Aigle en France
Posté par francesca7 le 28 février 2013
Les aigles en France, à défaut d’être royaux, sont impériaux, ibériques, bottés, pomarins, des steppes, criards ou de Bonelli.
Symbolisme de l’Aigle
L’aigle est le symbole de nombreux organismes et nations. Il représente les idées de beauté, de force et de prestige. Les Romains l’utilisaient comme emblème pour leurs armées.
L’aigle, capable de s’élever au-dessus des nuages et de fixer le soleil, est universellement considéré comme un symbole à la fois céleste et solaire, les deux aspects pouvant d’ailleurs se confondre.
Roi des oiseaux, il contourne le symbolisme général de ceux-ci, qui est celui des anges, des états spirituels supérieurs. Il est, dans l’antiquité classique, l’oiseau de Zeus, à qui il lui arrive même de s’identifier ; son rôle de roi du ciel est également explicite chez les chamans sibériens. Son identification au soleil, source et rayonnement de la lumière, est essentielle pour les Amérindiens qui, portant des plumes d’aigle, s’identifient à ce rayonnent. Les plumes et le sifflet en os d’aigle sont utilisés dans la danse qui regarde le soleil. Même identification chez les Aztèques, et aussi au Japon : le « Kami » dont le messager ou le support est un aigle est dénommé Aigle du céleste soleil. En Grèce, les aigles partis de l’extrémité du monde, sont dits s’arrêter à la verticale de l’« Omphalos » de Delphes : ils suivent ainsi la trajectoire du soleil, du lever au zénith, qui coïncide avec l’axe du monde.
L’aigle fixant le soleil, c’est aussi le symbole de la perception directe de la lumière intellective. Angelus Silesius a écrit « L’aigle regarde sans crainte le soleil en face ; et toi l’éclat éternel, si ton cœur est pur ». Symbolisme de contemplation auquel se rattache l’attribution de l’aigle à saint Jean et à son évangile. Certaines œuvres d’art du Moyen Age l’identifient au Christ lui-même, dont il signifie l’Ascension et parfois la Royauté. Cette seconde interprétation est une transposition du symbole romain de l’Empire. Les psaumes en font un symbole de régénération spirituelle, comme le phénix.
Le symbole de l’aigle comporte aussi un aspect maléfique. Le renversement du symbole du Christ en fait une image de l’Antichrist : l’aigle est le rapace cruel, le ravisseur. Il est aussi parfois symbole d’orgueil et d’oppression (ceci est lié au pouvoir impérial). C’est la perversion de son pouvoir.
L’aigle est fortement utilisé comme symbole pour des insignes d’unités de l’Armée de l’Air (bien que le symbole central de cette Armée soit l’épervier, appelé « charognard », souvent confondu avec l’aigle). Par exemple, l’aigle se retrouve sur des insignes d’unités, comme celui de l’école militaire de l’air, homologué en 1947 ou encore, l’insigne de poitrine des commandos parachutistes de l’air), homologué sous le numéro A 690).
Parmi ces espèces d’aigles qui ne sont pas royaux, deux sont nicheuses et hivernantes : l’aigle de Bonelli et l’aigle botté. Deux sont présentes régulièrement en France mais uniquement en hiver : l’aigle pomarin et l’aigle criard. Trois ont fait l’objet de très rares observations : l’aigle des steppes, l’aigle impérial et l’aigle ibérique.
L’aigle de Bonelli (hieraaetus fasciatus)
De hierax, faucon en grec, et de fasciatus qui signifie lié en latin en référence à la barre sombre qui borde la queue et qui ressemble à un lien. Le mot fascis désignait un faisceau de verges liées ensemble et d’où émergeait un fer de hache. Le symbole a été repris par Mussolini et le mot fascis a donné naissance au mot fascisme..
Bonelli était un naturaliste italien (1784 – 1830).
C’est un oiseau de taille moyenne.
Longueur : 70 cm.
Envergure : 160 cm.
Poids : pour le mâle : 1 600 gr, pour la femelle : 2 000 gr.
L’aigle de Bonelli a un aspect plutôt élancé, le ventre clair avec de courts traits noirs et verticaux. Les sourcils sont clairs, l’iris jaune vif, le bec est gris-bleu terminé par une pointe noire. Les doigts et la cire sont jaunes. La culotte et les pattes sont couvertes de plumes claires. Cette description est celle d’un oiseau adulte, la livrée des juvéniles évolue pendant cinq ans, en partant d’une dominante beaucoup plus foncée et en passant à l’occasion des mues successives par toutes sortes de phases intermédiaires.
