins d’une intraduisible angoisse, c’était pour sentir la tiède haleine de la chose sur mon visage, et son immense poids, — incarnation d’un cauchemar que j’étais impuissant à secouer, — éternellement posé sur mon cœur !

Sous la pression de pareils tourments, le peu de bon qui restait en moi succomba. De mauvaises pensées devinrent mes seules intimes, — les plus sombres et les plus mauvaises de toutes les pensées. La tristesse de mon humeur habituelle s’accrut jusqu’à la haine de toutes choses et de toute humanité ; cependant, ma femme, qui ne se plaignait jamais, hélas ! était mon souffre-douleur ordinaire, la plus patiente victime des soudaines, fréquentes et indomptables éruptions d’une furie à laquelle je m’abandonnai dès lors aveuglément.

Un jour, elle m’accompagna pour quelque besogne domestique dans la cave du vieux bâtiment où notre pauvreté nous contraignait d’habiter. Le chat me suivit sur les marches roides de l’escalier, et m’ayant presque culbuté la tête la première, m’exaspéra jusqu’à la folie. Levant une hache, et oubliant dans ma rage la peur puérile qui jusque-là avait retenu ma main, j’adressai à l’animal un coup qui eût été mortel, s’il avait porté comme je le voulais ; mais ce coup fut arrêté par la main de ma femme. Cette intervention m’aiguillonna jusqu’à une rage plus que démoniaque ; je débarrassai mon bras de son étreinte et lui enfonçai ma hache dans le crâne. Elle tomba morte sur la place, sans pousser un gémissement. 

Cet horrible meurtre accompli, je me mis immédiatement et très délibérément en mesure de cacher le corps. Je compris que je ne pouvais pas le faire disparaître de la maison, soit de jour, soit de nuit, sans courir le danger d’être observé par les voisins. Plusieurs projets traversèrent mon esprit. Un moment j’eus l’idée de couper le cadavre par petits morceaux, et de les détruire par le feu. Puis je résolus de creuser une fosse dans le sol de la cave. Puis je pensai à le jeter dans le puits de la cour, — puis à l’emballer dans une caisse comme marchandise, avec les formes usitées, et à charger un commissionnaire de le porter hors de la maison. Finalement, je m’arrêtai à un expédient que je considérai comme le meilleur de tous. Je me déterminai à le murer dans la cave, — comme les moines du moyen âge muraient, dit-on, leurs victimes.

La cave était fort bien disposée pour un pareil dessein. Les murs étaient construits négligemment, et avaient été récemment enduits dans toute leur étendue d’un gros plâtre que l’humidité de l’atmosphère avait empêché de durcir. De plus, dans l’un des murs, il y avait une saillie causée par une fausse cheminée, ou espèce d’âtre, qui avait été comblée et maçonnée dans le même genre que le reste de la cave. Je ne doutais pas qu’il ne me fût facile de déplacer les briques à cet endroit, d’y introduire le corps, et de murer le tout de la même manière, de sorte qu’aucun œil n’y pût rien découvrir de suspect.

Et je ne fus pas déçu dans mon calcul. À l’aide d’une pince, je délogeai très aisément les briques, et, ayant soigneusement appliqué le corps contre le mur intérieur, je le soutins dans cette position jusqu’à ce que j’eusse rétabli, sans trop de peine, toute la maçonnerie dans son état primitif. M’étant procuré du mortier, du sable et du poil avec toutes les précautions imaginables, je préparai un crépi qui ne pouvait pas être distingué de l’ancien, et j’en recouvris très soigneusement le nouveau briquetage. Quand j’eus fini, je vis avec satisfaction que tout était pour le mieux. Le mur ne présentait pas la plus légère trace de dérangement. J’enlevai tous les gravats avec le plus grand soin, j’épluchai pour ainsi dire le sol. Je regardai triomphalement autour de moi, et me dis à moi-même : Ici, au moins, ma peine n’aura pas été perdue !

Mon premier mouvement fut de chercher la bête qui avait été la cause d’un si grand malheur ; car, à la fin, j’avais résolu fermement de la mettre à mort. Si j’avais pu la rencontrer dans ce moment, sa destinée était claire ; mais il paraît que l’artificieux animal avait été alarmé par la violence de ma récente colère, et qu’il prenait soin de ne pas se montrer dans l’état actuel de mon humeur. Il est impossible de décrire ou d’imaginer la profonde, la béate sensation de soulagement que l’absence de la détestable créature détermina dans mon cœur. Elle ne se présenta pas de toute la nuit, — et ainsi ce fut la première bonne nuit, — depuis son introduction dans la maison, — que je dormis solidement et tranquillement ; oui, je dormis avec le poids de ce meurtre sur l’âme.

Le second et le troisième jour s’écoulèrent, et cependant mon bourreau ne vint pas. Une fois encore je respirai comme un homme libre. Le monstre, dans sa terreur, avait vidé les lieux pour toujours ! Je ne le verrais donc plus jamais ! Mon bonheur était suprême ! La criminalité de ma ténébreuse action ne m’inquiétait que fort peu. On avait bien fait une espèce d’enquête, mais elle s’était satisfaite à bon marché. Une perquisition avait même été ordonnée, — mais naturellement on ne pouvait rien découvrir. Je regardais ma félicité à venir comme assurée.

Le quatrième jour depuis l’assassinat, une troupe d’agents de police vint très inopinément à la maison, et procéda de nouveau à une rigoureuse investigation des lieux. Confiant, néanmoins, dans l’impénétrabilité de la cachette, je n’éprouvai aucun embarras. Les officiers me firent les accompagner dans leur recherche. Ils ne laissèrent pas un coin, pas un angle inexploré. À la fin, pour la troisième ou quatrième fois, ils descendirent dans la cave. Pas un muscle en moi ne tressaillit. Mon cœur battait paisiblement, comme celui d’un homme qui dort dans l’innocence. J’arpentais la cave d’un bout à l’autre ; je croisais mes bras sur ma poitrine, et me promenais çà et là avec aisance. La police était pleinement satisfaite et se préparait à décamper. La jubilation de mon cœur était trop forte pour être réprimée. Je brûlais de dire au moins un mot, rien qu’un mot, en manière de triomphe, et de rendre deux fois plus convaincue leur conviction de mon innocence.

« Gentlemen, — dis-je à la fin, — comme leur troupe remontait l’escalier, — je suis enchanté d’avoir apaisé vos soupçons. Je vous souhaite à tous une bonne santé et un peu plus de courtoisie. Soit dit en passant, gentlemen, voilà — voilà une maison singulièrement bien bâtie (dans mon désir enragé de dire quelque chose d’un air délibéré, je savais à peine ce que je débitais) ; — je puis dire que c’est une maison admirablement bien construite. Ces murs — est-ce que vous partez, gentlemen ? — ces murs sont solidement maçonnés. »

Et ici, par une bravade frénétique, je frappai fortement avec une canne que j’avais à la main juste sur la partie du briquetage derrière laquelle se tenait le cadavre de l’épouse de mon cœur.

Ah ! qu’au moins Dieu me protège et me délivre des griffes de l’Archidémon ! — À peine l’écho de mes coups était-il tombé dans le silence, qu’une voix me répondit du fond de la tombe ! — une plainte, d’abord voilée et entrecoupée, comme le sanglotement d’un enfant, puis, bientôt, s’enflant en un cri prolongé, sonore et continu, tout à fait anormal et antihumain, — un hurlement, — un glapissement, moitié horreur et moitié triomphe, — comme il en peut monter seulement de l’Enfer, — affreuse harmonie jaillissant à la fois de la gorge des damnés dans leurs tortures, et des démons exultant dans la damnation !

