Faïencerie de Gien
Posté par francesca7 le 17 février 2013
Le Gien est un type de faïence fabriqué dans la ville française de Gien située dans le département du Loiret et la région Centre.
Parmi les nombreuses faïenceries nées au xixe siècle, la faïencerie de Gien est l’une des plus renommées.
Un site à consulter : http://www.gien.com/cms/Ress_44/Europe/France/La-Faiencerie-de-Gien/Presentation-de-la-Faiencerie-de-Gien/Les-techniques-de-fabrication.html
En France, depuis bientôt deux siècles, le mot Gien est synonyme d’une faïence de qualité exceptionnelle. C’est une des entreprises françaises les plus prestigieuses dans le domaine des Arts de la table et du luxe français.
Fondé en 1821 par l’anglais Thomas Hall, au sud de Paris et à proximité des châteaux de la Loire, la Faïencerie de Gien est une entreprise unique à la renommée internationale avec l’exigence absolue de la perfection.
La Faïencerie de Gien possède un exceptionnel patrimoine technique et artistique. Sa créativité fut souvent récompensée aux expositions universelles.
Cette tradition d’exigence créative et de raffinement est aujourd’hui encore au cœur du studio de conception des modèles contemporains.
A Gien, la création artistique innove sans cesse et s’inscrit dans une recherche permanente de la beauté.
En 2011, pour célébrer son anniversaire exceptionnel, la Faïencerie de Gien a lancé une série de coffrets « collectors » revisitant ses meilleurs décors Oiseau de Paradis, Toscana, Oiseau Bleu, Millefleurs, Pivoines et Fond Bleu.
Les établissements faïenciers de Gien ont excellé dans l’art de l’imitation, et fabriquèrent des copies de pièces du passé à un prix abordable. Des pièces uniques furent également créées avec le concours de peintres décorateurs de talent qui les illustrèrent de nouveaux décors ou s’inspirèrent de ceux des siècles passés (xviie et xviiie siècles) ou de ceux d’autres faïenceries européennes et d’Extrême-Orient.
Histoire
C’est en 1821 que l’industriel anglais Thomas Edme Hulm, dit « Hall » comme son père, après avoir cédé la manufacture de Montereau gérée par sa famille depuis 1774, acquiert les terrains et immeubles de l’ancien couvent des Minimes pour y installer une nouvelle manufacture de faïence, façon anglaise, appelée par la suite à une renommée mondiale.
La société connaît des difficultés financières très rapidement et elle change de fait plusieurs fois de mains dans la période 1826-1862. Cependant, en 1842, la société alors appelée « Guyon, Boulen & Cie », reprend son concurrent local, la faïencerie de Briare, en déconfiture, avant d’en perdre le contrôle un an plus tard. Entre 1864 et 1866 le besoin d’argent frais se fait sentir – notamment du fait des dégâts causés par la grande crue de la Loire de 1866 – et provoque l’arrivée d’un nouvel apporteur de capitaux, Jean-Félix Bapterosses récent repreneur de l’ancienne Faïencerie de Briare devenue depuis lors les émaux de Briare. La société prend finalement le nom de « Faïencerie de Gien » en 1875 à l’occasion de sa transformation en société anonyme, dont le premier président du conseil d’administration fut Jean-Félix Bapterosses. Ses descendants gardèrent le contrôle de la fabrique jusqu’en 1983 ; Xavier Chodron de Courcel fut le dernier descendant à en être président directeur général.
La production s’est d’abord intéressée à la vaisselle utilitaire puis elle s’est orientée vers la fabrication de services de table, de pièces décoratives et de services aux armes des grandes familles. L’importante production de lampes à pétrole ou à huile est une spécificité de Gien. En 1882, la société se lance parallèlement dans la fabrication de carreaux de revêtement en céramique. Elle obtient notamment le marché du métropolitain parisien en 1906 (les fameux carreaux biseautés métro 7,5×15 cm). La production de carreaux de revêtements ne sera arrêtée que vers 1980.
Les faïenciers de Gien ont développé la technique des émaux cloisonnés, née à Longwy en Lorraine, vers 1870.
L’apogée de la production des faïenciers de Gien se situa entre 1855 et 1900 et de nombreuses récompenses leur furent décernées lors des grandes expositions internationales, comme en 1855,1867, 1878, 1889 et 1900.