D’ordinaire muet, il est capable d’émettre des aboiements.
Il hiberne et niche dans un triangle reliant Avignon au nord, Narbonne à l’ouest et Toulon à l’est. La population française est en régression, victime de sa mauvaise réputation et des lignes à haute tension.
C’est un voilier extraordinaire capable, comme le faucon crécerelle, de voler sur place (de faire le Saint-Esprit).
Paul Giroudet, dans le guide des rapaces diurnes et nocturnes d’Europe, Delachaux et Niestlé, montre combien il souligne la majesté d’un paysage : « Les rocs abrupts et les garrigues inondées de soleil, les solitudes âpres, presque tragiques du Languedoc ou des sierras andalouses, tels sont les paysages qu’évoque l’aigle de Bonelli. Puissance et dureté, élégance et férocité marient l’oiseau et la terre ».
Il chasse en volant à la billebaude. Ses proies habituelles étaient les lapins et les perdrix rouges (deux espèces qui pour des raisons variées sont en voie de raréfaction). Il est aussi capable de s’attaquer à des jeunes hérons, des serpents et c’est plus grave pour son avenir aux volailles domestiques.
En plein hiver, la parade offre le spectacle de formidables acrobaties aériennes par un couple qui pourtant est uni toute l’année. Ils prennent ensemble la même ascendance, descendent à tour de rôle en piquet, se croisent et remontent avec l’élan de la descente vertigineuse.
L’aire est construite à l’aplomb d’une vire qui domine un maximum de paysage. Ce n’est que vers le mois de juin, soit plus de six mois après le déclenchement du processus de reproduction que les petits quittent le nid.
L’aigle botté (hieraaetus pennatus)
Pennatus qui a des plumes en latin, qui est botté en Français puisqu’il a pour principale caractéristique d’avoir les tarses emplumés. C’est le plus petits de nos aigles c’est pour cela qu’il est aquila minore en italien et aigle-nain (Zwergalder) en allemand. Les aigles bottés ont la face jaune fauve avec un front tirant sur le blanc. Le bec est noir avec la base bleuâtre. La culotte et les tarses sont blancs. Les juvéniles sont presque identiques aux parents. La queue est longue, elle ressemble par sa forme à celle d’un milan noir ce qui est un risque de confusions.
Ils sont petits mais costauds.
Longueur : 50 cm.
Envergure : 130 cm.
Poids : pour le mâle 700 gr ; pour la femelle 900 gr.
Très peu hibernent en France (Camargue et Bouches du Rhône). Ils reviennent à la fin mars de migration (sud de l’Espagne et Afrique) pour nicher dans le sud du Sud-ouest et dans une zone centrale allant de la Champagne au Loiret et à la Bourgogne, de la Vienne à l’Ardèche en passant par tout le Massif-central.
Il possède une gamme vocale importante : sifflements de limicoles, caquètements, et un « chant » modulé sur deux notes.
Il est opportuniste. Il prend des lapins, des levrauts, des alouettes, des geais (ça s’entend !), des lézards et il fréquente aussi volontiers les poulaillers (ce qui n’est pas bon pour la santé de ses populations). Parfois même il chasse à pied en arpentant son territoire perché, droit dans ses grandes bottes. Il aime les zones boisées dans les plaines ou la moyenne montagne.
Il niche dans un arbre. La femelle couve seule deux oeufs pendant un mois, période durant laquelle, le mâle surveille en alarmant à l’intrusion d’un autre rapace sur le territoire. Les petits quittent un nid affaissé et sali après huit semaines.
Les aigles migrateurs venant occasionnellement passer l’hiver en France
L’aigle pomarin (aquila pomarina)
Pomarina signifie qu’il vient de la région de Pologne, la Poméranie, où il niche. En Europe, il porte également le nom de petit aigle criard en référence à ses habitudes vocales.
Il est presque entièrement brun-terreux avec quelques touches claires sur la tête et sur les ailes. La cire, les doigts et l’iris sont jaunes. Le bec est noir avec des nuances bleues.
Longueur : 50 cm.
Envergure : 155 cm.