Vous dire mes pensées, ce serait folie. Je me sentis défaillir, et je chancelai contre le mur opposé. Pendant un moment, les officiers placés sur les marches restèrent immobiles, stupéfiés par la terreur. Un instant après, une douzaine de bras robustes s’acharnaient sur le mur. Il tomba tout d’une pièce. Le corps, déjà grandement délabré et souillé de sang grumelé, se tenait droit devant les yeux des spectateurs. Sur sa tête, avec la gueule rouge dilatée et l’œil unique flamboyant, était perchée la hideuse bête dont l’astuce m’avait induit à l’assassinat, et dont la voix révélatrice m’avait livré au bourreau. J’avais muré le monstre dans la tombe !

150px-cat_silhouette.svg_ dans LITTERATURE FRANCAISE

edgar_allan_poeEdgar Allan Poe (Boston, 19 janvier 1809 – Baltimore, 7 octobre 1849) est un poète, romancier, nouvelliste, critique littéraire, dramaturge et éditeur américain, ainsi que l’une des principales figures du romantisme américain. Connu surtout pour ses contes — genre dont la brièveté lui permet de mettre en valeur sa théorie de l’effet, suivant laquelle tous les éléments du texte doivent concourir à la réalisation d’un effet unique — il a donné à la nouvelle ses lettres de noblesse et est considéré comme l’inventeur du roman policier. Nombre de ses récits préfigurent les genres de la science-fiction et du fantastique.

Né à Boston, Edgar Allan Poe perd ses parents, David Poe Jr. et Elizabeth Arnold, dans sa petite enfance ; il est recueilli par John et Frances Allan de Richmond, en Virginie, où il passe l’essentiel de ses jeunes années, si l’on excepte un séjour en Angleterre et en Écosse, dans une aisance relative. Après un bref passage à l’Université de Virginie et des tentatives de carrière militaire, Poe quitte les Allan. Sa carrière littéraire débute humblement par la publication anonyme d’un recueil de poèmes intitulés Tamerlan et autres poèmes (1827), signés seulement « par un Bostonien ». Poe s’installe à Baltimore, où il vit auprès de sa famille paternelle et abandonne quelque peu la poésie pour la prose. En juillet 1835, il devient rédacteur-assistant au Southern Literary Messenger de Richmond, où il contribue à augmenter les abonnements et commence à développer son propre style de critique littéraire. La même année, à vingt-sept ans, il épouse sa cousine germaine Virginia Clemm, alors âgée de 13 ans.

Après l’échec de son roman Les Aventures d’Arthur Gordon Pym, Poe réalise son premier recueil d’histoires, les Contes du Grotesque et de l’Arabesque, en 1839. La même année, il devient rédacteur au Burton’s Gentleman’s Magazine, puis au Graham’s Magazine à Philadelphie. C’est à Philadelphie que nombre de ses œuvres parmi les plus connues ont été publiées. Dans cette ville, Poe a également projeté la création de son propre journal, The Penn (plus tard rebaptisé The Stylus), qui ne verra jamais le jour. En février 1844, il déménage à New York, où il travaille auBroadway Journal, un magazine dont il devient finalement l’unique propriétaire.

En janvier 1845, Poe publie Le Corbeau, qui connaît un succès immédiat. Mais, deux ans plus tard, son épouse Virginia meurt de la tuberculose le 30 janvier 1847. Poe envisage de se remarier, mais aucun projet ne se réalisera. Le 7 octobre 1849, Poe meurt à l’âge de 40 ans à Baltimore. Les causes de sa mort n’ont pas pu être déterminées et ont été attribuées diversement à l’alcool, à une drogue, au choléra, à la rage, à une maladie du cœur, à une congestion cérébrale, etc.

L’influence de Poe a été et demeure importante, aux États-Unis comme dans l’ensemble du monde, non seulement sur la littérature, mais également sur d’autres domaines artistiques tels le cinéma et la musique, ou encore dans des domaines scientifiques. Bien qu’auteur américain, il a d’abord été reconnu et défendu par des auteurs français, Baudelaire et Mallarmé en tête. La critique contemporaine le situe parmi les plus remarquables écrivains de la littérature américaine du 19e siècle.

 

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La langue Bretonne

Posté par francesca7 le 30 mars 2013


La langue Bretonne dans Bretagne couple-breton-177x300Aux origines. Depuis des siècles, la Bretagne est partagée en deux zones linguistiques ; à l’ouest, la basse Bretagne, de langue bretonne, et à l’est, la haute Bretagne ou Bretagne gallo, de langue romane. Avant que le français ne devienne, à l’époque moderne, leur outil de communication, ces deux entités demeurèrent inintelligibles l’un à l’autre. Si le gallo, variété dialectale de langue d’oïl, appartient comme tel, à la fa mille des langues romanes, le breton ou Brezhoneg, lui est une langue celtique, au même titre que le gaélique parlé en Irlande et en Ecosse, et que le brittonique, comprenant le gallois ou encore le cornique, parlée en Cornouille jusqu’au 18ème siècle. Le breton doit son origine à un apport britannique ; vers le 5ème siècle, les Bretons insulaires originaires du Devon, de Cornouailles et du pays de Galles, émigrèrent sur la péninsule et enrichirent le gaulois qui y était parlé.

Quand, à la fin du 6ème siècle, Grégoire de Tours désigne, sous le nom Britannia, le pays occupé par les Bretons, la Vilaine constitue la limite entre ceux-là et les Francs. Le breton ne progressa à l’est de cette ligne qu’à partir du milieu du 9ème siècle, lorsque les Bretons entreprirent la conquête des pays de Rennes et de Nantes et du pays de Rets. Vers 1050, il se trouvait dans sa phase d’expansion maximale, on le parlait jusque dans la baie du Mont Saint Michel et dans la région de Saint Nazaire. Prédominant sur les marches orientales du duché, le gallo coexistait avec le breton dans le centre de la Bretagne. Du 9ème au 11ème siècle, le breton apparaît comme une langue homogène ne présentant, jusqu’au 10ème siècle que quelques traces de dialectalisation. La période féodale est marquée par une progression spectaculaire et rapide du français déplaçant la frontière linguistique vers l’ouest. A la fin du 16ème siècle, le breton finit par disparaître à l’est de la province où figure pour la première fois la séparation entre basse et haute Bretagne. La frontière se stabilisa vers 1886, et dès lors resta pratiquement inchangée.

Du fait de son prestige dans les milieux lettrés et administratifs, le français s’impose à partir du 13ème siècle comme langue diplomatique à la place du latin dans tout le duché. Dès cette époque, les villes de basse Bretagne deviennent bilingues, et le breton fit de très nombreux emprunts lexicaux au français. Langue des campagnes et du petit peuple, le breton marginalisa ceux dont il était le seul parler, et fut ressenti comme un  lourd handicap. Par ailleurs, il se fragmenta en quatre dialectes répartis end eux groupes : le KLT (cornouaillais, léonard, trégorrois) et le vannetais (avec le breton de Batz sur Mer, en Loire-Atlantique, qui a disparu dans les années 1960-1970). Malgré les efforts de certains lettrés, la dialectalisation ne put être entravée ; peu à peu chaque paroisse eut son breton, et le clergé fut le seul à l’écrie, le corrompant ainsi à sa manière. Citons parmi les tentatives pour fixer la langue l’œuvre de Jehan Lagadeuc, un Trégorrois né en 1464, qui compila le Catholicon, dictionnaire trilingue breton-français-latin (le premier dictionnaire français connu !). Destiné aux clercs bretons pauvres, il était en réalité voué à leur apprentissage du français et du latin. En 1659, Le Sacré Collège de Jésus, du père jésuite Julien Maunoir, s’adressant aux recteurs et aux missionnaires, tentait également de rationaliser  et de codifier la langue commune.