En décembre 1983, l’entreprise dépose le bilan. C’est Pierre Jeufroy qui reprendra l’activité en 1984 avec 108 salariés. Des mesures drastiques sont alors prises. La surface de production est divisée par deux et les produits non-rentables retirés du catalogue. La production se recentre sur le haut de gamme. La faïencerie fait appel à des artistes afin d’élaborer une nouvelle gamme.
En 2003, l’entreprise comptait 227 salariés. Louis Grandchamp des Raux dirige l’entreprise depuis janvier 2002.
Parmi les plus fameuses inspirations, on compte de nombreux décors :
- ceux dits « de Gien » à fond brun noir ou bleu, majoliques à décor « Renaissance italienne » avec ses rinceaux, ses amours et ses chimères, etc. s’inspirant notamment des productions de Faenza, Urbino ou encore Savone ;
- ceux dits « à façon », s’inspirant des porcelaines de Saxe, sous forme de décors floraux, d’attributs musicaux, d’amours ou d’angelots finement dessinés évoluant dans des médaillons feuillagés, dans un camaïeu de rose ou de pourpre mais aussi de bleu lavande rehaussé de parme ;
- ceux dits « à la corne », « de lambrequins » et « de ferronneries », s’inspirant des productions des faïenceries de Rouen au xviiie siècle ;
- les paysages champêtres ou maritimes, s’inspirant des faïenceries de Marseille ;
- La porcelaine dite « anglaise » s’inspirant des faïences de Wedgwood, sous forme de modèles au ton de blanc bleuté et de bleu mauve.
- les camaïeux bleus et blancs, s’inspirant des faïenceries de Delft sur le thème des grosses fleurs épanouies, paons, branchages, ou scènes chinoises ;
- les fastueuses polychromies venues d’Extrême-Orient.
Il ne faut pas moins de 14 terres, dont l ‘exact mélange demeure encore aujourd’hui l’un des secrets de Gien pour façonner une pièce de faïence.
Additionnée d’eau ces ingrédients seront moulés pour obtenir ce que l’on nomme la pièce crue. Un fois complètement séchée, cette dernière sera soumise à la « cuisson biscuit ».
Cette première étape terminée, l’on passera à celle, essentielle, de la décoration.
Pour obtenir ces motifs hauts en couleurs, plusieurs techniques sont possibles. Impression au pinceau, au tampon ou au pochoir ou encore en décalcomanie telle que l’on la pratiquait sur biscuit au XIXè siècle et qui est réalisée de nos jours sur émail cuit.
Si la première partie du processus de fabrication est désormais entièrement mécanisée, la décoration quant à elle doit toute sa magie au savoir-faire des peintres de Gien.
C’est précisément ce caractère artisanal qui autorise les légères imperfections qui font le caractère unique de chaque pièce de faïence estampillée à Gien.
Enfin, dernière étape et non des moindres, l’émaillage.
On lui doit ce fini limpide qui encense la beauté des coloris du motif. Il entre à part entière dans le choix de la décoration. Simple couche à la brillance légère, fini satiné ou mat, couche transparente ou fini opaque.
Selon la nature des pièces, cette opération sera exécutée de façon industrielle ou manuelle. Une fois soumises à une température de 1060°, les pièces seront « décastées » à la main puis vérifiées une par une.
Les pièces recherchées par les collectionneurs
- les pièces aux décors italianisants ;
- les barbotines colorées impressionnistes de la fin du xixe siècle signées Dominique Grenet, Clair Guyot, Eugène Petit, Félix Lafond, Jean Cachier, Paul Jusselin, ou Ulysse Bertrand ;
- les barbotines colorées contemporaines de Claire Basler, Florence Lemichez ;
- les barbotines en trompe l’œil de Christine Viennet (à la façon de Bernard Palissy) ;
- les grandes pièces décoratives, comme les lampes, les pendules, les luminaires ;
- les pièces des décorateurs les plus célèbres, tels : Benoist, Blay, Ulysse Bertrand, Brim, Gondoin, Paul Jusselin, Manuel Cargaleiro, Pierre Maitre.
Musée de la faïencerie
L’entreprise possède un musée situé dans l’enceinte même de la faïencerie. On peut y admirer une collection de pièces de faïence fine réalisées par la manufacture entre 1820 et 1920, ainsi que la reconstitution d’une salle à manger datant du xixe siècle. Le musée, composé de trois salles, est le 12eéquipement le plus visité du Loiret, avec 16 525 visiteurs en 2007.
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