Les Lavandières d’antan
Posté par francesca7 le 24 février 2013
Chargées de l’entretien du linge des familles aisées et bien que jamais érigées en corporation régulière, les blanchisseuses ou lavandières doivent se plier au XVIIe siècle aux exigences d’une administration parisienne veillant à la bonne hygiène des tissus nettoyés, et s’assurant que cette activité soit exercée notamment au sein de bateaux-lavoirs.
Les blanchisseuses furent d’abord appelées lavandières, nom qu’elles conservèrent durant plusieurs siècles. La Taille de 1292 cite 43 lavandiers ou lavandières, parmi lesquels « Jehanne, lavandière de l’abbaie » de Sainte-Geneviève ; elle habitait la « rue du Moustier »…
Spectacle de Lavandières interprété pour nous…. En vidéo
Une lavandière désigne toute femme qui lavait le linge à la main, dans un cours d’eau ou un lavoir tandis qu’une laveuse est une femme qui faisait profession de laver le linge. Un nom voisin était buandière. Le mot de lavandière se reprendra avec l’habitude de parfumer le linge propre avec de la lavande.
En toutes saisons, une lavandière devait d’abord apporter le linge au bord d’un cours d’eau ou dans un lavoir public. À genoux sur une pierre plate ou sur le bord incliné du lavoir, elle jetait le linge dans l’eau, le frottait avec de la cendre, le rinçait et le tordait en le pliant plusieurs fois. Elle le battait ensuite avec un battoir en bois afin de l’essorer le plus possible. Finalement elle plaçait le linge essoré dans un panier ou une brouette pour l’amener vers le lieu de séchage.
Les artistes, peintres et poètes, ont souvent embelli l’image de ces femmes du peuple, en les présentant dans un cadre romantique et des paysages magnifiés. En fait, leur condition sociale et matérielle était dans la plupart des cas difficile : les femmes devaient, tout en lavant, s’occuper de leurs plus jeunes enfants. Certaines exerçaient parallèlement l’activité de nourrice. Leurs mains étaient très souvent abîmées pour avoir trempé trop longtemps et trop fréquemment dans l’eau bouillante ou au contraire dans l’eau parfois glacée des lavoirs.
Les blanchisseries ont pris la relève de cette activité, et la généralisation de l’eau courante dans les habitations, puis la généralisation de l’emploi des machines à laver, ont définitivement fait disparaître ce métier pénible au milieu du xxe siècle.
Lavandières célèbres
- Catherine Ségurane, est une « bugadiera » du xvie siècle, qui s’illustra en montant aux créneaux du bastion Sincaïre, à Nice, pour assommer avec son battoir à linge un porte-étendardottoman avant de lui arracher son drapeau.
- La Mère Denis, de son vrai nom Jeanne Marie Le Calvé, née en 1893 était, dans les années 1970, une des dernières lavandières authentiques ayant exercé de 1944 à 1963. Au cours des années 1970, elle devint célèbre en étant l’emblème des publicités pour la marque de machines à laver Vedette.
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