 Au début du 19ème siècle, une réaction s’opéra. Bannisant les emprunts faits au français, le grammairien et lexicologue Le Gonidec prôna une normalisation orthographique et grammaticale. Sa tentative, trop dogmatique et puriste, échoua. Elle fut néanmoins à l’origine d’un renouveau littéraire, dont le révélateur fut la publication, en 1839 par Hersart de la Villemarqué, du Barzaz-Breiz ou Chants populaires de la Bretagne. De veine religieuse et ecclésiastique à l’origine, la littérature se fit profane. La production écrite progressa, et cette tendance s’amplifia au 20ème siècle. Le breton retrouva enfin sa place dans les media et à l’école. L’enseignement laïc qui l’avait proscrit le remit au programme en 1977. Apparurent alors les premières écoles Diwan, où le breton est enseigné dès la maternelle, l’étude du français se commençant qu’au CE1. A la rentrée 1991, il existait 27 écoles Diwan ; mais l’avenir du breton en tant que langue vernaculaire paraît compromis. Malgré l’accroissement démographique, la pratique de la langue se perd. Les parlers gallos ont connu le même sort. Actuellement, 300 000 Bretons de basse Bretagne parlent breton et 600 000 le comprennent.

NOMS DE LIEUX : Les noms de lieux, très variés dans leur forme, reflètent la partition linguistique ; plus de la moitié des communes de la péninsule portent des noms d’origine bretonne, le reste se partageant entre noms gaulois, gallo-romains, bas latins et français. Parmi les noms bretons antérieurs au 10ème siècle, ploe (du latin plebem, communauté de fidèles, paroisse) existe aujourd’hui sous les formes plou, plo, plu, plueu, plé, pli et parfois poul. Il signale l’emplacement des paroisses primitives des 6ème et 7ème siècles. Dans les trois quarts de ses emplois, il est suivi d’un nom de saint du haut Moyen Age, tout comme lann, terme qui signifie ermitage, monastère. Dans les noms bretons du 11ème au 14ème siècle, il faut surtout retenir ker (ferme, village), caer en vieux breton. C’st le terme le plus représenté ; il est à l’origine de plus de dix huit mille noms de lieux habités.

NOMS DE PERSONNES : le Bihan (le petit) ; Le Coant (le joli) ; Le Coz (le vieux) ; Le treut (le maigre)à ; Le Guen (Le blanc) ; Pennec (qui a une grosse tête) ; Pensec (fessu) ; Le Fur (le sage) ; Queffelec (bécasse) ; Le Guével (le jumeau) ; Le Hénaff (l’aîné) ; Person (recteur)… ces sobriquets familiers et affectueux, si typiquement bretons, se multiplièrent dès le 10ème siècle et devinrent peu à  peu héréditaires ; mais il fallut attendre cependant la Renaissance pur qu’ils se fixent, après que la tenue des registres d’état civil eut été rendue obligatoire, en 1539, par l’ordonnance de Villers-Cotterêts.

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Les Chouans de Bretagne

Posté par francesca7 le 30 mars 2013


La chouannerie est la guérilla paysanne qui se développa au nord de la Loire, parallèlement au soulèvement vendéen, après l’insurrection déclenchée dans l’Ouest en mars 1793 par les levées militaires, l’imposition du papier-monnaie et les exactions commises contre les prêtres réfractaires. Les chouans doivent leur nom à Jean Cottereau et à ses frères, chefs de l’insurrection du Maine, ainsi surnommés parce que leur cri de ralliement imitait celui du chat-huant. Leurs autres chefs sont Boisguy et Boulainvillier en Ille et Vilaine, Boushardy dans les Côtes d’Armor et Cadoudal dans le Morbihan.

La première chouannerie dure de l’Automne 1793 au printemps 1995. Peu nombreux, mal vêtus et mal nourris, les chouans se contentent d’abord de mener une guerre de partisans. Mais en octobre 1793, ils sont rejoints par  des rescapés de l’armée vendéenne défaite à Savenay. Début 1794, le mouvement s’organise à l’instigation de Vendéens, d’anciens contrebandiers du sel, habitués à la clandestinité et de quelques nobles de l’émigration revenus en France. Emigré à Londres, Joseph de la Puisaye persuade les Anglais qu’il peut soulever la Bretagne et obtient la promesse d’un débarquement. Après la mort de Robespierre (juillet 1794), les républicains proposent une amnistie aux insurgés. Au printemps 1795, les chefs chouans signent la paix avec Hoche. Ils obtiennent la liberté de culte et mettent cette paix à profit pour se réarmer.

La seconde chouannerie : le 16 juin 1795, les émigrés débarquent à Quiberon, appuyés par une importante flotte anglaise, tandis que près de vingt mille chouans convergent vers l presqu’ile. Hoche, commandant en chef des forces républicaines leur infligent une cuisante défaite. Les chouans, démoralisés, accusent le coup car Hoche les traque et s’efforce ensuite de les couper du reste de la population paysanne en pratiquant une politique de tolérance religieuse. En juin 1796, les chouans ont pour la plupart abandonné la lutte.

Les Chouans de Bretagne dans Bretagne chouans

La troisième chouannerie : Les hostilités reprennent en 1797, avec la reprise des persécutions religieuses. En 1799, la loi des otages (qui, afin d ‘obtenir la reddition des chouans, préconise l’arrestation de leurs proches) et la levée de conscrits exigée par le Directoire pour défendre les frontières attisent la guérilla. Cette guerre s’achève en janvier 1800, lorsque Bonaparte rétablit la liberté religieuse et met fin à la conscription en échange de la soumission des insurgés.

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Le travail du lin en Bretagne

Posté par francesca7 le 30 mars 2013

 

« ON ME MET EN TERRE, ON ME TIRE DE TERRE,

ON ME MET DANS L’EAU, ON ME TIRE DE L’EAU

ON ME CASSE LES COTES, LES PETITES COMME LES GROSSES,

JE SERS A TABLE, LES GENS RESPECTABLES,

JE LES CONDUIS MEMES JUSQU’AU TOMBEAU,

QUI SUIS-JE ?

LE LIN, BIEN SUR ! »

Le travail du lin en Bretagne dans ARTISANAT FRANCAIS

Du 16ème au 18ème siècle, la culture du lin et du chanvre, la fabrication des toiles  et leur exportation vers l’Angleterre, l’Espagne et ses colonies d’Amérique occupent une main-d’œuvre considérable et font la richesse de toute la Bretagne.