Poids : entre 1 500 et 1 800 gr.
C’est un grand migrateur dont le voyage passe par l’Afrique du Sud en passant par l’Egypte.
Contrairement à une croyance répandue, l’aigle pomarin n’est pas un oiseau aquatique.
Il fréquente même volontiers les pierriers des montagnes.
Il a été vu en France en Camargue, dans l’île de Ré, les bouches du Rhône, dans la Meuse, le Doubs etc. Ces observations sont toujours ponctuelles.
C’est un excellent voilier qui surveille son territoire en prenant de l’altitude et en faisant le cerf-volant, immobile contre le vent. Il chasse souvent à pied à la manière d’une corneille. Les proies sont tous les animaux entre l’insecte et les petits oiseaux, le lièvre et les serpents.
Sans être criard, l’aigle est un bavard qui s’exprime par des jappements et des sifflements.
L’aire est construite au sommet d’un grand arbre à proximité du territoire de chasse. Deux oeufs y sont pondus. Le poussin le plus jeune est systématiquement et volontairement étouffé par le plus vieux.
L’aigle criard (aquila claga)
Claga en latin crier pour les oiseaux et de façon plus large sonner de la trompette.
En Anglais et en espagnol c’est son plumage tacheté qui détermine son nom spotted eagle et aquila moteada car pendant la phase juvénile les ailes sont mouchetées de taches blanches.
Adulte, il ressemble comme un grand frère à l’aigle pomarin.
Longueur : 65 cm.
Envergure : 180 cm.
Poids : entre 1 500 et 3 000 gr.
Il est criard, certes, mais ses cris ne sont pas toujours discordants. Il émet des petits sons semblables à ceux d’un grelot que certains ornithologues ont tendance à considérer comme mélodieux.
Son alimentation, du classique pour un rapace de cette taille, s’enrichit de poissons et parfois de charognes.
Il n’a été signalé que 150 fois en France au cours des cent dernières années (Camargue, Vendée, et large région Centre-est).
Les aigles fréquentant exceptionnellement le territoire français
L’aigle impérial (aquila heliaca)
Heliakos, solaire en grec, le symbole de la puissance impériale.
Impérial, peut-être… mais en tous cas plus petit que l’aigle royal.
Longueur : 80 cm.
Envergure : 200 cm.
Poids : entre 2 500 et 3 500 gr.
Il a presque la même livrée que son royal cousin mais son plumage est orné de taches blanches sur le haut du dos.
Il n’a été observé que trois fois en Espagne au cours du XXème siècle.
L’aigle ibérique (aquila adalberti)
C’est un rapace de taille moyenne dont le plumage tire sur le roux.
Il est bien originaire d’Espagne, mais il franchit extrêmement rarement la frontière nord. Il n’a été vu qu’une dizaine de fois au cours des deux siècles passés, pour la dernière fois en 1930.
L’aigle des steppes (aquila nipalensis)
Nipalensis souligne sa fréquentation des régions himalayennes et particulièrement du Népal.
Il est de taille moyenne et a un plumage brun-roux foncé. Il n’a été vu qu’une dizaine de fois en Europe occidentale.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.
Parmi les huit espèces d’aigles rencontrées en France, un seul est royal.
Quels sont les oiseaux que l’on peut, que l’on doit appeler aigles ?
La réponse est empruntée à Paul Giroudet et à son Guide des Rapaces diurnes et nocturnes d’Europe, Delachaux et Niestlé, éditeurs : « Faut-il appeler aigle tout rapace qui se distingue par sa grande taille, par ses armes cruelles et la hardiesse de sa chasse ? » A cette question, il répond qu’il existe des aigles de toutes tailles et aux tempéraments différents et que le critère qui doit être retenu par les ornithologistes est la présence de plumes sur les pattes, plus exactement sur les tarses. Il conclut que l’aigle de Bonelli et l’aigle botté sont, malgré leurs petites statures, des aigles. A l’inverse les oiseaux impressionnants par leurs dimensions que sont les pygargues, les balbuzards et les gypaètes n’en sont pas.
La liste des aigles visibles en France est la suivante :
- aigle royal ;
- aigle impérial ;
- aigle des steppes ;
- aigle criard ;
- aigle ibérique ;
- aigle pomarin ;
- aigle de Bonelli ;
- aigle botté.
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