Le travail du lin commence à la mi-juillet par l’arrachage des plants par la racine. Le lin est ensuite mis à rouir au ruisseau ou dans des cubes maçonnés. Cette opération consiste à faire tremper les plants durant une dizaine de jours afin que l’eau dissolve la gomme et agglutine les fibres. Ensuite on égrène le lin à l’aide d’un peigne en acier puis les tiges sont liées en petites hottes. L’égrenage se pratiquait parfois avant le rouissage. Les graines servent à la semence suivante ou à la fabrication de l’huile. Puis on procède à l’écouchage, qui consiste à gratter les fibres avec un morceau tranchant de verre ou de fer, pour en éliminer les impuretés. Les fibres courtes servent d’étoupe pour le calfatage des bateaux ou, mélangées à de l’huile, au bouchage des bouteilles de vin, à une époque où le bouchon de liège n’existe pas encore. Les filassiers vont ensuite, de ferme en ferme, mettre en place les filasses sur des cadres de bois. Les femmes filent au fuseau dans un champ ou près de la cheminée et parfois au rouet à main ou à pédale. Les bobines sont alors mises bout à bout et posées sur un dévidoir qui permet de confectionner les écheveaux. Ces derniers sont acheminés chez le teilleur qui confectionne la toile ;

A Merdrignac on fabrique les « Oléronnes », à Rennes les « Noyales », à Locronan les « Olonnes », dans le Léon les « Crées » et dans le Trégor, entre Saint Brieuc et Pontivy les « Bretagnes légitimes ». la culture du lin continue dans le Trégor jusqu’au années 1950 mais doit cesser, victime des prix imposés par les filatures du Nord.

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La Ballade de Mme de St George

Posté par francesca7 le 29 mars 2013

Voici la ballade de Mme de Saint-George :

La Ballade de Mme de St George dans EXPRESSION FRANCAISE epave

Le vent mugit au loin sous un ciel sans étoiles ;
La mer sur le galet précipite ses flots,
Et, comme des points noirs ou de mouvants îlots,
Paraissent des barques sans voiles.

Ces barques de pêcheur ont redoublé d’efforts
Et gagnent en courant le golfe qui les garde ;
Car, cette nuit, malheur au marin qui s’attarde :
L’Océan appartient aux morts.

La nuit de la Toussaint est une nuit fatale,
Et, quand l’heure viendra, du milieu des rescifs
S’élèveront en chœur des murmures plaintifs
Qui domineront la rafale.

D’où partent ces accords par la vague chassés ?
D’un vaisseau… Regardez ! sous le céleste dôme,
Seul, il se meut là-bas !… c’est le vaisseau-fantôme,
Le navire des Trépassés.

C’est un trois-mâts sinistre, immense sarcophage ;
Son pavillon est noir ainsi que ses agrès :
Tous ceux que dans l’année ont suivis nos regrets,
Forment son funèbre équipage ;

Et, debout à minuit, pour la dernière fois,
Ces trépassés d’hier, aux vivants qui les pleurent
Jettent des cris d’adieu, qui sur la plage meurent
Sans réveiller ni son, ni voix.

Ainsi, toute la nuit, vers le rivage vide
Ils prolongent leurs cris, ils tendent leurs bras blancs ;
Et, le matin venu, le vaisseau de ses flancs
Fait jaillir un éclair livide.

Puis, un coup de canon, comme un dernier sanglot,
Tonne dans les sabords et sur la mer expire…
Soudain tout disparaît : voix, lumière, navire
Rentrent à jamais sous le flot.

Chaque pécheur, aux pieds de Notre-Dame,
Cette nuit-là, pieux comme un reclus,
Dans son logis pense à quelque pauvre âme
Qu’il aimait bien et qu’il ne verra plus.

Mais aucun d’eux, tant l’effroi les pénètre,
Ne quitterait son toit ni son foyer :
Ils n’osent pas même ouvrir la fenêtre
De peur de voir le vaisseau flamboyer.

Et cependant, à la Toussaint dernière,
D’une cabane une porte s’ouvrit,
Et, vers le port, sans bruit et sans lumière,
Une ombre osa se glisser à minuit.

Même une barque à la grève amarrée,
Fut aussitôt détachée, et soudain
L’ombre y monta contre vent et marée,
Et sans frémir prit les rames en main.

Or, quand l’esquif, gagnant la haute plage,
A l’Océan imprima son sillage,
Un chant mystérieux, sourd comme le remords,
Vint de la pleine mer : c’était le chant des morts.

« Hier encor nous étions hommes,
« Demain vous serez des fantômes ;
« Mortels, tout n’est que vanité !
« Qu’est-ce donc que la vie humaine ?
« Nous avons, nous, l’éternité,
« Quand vous avez un jour à peine…
« Que nous serions heureux sous nos pâles linceuls,
« Si vous veniez à nous, si nous n’étions plus seuls ! »

L’esquif déjà s’éloignait de la rive ;
Mais quand cet hymne au loin eut retenti,
L’ombre hésita ; le canot qui dérive
Sembla faiblir ; son cours s’est ralenti

Mais tout à coup, du bout de la jetée,
Une autre barque à la mer s’élança ;
Et la première, un instant arrêtée,
Reprit courage et plus vite avança.

Qui brave ainsi les morts, la nuit, les lames ?
Quelques forbans, incrédules, moqueurs,
Hommes de fer ?… Non ; mais deux pauvres femmes
Qui n’ont suivi que l’élan de leurs cœurs.

L’une, naguère était heureuse épouse,
L’autre était mère… hélas ! rien ne défend
Nos chers trésors contre la mort jalouse ;
Le même coup frappa l’homme et l’enfant.

Aussi, la veuve et la mère éplorées,
Depuis ce jour, à toutes les marées,
Demandent le vaisseau que cette nuit attend,
Et qui va se montrer… Écoutez !… on l’entend :

« Hier encor nous étions hommes,
« Demain vous serez des fantômes ;
« Mortels, tout n’est que vanité !
« Qu’est-ce donc que la vie humaine ?
« Nous avons, nous, l’éternité,
« Quand vous avez un jour à peine…
« Que nous serions heureux sous nos pâles linceuls,
« Si vous veniez à nous, si nous n’étions plus seuls ! »

Des deux esquifs c’est celui de la veuve
Qui va devant ; l’autre ne vient qu’après.
Dieu les assiste à l’heure de l’épreuve !
Voici venir le vaisseau des regrets.

La veuve hésite et détourne la tête
Pour l’éviter et pour ne pas le voir ;
Mais c’est en vain , car l’ombre qu’il projette
Fait sur les flots danser son spectre noir.

L’épouse tremble, et la mère regarde :
Amour de mère est plus fort que la peur ;
Son œil furtif par instant se hasarde
Vers le navire errant dans la vapeur ;

Même elle voit des morts les formes frêles
Grimper aux mâts , se croiser sur le pont,
Et quand vers elle arrivent leurs voix grêles,
La mère croit que son fils lui répond ;

Et vers ce fils plus ardente elle vole :
C’est là son but, son espoir, son idole ;
Et comme un chant de joie, on la voit écouter
Ce chœur que les échos n’osent pas répéter :

« Hier encor nous étions hommes,
« Demain vous serez des fantômes ;
« Mortels, tout n’est que vanité !
« Qu’est-ce donc que la vie humaine ?
« Nous avons, nous, l’éternité,
« Quand vous avez un jour à peine…
« Que nous serions heureux sous nos pâles linceuls,
« Si vous veniez à nous, si nous n’étions plus seuls ! »

Le chœur se tait, et la veuve craintive
Penche son front sur son sein refroidi ;
Sa main s’arrête, et la rame inactive
N’obéit plus a son bras engourdi.

Les deux esquifs sont alors côte a côte,
Car le dernier fend les flots en vainqueur :
La mère parle à l’épouse a voix haute,
Et dans un cri lui jette tout son cœur.

La veuve sent bondir sa foi première,
Elle repart ; mais cet élan s’éteint ;
Elle aperçoit comme un œil sans paupière
Qui, du vaisseau, la regarde et l’atteint.

Elle pâlit, et se trouble, et frissonne ;
Jeunesse, amis, le bonheur, l’avenir,
Elle voit tout… tout ce qu’elle abandonne
Pour aller, belle, avec un mort s’unir.

La pauvre femme, en pensée adultère,
Pleure la vie, et l’amour et la terre ;
Tremblante, elle veut fuir le vaisseau de la mort ;
Mais le chant recommence, et plus près et plus fort :

« Hier encor nous étions hommes,
« Demain vous serez des fantômes ;
« Mortels, tout n’est que vanité !
« Qu’est-ce donc que la vie humaine ?
« Nous avons, nous, l’éternité,
« Quand vous avez un jour à peine…
« Que nous serions heureux sous nos pâles linceuls,
« Si vous veniez à nous, si nous n’étions plus seuls ! »

Ainsi l’épouse, éplorée, éperdue,
Essaie en vain de regagner le port ;
Son œil hagard mesure l’étendue,
Elle se sent sous l’aile de la mort ;

Car elle a vu grandir la silhouette
Du vaisseau noir sur le gouffre béant,
Et se dresser vers elle un grand squelette
Pour la saisir de son bras de géant.

Elle se croit à son heure dernière,
Tombe à genoux, palpitante d’émoi,
Ferme les yeux et fait une prière
En s’écriant : O mon Dieu ! sauvez-moi !

Dieu l’exauça. L’esquif toucha la terre ;
L’épouse y vole, et cherche un sûr abri.
Elle a beau fuir dans le port solitaire,
A son oreille arrive un faible cri,

Cri déchirant qui toujours se rapproche,
Adieu suprême, amer comme un reproche.
Et cette fois pourtant le vaisseau se taisait,
Et l’on n’entendait plus qu’une voix qui disait :

« Recevez-moi, pâles fantômes !
« Je quitte le séjour des hommes :
« Sur terre tout est vanité.
« Qu’est-ce donc que la vie humaine ?
« Quand vous avez l’éternité,
« Les mortels n’ont qu’un jour à peine…
« Sois heureux, mon enfant ! partageons ton linceul !
« Ta mère est près de toi, tu ne seras plus seul. »  

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Le navire des Morts

Posté par francesca7 le 29 mars 2013

Apparition du Navire des Morts
 

Un vaisseau fantôme est un navire maudit qui, selon une légende, est condamné à errer sur les océans, conduit par un équipage de squelettes et de fantômes, tel le légendaire Hollandais volant. Il peut aussi s’agir de l’apparition spectrale d’un navire disparu ou naufragé dans des circonstances particulièrement tragiques.

Par extension, en référence à ces légendes, on donne également le nom de vaisseaux fantômes aux épaves retrouvées en mer avec leur équipage mort ou disparu, parfois inexplicablement, dont le plus célèbre exemple est le brick Mary Celeste.

Plusieurs traditions sur ce thème ont longtemps perduré en Bretagne, qu’il s’agisse de la Lestr an Anaon, du Bag er Maru (barque des morts), du Bag noz (bateau de nuit) dont le capitaine est le premier (ou le dernier) mort de l’année, ou du navire immense qui circulait la nuit dans le golfe du Morbihan, condamné à errer jusqu’à la fin des temps avec à son bord les âmes des pires criminels. On retrouve pareillement un peu partout en Europe des histoires de gigantesques navires errants qui servent de paradis aux marins morts. Ce sont le Roth Ramback en Irlande, leMerry Dun en Angleterre, le Refanu dans le nord de l’Europe, le Chasse-Foudre et le Galipétant en France, ainsi que la Patte-Luzerne qui fréquentait surtout la côte méditerranéenne. Nul ne sait si ces légendes d’embarcations transportant des morts sont à l’origine du mythe des vaisseaux fantômes, mais l’association entre bateaux et défunts préexistait dans les esprits.

Le navire des Morts dans LEGENDES-SUPERSTITIONS mirages_marins

D’après une légende très accréditée en Normandie, un bruit sinistre se fait entendre pendant la nuit de la Toussaint, du 1er au 2 novembre, à la pointe de la jetée de Dieppe. Une tourmente se lève sur la mer, et du milieu des vagues le Navire des Morts paraît, ainsi appelé parce que sont à bord les trépassés de l’année. Se promenant longtemps sur les flots dans le silence et dans les ténèbres de la nuit, il s’y abîme ensuite aux sons d’un chœur chanté par les morts, sur l’air du Dies irae.

Le jour des Morts est pour les marins une grande solennité ; ce jour leur rappelle tous les naufrages de l’année : ils prient avec ferveur pour ceux qui reposent au fond des flots. Toutefois, parmi les victimes, il en est toujours un certain nombre que leurs parents ou leurs amis ont négligées, qui attendent des messes, des prières, et ont un compte à régler avec les vivants ; de là l’histoire qu’on vous raconte à Dieppe.

Presque chaque année, le jour des Morts, on voit apparaître au bout de la jetée un des navires qui ont péri depuis un an ; on le reconnaît : ce font ses voiles, ses cordages, sa mâture ; c’est bien lui. Le gardien du phare lui jette la drome, l’équipage du vaisseau la saisit, et l’attache à l’avant-pont, suivant l’usage ; alors le gardien de crier aux gens du port : « Accourez , accourez ! Veuves, voici vos maris ; orphelins, voici vos pères ! » Et les femmes accourent, suivies de leurs enfants ; tous s’attellent à la drome et halent le bateau. Bientôt il est dans le bassin, près du quai ; chacun reconnaît ceux qui sont à bord. « Bonjour, mon homme ; bonjour, mon père ; bonjour, Pierre, Nicolas, Grégoire ; » l’équipage ne répond pas. « Allons, amenez vos voiles » ; les voiles restent tendues. « Venez donc, que nous vous embrassions. » A ces mots on entend sonner la messe, et aussitôt les voiles, le bateau, l’équipage, tout disparaît ; les femmes et les enfants des naufragés s’en vont à l’église en pleurant. « Payez vos dettes », murmure autour d’eux la foule des spectateurs.

Cette légende est quelquefois contée d’une autre manière. Les Polletais disent que le jour des Morts, à la nuit tombante, il arrive parfois qu’on voit s’approcher du bout de la jetée du Pollet un bateau que l’on prendrait pour un bateau du port. Le maître haleur, trompé par l’apparence, s’apprête à jeter la drome ; mais, lorsqu’il étend les bras, la figure du bateau s’évanouit, et l’on entend par les airs des voix plaintives : ce sont celles des hommes du Pollet qui, dans le cours de l’année, sont morts à la mer, loin des yeux de leurs parents, et sans sépulture.

Un marin qui oublie les vœux et les promesses qu’il fait aux saints pendant la tempête, ne trouve jamais dans l’autre monde ni trêve ni repos. Si vous en doutez , sachez ce qu’il advint, il y a quelques siècles, au bedeau de Notre-Dame-des-Grèves, l’église du Pollet. Le lendemain d’une grande tempête, vers minuit, le bedeau entend sonner la messe ; il saute à bas du lit, se frotte les yeux, prête l’oreille ; c’est bien la cloche de l’église. « Est-il déjà jour ? » Il ouvre sa lucarne ; la lune, cachée derrière les nuages, répandait une faible clarté. « Le soleil va se lever, dit-il ; j’ai donc bien sommeillé ? » Et le voilà qui endosse sa casaque et descend à l’église. La porte est ouverte ; un prêtre est au pied de l’autel. « Sers-moi la messe », lui dit le prêtre ; et le pauvre bedeau prend les burettes en tremblant.

Mais quand vient le moment du sacrifice, quand le prêtre va pour porter le calice à ses lèvres, il pousse un cri, sa chasuble tombe ; il n’est plus qu’un squelette. « Maître Pierre, dit-il au bedeau, mon pauvre Pierre, tu ne reconnais pas Reynaud, dont le bateau a péri le lundi de Pâques sur la roche d’Ailly ? J’avais fais vœu d’une messe à Notre-Dame, et j’ai oublié mon vœu. Je voudrais, pour m’acquitter, la dire moi-même, cette messe ! mais quand je vais pour communier, tout l’enfer passe par ma gorge ; je brûle, maître Pierre ! Dites à mon fils de ne pas oublier les messes qu’il aura promises à Notre-Dame. » Selon d’autres récits, le squelette n’est pas celui d’un maître de bateau, mais bien celui d’un prêtre. Dans ce cas, la légende est une leçon populaire donnée au clergé lui-même.

Au contraire, quand le bateau a été bien baptisé, qu’il a de bons parrains, que tous les matelots ont fait leurs Pâques ; quand ils ont à bord de l’eau bénite et des crucifix, alors survienne un orage, vous voyez au fort de la tempête l’équipage se doubler tout à coup. Vous étiez six matelots, vous voilà douze : chacun a son sosie qui travaille à côté de lui. Aussi comme la manœuvre est rapide ! comme le vaisseau triomphe du vent et de la vague ! c’est le saint son patron et quelques saints ses amis qui sont descendus pour le sauver.

En 1848, Mme de Saint-George présente au concours de l’Académie des Jeux Floraux une ballade intitulée Le Navire des Morts se rapportant à la légende de Dieppe pendant la nuit de Toussaint. Erigée en Académie en 1694, Louis XIV en ayant édicté les statuts, l’Académie des Jeux Floraux est considérée comme la plus ancienne société savante d’Europe, connue dès le XVIe siècle sous le nom de Compagnie des Jeux Floraux, nouvelle dénomination du Consistoire du Gai Savoir créé en 1323 par plusieurs poètes et concours littéraire en langue d’oc récompensant chaque année un troubadour d’une violette dorée à l’or fin, dont la première édition eut lieu le 3 mai 1324.

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Légende de Bourgogne

Posté par francesca7 le 29 mars 2013

 

Des  histoires de mon village   

Le Morvan, sa forêt, sa faune sauvage, quel dur pays autrefois. Anciens prédateurs des loups, les lynx ont disparu. Les Loups également.

 Autrefois, les meutes hantaient la région. Ces petits groupes de cinq à huit marchaient à la queue leu leu, ne laissant qu’une trace. Sur les toits, la « tuile à loups » accrochée à la crête, sifflait avec le vent froid du Nord, annonçant bien souvent l’arrivée de ces animaux refoulés. Dans la maison étaient accrochées la « fourche aux loups » très meurtrière et la « rhombe » que l’on faisait tourner au bout d’une ficelle et qui émettait un bruit effrayant les loups.

 Dans sa demeure de Précy sous Thil (mon village), le père Boyard, moustache pendante, évoque sa journée de travail au bas fourneau. On extrait le minerai de fer puis, sans le laver, on le fond sur place dans de vastes fours de 1,5 à 2 mètres de haut. Quand le bois pour la chauffe ou le minerai pour la fonte s’éloignent du centre d’activité, on reconstruit une nouvelle installation plus loin. Les journées sont longues. On se repaît sur place. Justement, ce jour même, Jacob, grand ami d’Hyppolyte, s’est distingué par son féroce appétit. Un vrai Gargantua !

Voici l’histoire qu’il raconta 

Légende de Bourgogne dans Côte d'Or beuffenie-31-300x202 « Ah ah ah ! reprend le père, si jamais il devient grand comme Gargantua, notre Jacob ! … Tien, vous savez les enjambées qu’il faisait Gargentua ? Eh bien, d’un coup il allait du mont Dieu au mont Ligault. D’ailleurs, pour tout vous dire, le mont Dieu et le « Ligault » ne sont jamais que des mottes de terre tombées de ses bottes, tout comme le « Mouron ». Sans lui mes fils, vous seriez dans une plaine sans fin.

Une autre fis, Gargantua se reposé là-bas derrière. Il s’endormit la bouche ouverte et commença à ronfler. Le ciel s’assombrit. Les premiers éclairs zèbrent l’espace. Sur le coteau, un berger rassemble en hâte son troupeau. Les nuages de plus en plus épais noircissent encore la nuit. Les premières gouttes piquent l’herbe sèche. Vite, vite, un abri ! Là, une caverne ! Allez « le chien » aide-moi. Allez « mes moutons », rentrez vite vous protéger. Et il frappe le sol de sa houlette pour rythmer ses paroles. Hélas, cent fois hélas, cette grotte n’est autre que la bouche grande ouverte de notre géant. Enervé par tous ces picotements, d’un hoquet agacé, il avale brusquement tout à la fois bêtes et hommes.

A son réveil, un peu pâteux, Gargantua assoiffé fait quelques pas hésitants. S’étirant, il s’approche de la Brème, et d’une gorgée, assèche la pauvre petite rivière. Réveillé, il doit faire face à des besoins bien naturels. Et ainsi, ses spectaculaires évacuations nous créent l’étang de la Vénarde et… la Seine ! Ragaillardi, il refait deux ou trois pas. Tout va mieux à présent, ou presque, car au cinquième, la fatigue de la nuit se faisant sentir, croisant du regard une belle pierre carrée, la Pierre-Champeu, apte à former un siège idéal, il s’assoit et se repose quelques instants, ne manquant pas de laisser l’empreinte de son fessier dans la roche.

Parfois, lors de ses passages dans la région, Gargantua fait halte au moulin Cassin, près de Dompierre en Morvan. Il grignote rapidement la soupe de douze hommes et vingt livres de pain. »

Vraiment, le père Hippolyte connaît tout de Gargantua, et ce soir, devant l’âtre rougeoyant, il n’en finit pas de raconter anecdotes sur anecdotes tout en dégustant lentement sa vieille « Fine de Bourgogne« .

En son époque, la Germaine, mère du père Boyard fut une nourrice si appréciée du Morvan qu’elle finit par connaître la capitale. Quand elle fut à même d’allaiter, elle alla à Paris comme beaucoup d’autres pauvres femmes passer quelque mois pour vendre son lait aux riches bourgeois. Elles devinrent célèbres les nourrices du Morvan. Certaines accueillaient des enfants de l’assistance dans leur ferme. En 1880, 1 500 enfants surnommés les Petits Paris furent recasés en Morvan. Ah ! elle vécu à la dure notre Germaine, et sa fille ne lui ressemble guère, la blonde Jeannette.

la-dame-blanche-de-thil1-300x154 dans LEGENDES-SUPERSTITIONS Cette jeune fille, la Jeannette, gaie et jolie, qui aime danser et le fait bien. Pour la Fête Dieu, elle a déjà gagné deux fois le fromage blanc traditionnel offert par la municipalité à la meilleure danseuse. Ensuite, la lauréate offre son présent qui baigne dans de la délicieuse crème fraîche et un des pauvres du village de son choix. Quelle fierté pour Jeannette. Par contre, le jour de Carnaval, elle n’est pas plus fière que les autres filles du bourg. C’est le jour où la Beuffenie, vieille et laide fée légendaire, vient chercher son Epathie, écheveau de fil préparé par toutes les fileuses. Et gare à celles qui ne filent pas ! La Beuffenie les emporte pour toujours avec elle.

 Tout la région connaît la Beuffenie (ou Boefnie). Elle préside le sabbat, dit-on. Dans le ravin de la Gallafre, on entend le bruit de ses fêtes. Si vous osez vous y aventurer, vous y trouverez de bien étranges pierres sculptées qui ne sont autres que… son siège, sa marmite, son lit… etc. qu’elle changea en roches le jour de son départ. Mais prenez garde de ne pas vous faire prendre par la nuit sans avoir dans votre sac un peu de pain et de sel pour vous protéger des maléfices, faute de quoi, on ne vous reverra jamais.

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L’histoire des sorcières de Mâlain

Posté par francesca7 le 29 mars 2013

 

La fête des sorcières de mâlain.. (Côte d’Or 21)

L’histoire raconte:

L'histoire des sorcières de Mâlain dans Côte d'Or sorcieresLoin des fables ancestrales, si Mâlain fête de nos jours ses sorcières, c’est qu’en 1644 le procès que firent les villageois à quelques femmes et hommes, est de triste mémoire.

A Mâlain, tout commence déjà par une légende qu’on évoque depuis la nuit des temps.

Cérès, déesse antique de la fertilité, cherchait désespérément sa fille disparue depuis des lunes et des lunes. Au hasard de ses pérégrinations, son chemin croisa celui d’Aloîs, un enfant du pays à la grâce et au charme troublant.

Celui-ci, connaissant la région comme personne, entraîna Cérès jusqu’à l’entrée d’une cavité située sous la colline de Mâlain.

« Voici l’entrée de l’enfer, où Pluton a enfermé ta fille » avoua-t-il à Cérès.

Voilà ce que la mémoire populaire retint de cette légende païenne: L’antre du démon était situé sous la colline de Mâlain, là ou se trouve le château à présent.

De nos jours encore on nomme cette cavité » le trou de diable ».

Mais au Moyen-Âge, curieusement, cette légende ne semble pas effrayer les bergers qui font de cette cavité une bergerie aménagée. L’année 1640 est particulièrement ardue pour les habitants de Mâlain. Pluies, gelées, et grêles viennent à bout des potagers, vergers et donc des fruits et légumes des paysans. La disette menace et en ces temps obscurs, il est facile d’attribuer cette malchance météorologique à des preuves d’existence du diable et de ses condisciples. On cherche alors des coupables et on s’en prend à quelques femmes et hommes sous des prétextes fallacieux.

Comme souvent à cette époque, les villageois décident de faire justice eux-mêmes. En fait de justice , il s’agirait plutôt d’une pantomime parodiant celle-ci. On garrotte les supposés sorcières et sorciers, on les emmène au bord de l’ouche à hauteur de Pont-de-Pany. Les pouces attachés aux gros doigts de pieds, ils sont jetés à l’eau.

Ceux qui s’enfoncèrent dans l’eau furent reconnus innocents mais décédèrent dans d’atroces souffrances. Ceux qui surnagèrent, malgré les coups de fourche, furent jugés coupables. Ultime ignorance, une femme qui plaignit chrétiennement le supplice de ces pauvres gens fut lapidée par la foule et, dit-on, enterrée sous une pierre. La justice des lieux jugea une dizaine de ces pauvres gens. Et ceux qui réussirent à surnager furent condamnés a être pendus puis leurs corps brûlés. Peine heureusement levée par le Tribunal de Dijon qui gracia ces pauvres hères. Mais le mal était fait et la suspicion demeura envers ces personnes pendants de longues décennies, et leur descendants eurent toutes les peines du monde à s’intégrer.

Voilà pourquoi de nos jours on peut assister une fois tous les deux ans à la fête des sorcières à Mâlain. Les villageois expient ainsi leur fautes en fêtant celles qui furent jugées coupables il y a fort longtemps.

 C’est ainsi que tous les deux ans nous fêtons ensemble ce festival!!!

Mâlain, ce petit village situé en Bourgogne, est depuis fort longtemps le théâtre d’étranges histoires. Dès le moyen-âge, en 1640 exactement, il est le témoin de plusieurs procès en sorcellerie lors desquels, les accusateurs capturaient de prétendu sorcier, leur attachaient les pouces avec les orteils et les jetaient ensuite dans la rivière.

Comme on peut le deviner la plupart des accusés coulaient à pic, lorsque c’était le cas les juges affirmaient alors que ces pauvres gens ne possédaient en réalité aucun pouvoir surnaturel et les déclaraient innocents. Mais il arrivait aussi parfois que certains des prisonniers parvenaient à remonter à la surface, pour les habitants il n’y avait alors plus de doute possible, ils étaient sûrs que ces êtres étaient la source de tous leurs malheurs et les forçaient à couler à coup de fourche.

Ainsi leur famille et leurs descendants, considérez comme infâmes par les villageois, subirent ensuite et jusqu’à il y a peu temps encore, de lourdes persécutions. D’ailleurs il existe encore aujourd’hui dans ce village des familles dont on dit que les membres sont les descendants de ces sorciers.

Même si cette histoire est des plus sinistres il n’en est rien comparée à la légende de ville qui prétend qu’autrefois vivait dans ce village, une jeune et jolie jeune fille blonde prénommée Mâlain, qui était aimée de tous les habitants. Malheureusement ceux-ci n’ont pu rien faire et restèrent stupéfaits lorsqu’un jour un homme noir vint l’enlevé et l’emmena avec lui dans l’antre des enfers. Bizarrement on trouve encore aujourd’hui, situé en contrebas du château de la ville, une grotte que les villageois de l’époque prétendaient qu’elle était l’accès direct aux enfers et qui fut ensuite appelée le trou du diable.

Mais le plus étonnant dans l’histoire de ce village est qu’il était habité, il y a peu de temps encore par 666 habitants. Et comme chacun le sait, 666 est considéré comme le nombre du Diable. Enfin c’est ce qui est dit dans la Bible, plus précisément dans le chapitre 13, verset 18, du livre de l’Apocalypse. 666 y est décrit comme le nombre représentant l’imperfection totale ou le mal absolu, mais il serait également l’incarnation d’un homme ayant vraiment existé, mais dont on ne connait pas réellement l’identité.

Certains ont proposé Néron, ce cruel empereur romain tristement célèbre pour ces persécutions envers les chrétiens. Il paraitrait, selon une science ésotérique qui consiste à associer des lettres avec des chiffres, que l’on obtiendrait pour le nom de Néron le chiffre 666. D’autres prétendent que l’addition des lettres de Lucifer donnerait également 666.

Il n’en fallait pas plus pour que certaines personnes y voient la preuve indiscutable du lien qui existerait entre ce nombre et le Diable lui-même. Le diable, cet ange déchu et maître des enfers qui possède beaucoup de noms différents y compris celui de Malin.

Malin, Mâlain, la ressemblance de ces deux noms est-elle une simple coïncidence ou un avertissement ? La ville de Mâlain serait-elle réellement la porte qui mène aux enfers ? Actuellement personne ne peut le dire, même pas les habitants de ce petit village. Chacun est donc libre de pouvoir se forger sa propre opinion.

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Mobilité des populations de France au 15ème siècle

Posté par francesca7 le 27 mars 2013

 


La mobilité de la population a été encore plus grande dans les ports et les grandes villes rendus cosmopolites par leur activité commerciale. Certaines régions d’accueil, comme le Périgord et le Quercy, ont été aussi des foyers de départ. Pendant que des Quercinois recevaient des immigrants du massif Central, d’autres s’installaient à Bordeaux, à Toulouse et à Montauban, voire à Montpellier, à Nîmes ou à Lyon.

 Des migrations se font aussi entre les villes proches, de la plus petite vers les plus grandes, par exemple, de Chartres vers paris, Orléans, Tours, Poitiers, Bourges, ou encore entre des villes similaires comme entre Avignon, Montpellier, Toulouse, Narbonne, et Barcelone. La région parisienne, à la fois très bien située, très riche, célèbre et très éprouvée par la guerre, attirait depuis longtemps des Normands, des Angevins, des Berrichons, des Limousins et surtout des bretons et des Auvergnats ; mais après 1450, elle accueille aussi des familles originaires du Perche, du Vendômois, du Blésois, de l’Orléanais, du Poitou et de la Bourgogne, et surtout du Nord : Picards, Valoisiens, Liégeois et Flamands, sans oublier, à Paris, la plus forte concentration d’Italiens du royaume, banquiers, changeurs, marchands certes, mais aussi armuriers, maquignons, cordonniers, épiciers, taverniers ou hôteliers.

 Nombreux sont les vrais étrangers attirés par le royaume de France, ses richesses potentielles et ses souverains avisés. Pour contrebalancer l’installation temporaire des Anglais dans le sports Normands, Charles II, après les avoir chassés, attire de nombreux mercenaires écossais qui, une fois la guerre de Cent Ans terminée, s’installent dans toute la France jusqu’à la fin du 16ème siècle. Originaires de Glasgow, d’Aberdeen et d’Édimbourg, ils fondent des familles à Dieppe, au Tréport, à Eu, à Arques, à Chartres et à Tours. On en repère même en Berry et en Aquitaine. Tous ont obtenu facilement leur naturalisation.

Mobilité des populations de France au 15ème siècle dans AUX SIECLES DERNIERS grindstoneLe séjour de la papauté à Avignon entre 1309 et 1376 en a fait une place marchande internationale dominée par les banquiers italiens. Dès 1427, Nantes comptait des Italiens, des Hollandais, des Hanséates et surtout des Espagnols. Très cosmopolite aussi Rouen qui, dès la fin de la guerre de Cent Ans, voit revenir en masse, des marchands grecs, italiens comme ces Rucellai (francisé en Rousseley), déjà présents à Nantes et à Lyon, e t surtout des Espagnols installés aussi à Bordeaux, à Nantes, à Bruges, à Anvers et à Londres. En 1525, Rouen comptait environ 80 Espagnols. Venues du Pays basque, de Vieille Castille, ces familles espagnoles se sont vite assimilées, grâce à des mariages mixtes, dès le début du 15ème siècle, et à la francisation de leurs noms. Des artisans, des muletiers et des étudiants catalans étaient nombreux à Toulouse.

 Des techniciens allemands émigrent en France dès la deuxième moitié du 15ème siècle ; appelés par le grand argentier de Charles VII, Jacques Cœur, des mineurs remettent en état les mines de la région lyonnaise vers 1444. Trente ans après, des métallurgistes allemands relancent les forges de Bourgogne, du Nivernais, du Berry et du Beaujolais. Le premier livre français est tiré en 1470 à Paris par des imprimeurs allemands, qui dès 1473, font de Lyon la capitale de l’imprimerie française. Hélas, impossible de mesurer l’ampleur et la durée de ces migrations allemandes, du reste assez localisées et spécialisées. Les implantations des Italiens sont plus nombreuses et plus durables. Ils se sont installés partout, on l’a vu, mais beaucoup plus encore dans le Sud Est, y compris dans les petites villes comme Apt, Orange, Avignon ou Sisteron. Les émigrés sont da la région d’Asti, de Cuneo (Piémont) ou de Florence. Vers 1470, 70 chefs de famille originaires d’une vallée alpestre déshéritée se sont installées à Marseille et dans toute la Provence intérieure. Dans les mêmes années, 500 familles de la Riviera di Ponente (à l’est de Gênes) ont repeuplé les régions de Cannes, de Grasse et de Biot. Des Génois colonisent des villages comme Saint Tropez. Reprenant les mesures du roi René pour attirer les Italiens (exemptions de taillé, autorisation de porter le titre de bourgeois), Louis XI, qui les appréciait au point de confier sa santé à l’un d’entre eux, fait de Lyon la première ville italienne de son royaume.

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Originaires de Milan, de Gênes, de Florence et de Lucques, ils sont maîtres du commerce des soies ; ils s’installent même dans d’autres viles, francisent leurs noms et épousent des Françaises ; on en retrouve ainsi à Avignon, à Nîmes, à Montpellier, à Narbonne, à Toulouse, à Bordeaux, à Troyes, à Metz, à Saint Omer, et on l’a vu, à Nantes, à Rouen et surtout à Paris. On trouve même des évêques italiens en Aquitaine, par exemple à Agen. Après les guerres d’Italie, aux banquiers, aux agriculteurs et aux marchands, s’ajoutent les artistes, dont Le Primatice et Le Rosso qui créent l’école de peinture de Fontainebleau, Benvenuto Cellini et surtout Léornard de Vinci. Mais ces célébrités ne font pas souche en France.

 Un nouveau peuple entre en France en 1419 : errant et d’origine alors inconnue, il attire d’abord la curiosité, la charité, mais provoque vite la méfiance et la peur. Les Tsiganes sont appelés Egyptiens jusqu’au 18ème siècle, mais aussi Caraques en Provence, Cocarons en Languedoc, Carcarots en Pays basque, Camps volants en Bourgogne, Beudindins en Saintonge. Cette population pré-Aryenne quitte le Sind Pakistanais au 11ème siècle et arrive en France en 1419, à Sisteron, puis à Châtillon en Dombes, et à Mâcon, dirigée par le « duc » André de petite Égypte. Leurs bandes passent à Bruxelles, à Bruges, à Arras et à Tournai, partent en 1422 pour un mystérieux voyage à Rome, d’où il s rapportent une recommandation du pape Martin V, dont ils font plusieurs copies, afin de mieux se faire accepter par les populations sédentaires qui leur fournissent de quoi manger, boire et se chauffer pendant quelques jours, le temps de s’étonner e leur adresse de cavaliers et de leurs capacités à prévoir l’avenir ; mais peu à peu, il sont rejetés, sur l’incitation des évêques. Le « duc de la Petite Egypte », arrive à Paris le dimanche 17 août 1427, après avoir traversé le Rouergue et l’Auvergne. Chassés dès le 8 septembre, les Tsiganes vont à Amiens et sillonnent la France en tous sens, atteignant la Bretagne et la Normandie à la fin du siècle. Ils adoptent des prénoms chrétiens souvent d’origine orientale (André, Michel, Nicolas…) et des patronymes français, qui sont d’anciens prénoms (Antoine, Clément, Saint Germain…) ou qui indiquent une provenance locale (de la Combe, de la Fontaine, de la Garenne) ou régionale (Saintonge, Champagne, Le Basque, Languevin) et parfois des surnoms militaires (La Rose, La Fleur, la Douceur…)

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